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VOL. IV (XXI) 2009 - Departamentul de Filosofie si Stiinte ale ...

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ANDREEA NAGY 51<br />

communication entre interlocuteurs qui parle en <strong>de</strong>ux langues différentes. De<br />

même manière, pour comprendre un texte l’interprète est mise <strong>de</strong>vant<br />

étrangeté, dans une conversation, l’interlocuteur pareille. “Il y a une<br />

différence non <strong>de</strong> nature mais seulement <strong>de</strong> dégrée entre la tache du<br />

traducteur, qui est <strong>de</strong> “rendre” le texte, et celle <strong>de</strong> toute herméneutique<br />

génér<strong>ale</strong> <strong>de</strong>s textes” (1996:409).<br />

Dans la troi<strong>si</strong>ème partie du Verite et Metho<strong>de</strong> (1960) Gadamer<br />

thématise la tournure ontologique <strong>de</strong> l’herméneutique par la mise en<br />

évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> la connexion entre la compréhen<strong>si</strong>on et l’interprétation<br />

médiatrice au sein du langage. Il présente ici le processus <strong>de</strong> la traduction<br />

comme <strong>si</strong>tuation limite en in<strong>si</strong>stant sur son dimen<strong>si</strong>on interprétatif et sur le<br />

rôle du traducteur qui doit passer “l’épreuve <strong>de</strong> l’étranger” pour utiliser les<br />

mots <strong>de</strong> Berman. En revanche, l’étranger que le traducteur-interprète a pour<br />

affronter ici est plutôt l’étrangeté au niveau abstrait. On trouve dans le texte<br />

De l’écoute (2004) une préoccupation plus spécifique pour l’ouverture envers<br />

l’autre, “l’étranger” en chair et os. “Comme dans tout dialogue ce qui importe<br />

c’est que l’on s’approche l’un <strong>de</strong> l’autre dans une certain communauté, ou<br />

encore que l’on s’explique avec l’autre. Comprendre c’est toujours marcher<br />

avec l’autre” (2004 :70). On ne peut pas aller ain<strong>si</strong> loin pour dire qu’il<br />

s’approche dans cette écriture <strong>de</strong> l’Autre en sens levinas<strong>si</strong>an mais, sans trop<br />

anticiper, on voit ici un pas dans la direction <strong>de</strong> Ricœur (1996).<br />

Selon Gadamer, même <strong>si</strong> les interlocuteurs ne sont pas d’accord dans<br />

une conversation, ils partent du même dé<strong>si</strong>r : s’entendre. En ce concerne la<br />

traduction, Gadamer parle dans ce texte <strong>de</strong> l’importance <strong>de</strong> l’apprentissage<br />

<strong>de</strong>s langues étrangères pour les générations futures, “pour que la<br />

coexistence <strong>de</strong>s différences culturelles et <strong>de</strong>s univers langagiers peuvent<br />

rendre pos<strong>si</strong>ble une meilleur compréhen<strong>si</strong>on”(1998). Cependant, comme il le<br />

reconnait, parler “le plus langue étrangères pos<strong>si</strong>ble” pour renoncer a la<br />

traduction est un <strong>de</strong><strong>si</strong><strong>de</strong>ratum utopique. Il est évi<strong>de</strong>mment préférable avoir<br />

la capacité <strong>de</strong> penser dans la langue <strong>de</strong> l’autre ou vice versa pour se faire<br />

compris/e. Aus<strong>si</strong>, ce qui importe n’est pas <strong>de</strong> jouer sur l’évi<strong>de</strong>nt, mais <strong>de</strong><br />

retenir que la besoin <strong>de</strong> la traduction n’est pas présente dans ce texte<br />

comme une circonstance herméneutique difficile, mais comme persona non<br />

grata. Mais n’était elle vue ain<strong>si</strong> <strong>de</strong>puis Babel? Est qu’il y a une sorte <strong>de</strong><br />

besoin <strong>de</strong> traduction qui nous est indispensable?<br />

Ricœur montre que le “je peux” a une dimen<strong>si</strong>on fondament<strong>ale</strong> dans le<br />

dire qui est la”capacité éminente <strong>de</strong> l’homme capable” (2004:144). Il<br />

développe <strong>de</strong>ux perspective <strong>de</strong> la traduction, d’une cote la paradigme<br />

linguistique et <strong>de</strong> l’autre cote la paradigme ontologique 3 . La première<br />

perspective se référait au processus <strong>de</strong> la traduction comme transfère du<br />

sens et a la relation entre langues étrangères, en temps que la <strong>de</strong>uxième<br />

renvoye a l’idée d’une traduction entre le soi et l’autre. On trouve chez<br />

Ricœur une <strong>si</strong>militu<strong>de</strong> avec Gadamer en ce que constitue l’idée <strong>de</strong><br />

3 Dans la Préface a l’édition Anglais, Richard Kearney fait la distinction entre un<br />

paradigme linguistique et un paradigme ontologique.

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