23.06.2013 Views

VOL. IV (XXI) 2009 - Departamentul de Filosofie si Stiinte ale ...

VOL. IV (XXI) 2009 - Departamentul de Filosofie si Stiinte ale ...

VOL. IV (XXI) 2009 - Departamentul de Filosofie si Stiinte ale ...

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

ANDREEA NAGY 53<br />

lutte dans le procès <strong>de</strong> la reconnaissance mutuelle est à chercher dans <strong>de</strong>s<br />

expériences pacifiées <strong>de</strong> reconnaissance mutuelle reposant sur <strong>de</strong>s<br />

médiations symboliques soustrait tant a l’ordre juridique, qu’a celui <strong>de</strong>s<br />

échanges marchands» (2004 :319). Une tel expérience est l’acte <strong>de</strong> la<br />

traduction car s’il ne se produit pas ayant comme référence «les modèles<br />

d’états <strong>de</strong> paix», il échoue. Plus exactement, Ricœur prend comme modèles<br />

d’états <strong>de</strong> paix la «philia (au sens aristotélicien), l’eros (au sens platonicien),<br />

l’agape (au sens biblique et post-biblique)» (2004 :319-320). La traduction<br />

perçue comme impos<strong>si</strong>bilité a cause <strong>de</strong> impuissance <strong>de</strong> rendre toutes les<br />

connotations d’un texte ou d’un discours oral dans une autre langue repose<br />

sur un oublie <strong>de</strong>s dimen<strong>si</strong>ons créatrices du langage qui engage l’amitié,<br />

l’amour et le don.<br />

Méfier les traductions selon la formule: traduttore traditore, c’est<br />

ignorer la puissance <strong>de</strong> la compréhen<strong>si</strong>on qui repose plutôt sur<br />

l’interprétation que sur l’i<strong>de</strong>ntité logique. La traduction échappe la logique<br />

d’A= A et l’espoir <strong>de</strong> masquer les différences naturelles entre individus et<br />

leur langue par la création <strong>de</strong>s langages universels est aus<strong>si</strong> un <strong>si</strong>gne <strong>de</strong><br />

méfiance envers la nature humaine. C’est décon<strong>si</strong>dérer la pos<strong>si</strong>bilité <strong>de</strong><br />

s’engager dans une «lutte» pour la reconnaissance qui reposera sur l’amitié,<br />

l’amour et l’ouverture d’esprit. Bien sûre que la traduction peut être interprète<br />

comme un acte <strong>de</strong> violence, comme trahison et faiblesse par rapport a<br />

l’original <strong>si</strong> on parle strictement <strong>de</strong> traduction au sens linguistique, mais<br />

même dans cette <strong>si</strong>tuation, une tel interprétation ne fait pas justice à la<br />

dimen<strong>si</strong>on créative <strong>de</strong> l’entreprise et repose sur l’idéalisation <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntité.<br />

Comme l’explique très bien Ricœur a la ligne <strong>de</strong> Berman, une traduction est<br />

un lieu <strong>de</strong> rencontre entre <strong>de</strong>ux partenaires du dialogue qui sont, à son tour,<br />

hospitalières vers les différences et les <strong>si</strong>militu<strong>de</strong>s et le rôle du traducteur est<br />

<strong>si</strong>mplement <strong>de</strong> les gui<strong>de</strong>r vers ce lieu.<br />

Pour conclure, il est <strong>si</strong>gnificative <strong>de</strong> percevoir la traduction dans les<br />

<strong>de</strong>ux sens discutes avant, celui plus particulier, langagier et celui plus<br />

général, qui, comment on a vue engage l’interprète que nous sommes dans<br />

les relations avec autrui et avec nous-mêmes. Ce <strong>de</strong>uxième sens est<br />

indispensable dans le débat actuel sur la reconnaissance car il offre une<br />

solution pour affronter la dispute sur les différences, pour repenser l’égalité,<br />

les droits <strong>de</strong> l’individu et la coexistence pacifique.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!