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116 LG
MARS 2021
PORTRAIT
L’immobilier demeure fort
PAR ADELINE JACOB
Certes, nul ne peut aujourd’hui prévoir l’impact de la pandémie de coronavirus sur le long
terme. Il est pourtant un secteur qui peut se rassurer. Malgré la violence de l’orage, l’immobilier
semble se frayer un chemin entre les gouttes, anticipant déjà les changements du monde d’après.
Sven Rein, président, et Jean-François Trapp, vice-président du conseil d’administration de
LuxReal ASBL, nous dressent le portrait d’un des secteurs les plus résilients de l’économie
luxembourgeoise.
Fédérer l’industrie
Depuis 2009, LuxReal connecte l’ensemble
des acteurs qui gravitent autour de
la sphère immobilière: promoteurs,
architectes, ingénieurs, gestionnaires de
fonds d’investissement alternatifs, avocats,
banques, cabinets d’audit, etc. Toute
entreprise ou professionnel du secteur
peut en devenir membre et profiter des
conférences proposées autour des tendances
de l’industrie ainsi que des événements
de réseautage organisés par l’ASBL pour
fédérer une communauté immobilière
interdisciplinaire. Au-delà, LuxReal établit
des groupes de travail et entretient des
contacts nationaux et internationaux pour
l’échange d’informations, de connaissances
et d’expériences et représente les intérêts
communs de ses membres au niveau
entrepreneurial et politique.
Dès les premiers jours de la crise, l’association
s’est décidée à tirer parti du numérique pour
maintenir les liens qu’elle s’efforce de tisser
entre ses membres. Par le biais de webinars,
elle s’est également appliquée à leur donner
des conseils sur la gestion de la crise. Elle
s’est par contre gardée de représenter les
intérêts de ses affiliés au niveau politique.
«Nous n’avons pas fait de lobbying auprès
du gouvernement parce qu’il n’y en avait
pas forcément besoin. Celui-ci est très
pro-économique et a pris des mesures sans
attendre, sans toutefois édicter de loi. Cela
a offert une certaine flexibilité qui a permis
aux parties professionnelles de trouver leurs
accords elles-mêmes dans bien des cas. Faire
du lobbying aurait été probablement contreproductif
dans ce contexte», remarque Jean-
François Trapp.
“Le Luxembourg
est un marché
extrêmement
résilient au niveau
immobilier”
Assurer la continuité
Contrairement à d’autres, le secteur de
l’immobilier a moins souffert de l’irruption
du coronavirus dans le pays. Bien sûr,
certains locataires ont reporté le paiement
de leur loyer; bien sûr, les bailleurs ont
été confrontés au gel temporaire sur
l’augmentation du loyer, mais la catastrophe
a été évitée. «L’industrie de l’immobilier
n’est pas complètement déconnectée
de l’économie réelle, ce n’est pas un
îlot isolé, nous le constatons d’ailleurs
dans l’immobilier commercial, mais le
secteur est particulièrement résilient au
Luxembourg», estime Jean-François Trapp.
Du point de vue des fonds, l’année écoulée
est d’ailleurs considérée comme très bonne.
«En dépit de la crise, de nouveaux fonds
d’investissement ont été créés et lancés
à travers le Luxembourg. Ces nouveaux
fonds, ainsi que les produits existants,
ont malgré tout attiré de nouveaux capitaux.
Les taux d’intérêts sont actuellement
tellement bas qu’il faut investir dans des
classes d’actifs qui génèrent du rendement,
et l’immobilier en fait partie. Résidentiel,
bureaux, logistique, hôtellerie, la diversité
est telle que les investisseurs peuvent
aisément étaler les risques. La part
d’allocation d’actifs dans l’immobilier
est en constante augmentation, ce
qui pousse au lancement de nouveaux
produits. Le Luxembourg étant
un marché leader pour les fonds
d’investissements en général,
il bénéficiera de cette
tendance à court, moyen
et long termes»,
considère Sven
Rein.