VOL. IV (XXI) 2009 - Departamentul de Filosofie si Stiinte ale ...

25 VALENCES ÉTHIQUES DE LA RATIONNALITÉ COMMUNICATIVE
considération cette situation complexe de nos jours, Habermas nous
propose une éthique dans laquelle le discours argumentatif est celui qui fait
concurrence à la solution des problèmes pratiques mais seulement par le
trajet de l'action communicative au discours comme argumentation. Ainsi la
théorie de l'argumentation fonctionne comme une logique informelle lors
même que la compréhension des problèmes théoriques ne peut pas être
obtenue de manière déductive ou par évidences empiriques. La mise en
pratique de la logique de l'argumentation implique nécessairement, selon
Habermas, l'introduction d'un principe moral qui, en tant que règle
d'argumentation, peut jouer un rôle équivalent au principe d'induction du
discours scientifique expérimental 16 . La capacité d'universalisation des
maximes morales - comme garantie d'un jugement impartial - signifiera donc
une reconnaissance par tous ceux qui sont visés mais aussi une impartialité
connectée à l'universalité de la norme contenant l'intérêt de ceux visés et le
consentement universel comme reconnaissance intersubjective. Le résultat
de ces exigences signifie un principe qui contraint n'importe qui du cercle de
ceux visés à adopter, quand ils évaluent leurs propres intérêts, la
perspective de tous les autres 17 .
L'éthique programmée par Habermas, d'inspiration évidemment
kantienne, soutient la capacité de vérité des problèmes pratiques, par
recours à la fondation pragmatique, ayant comme repères distincts l'action
communicative et en outre la compréhension comme accord obtenu par
l'argumentation morale. L'action basée sur la compréhension devient ainsi le
liant pour le monde social et l'interaction réglée par normes, en déterminant
l'accord dans le monde communicatif par une triple exigence, de vérité, de
correction et d'authenticité. L'argumentation morale contribue à l'apaisement
par consensus des conflits d'action qui représentent la plupart du temps une
"situation d'accord normatif déréglé".
L'éthique de la communication devient implicitement, chez Habermas,
une éthique du discours avec un principe fondamental d'universalité "U"
comme règle d'argumentation pour les discours pratiques: quelque norme
valable doit satisfaire la condition que ses suites et conséquences
secondaires qui résultent anticipativement par son respect universel pour
satisfaire les intérêts de chaque personne individuelle, peut être acceptée
sans contrainte par tous ceux qui sont visés 18 . En même temps, ce principe
"U" qui fait la liaison entre la conscience morale et l'action communicative est
traduit par un principe fondamental du discours "D": quelque norme valide
recevra le consentement de tous ceux visés si ceux-ci peuvent participer à
un discours pratique 19 .
L'éthique du discours préconisée par Habermas peut être distinguée
des autres éthiques (philosophiques ou appliquées) parce qu'elle n'offre pas
d'orientations de contenu, mais des procédures avec plusieurs prémisses qui
garantissent l'impartialité de la formation/développement de la capacité de
jugement moral. Ainsi, le spécifique du discours pratique ne réside pas dans
un procédé des norms justificatives mais dans un procédé de vérification