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MARS 2021
DÉVELOPPPEMENT DURABLE
Un centre d’attraction
pour le Nord
Par Adeline Jacob
Ettelbruck, Schieren, Erpeldange-sur-Sûre, Diekirch et
Bettendorf, ces communes du Nord représentant presque
24.000 habitants envisagent de ne faire qu’un. Jean-Paul
Schaaf, bourgmestre d’Ettelbruck, nous conte l’histoire de
la Nordstad, ce centre d’attraction pour toute une région,
et évoque les dernières évolutions du processus de fusion.
Il explique également comment les projets de sa commune se
fondent dans ce large plan. Interview.
Pouvez-vous revenir sur l’histoire de
la Nordstad et l’évolution récente du
processus de fusion?
Le concept de Nordstad a été imaginé en
1973 par l’économiste et juriste Adrien Ries
et est né du constat qu’il manquait un centre
urbain attractif au nord du pays comme l’est
Luxembourg-Ville pour le centre ou Eschsur-Alzette
pour le sud. Aucune démarche
n’a toutefois été entreprise jusqu’au début
de ce siècle, lorsque le plan directeur sur
l’aménagement du territoire de 2003 a
défini la Nordstad comme un centre de
développement et d’attraction (CDA)
d’ordre moyen. Depuis 2006, l’Etat et
les communes concernées (définies alors
comme une bande urbaine s’étendant de
Colmar-Berg à Bettendorf) sont liés par une
convention de coopération. Depuis lors,
nous travaillons sur des projets communs
ayant trait, par exemple, au tourisme, au
trafic routier ou encore à la construction en
zones inondables.
En 2008, les six communes partenaires se
sont dotées d’un masterplan définissant l’axe
central qui relie les gares d’Ettelbruck et
de Diekirch comme noyau de la Nordstad.
Pour faire de celle-ci un CDA d’ordre
moyen, cet axe se devait de devenir un
pôle d’attraction pour l’emploi. Nous
avons donc décidé de constituer un
syndicat à vocations multiples, le ZANO,
chargé de la création, l’aménagement, la
promotion et l’exploitation d’une zone
d’activités économiques sur le territoire de
la Nordstad. Il aura fallu presque dix ans
et d’importants efforts de la part des six
communes pour préfinancer le projet, mais
les premières entreprises sont désormais
sur place. La délocalisation de certaines
sociétés qui éprouvaient des difficultés à se
développer dans les centres-villes vers cette
zone d’activités où elles ont davantage de
potentiel permet aussi de libérer de l’espace
au niveau des agglomérations et d’y déployer
de nouvelles activités. C’est ainsi que, de fil
en aiguille, nous parvenons à construire
cette fonction centrale qui est la nôtre.
Quant à la question de la fusion, elle a
véritablement émergé lors des dernières
élections communales. Très vite, les conseils
communaux d’Ettelbruck, de Schieren et
d’Erpeldange ont entamé une réflexion à
ce sujet. Dans un deuxième temps, nous
avons décidé d’ouvrir la discussion aux
autres communes membres de la Nordstad.
Diekirch et Bettendorf ont accepté mais
Colmar-Berg a refusé de prendre part à un
projet qui irait plus loin qu’une coopération
ou une collaboration dans le cadre d’un
syndicat. Nous étions donc à cinq pour
entamer le processus de fusion. Depuis,
nous avons établi un nouveau masterplan
qui rassemble nos dernières idées et, en
2020, le gouvernement a créé une société
de développement qui permettra d’acquérir
le foncier nécessaire à la réalisation de l’axe
central Ettelbruck-Diekirch (actuellement
aux mains de différents propriétaires) et de
le développer de façon harmonieuse avant
de le remettre en vente.
Depuis l’année dernière, les collèges échevinaux
mènent des discussions exploratoires
et procèdent à des analyses de fond devant
déterminer si la fusion fait réellement sens.
En collaboration avec le SIGI, nous avons
réalisé une analyse financière qui a été
transmise aux cinq conseils communaux.
Dans un second temps, nous avons organisé
des rencontres avec la population dans
chacune des communes concernées. Pour
pallier la faible fréquentation due à la
situation sanitaire, nous avons mis en place
une consultation en ligne qui permettait
à chacun de s’investir malgré tout. Au
printemps, les conseils communaux
décideront, sur bases de ces résultats, si
nous pouvons poursuivre le processus de
fusion.
D’après les résultats du processus de
consultation citoyenne, quelles sont les
questions qui préoccupent les habitants?
A l’inverse, quels sont les aspects qui les
enthousiasment?