VOL. IV (XXI) 2009 - Departamentul de Filosofie si Stiinte ale ...

ILONA BÎRZESCU 26
pour les normes admises de manière pratique 20 . Dans le passage du praxis
communicatif au discours, l'argumentation implique un changement
d'attitude, elle même étant une forme qui reflète l'action communicative, un
dérivé de l'action orientée par la compréhension, après tout une attitude
réfléchie sur les prémisses universelles du praxis communicatif quotidien (un
praxis, dit Habermas, que nous ne pouvons pas ainsi comme on
peut choisir la marque de la voiture ou les postulats valoriques!).
L'éthique du discours confirme sa validité seulement dans la
confrontation (explicite) avec d'autres positions et théories morales
consacrées (le scepticisme éthique, le relativisme éthique ou les éthiques
morales), par rapport auxquelles elle précise son profit distinct - dans
l'ensemble des éthiques cognitives, universalistes, formalistes. Mais,
élaborant la sphère de la validité impérative des normes, l'action éthique du
discours permet la délimitation du domaine de ce peut être moralement
valable et des contenus culturels comme la sélection des problèmes
pratiques susceptibles de décision rationnelle. En même temps, l'éthique du
discours et la théorie normative trouvent une confirmation indirecte, par
d'autres théories consacrées comme, par exemple, la théorie du
développement moral de Kohlberg ou de Piaget.
Dans l'éthique du discours il y a une argumentation à laquelle
participent de manière coopérante tous ceux visés, parce que, chez
Habermas, seulement un processus intersubjectif de compréhension assure
un accord réfléchi par lequel "les participants sachent qu'ils sont convaincus
en commun de quelque chose". Dans ces conditions, l'universalité de la
maxime morale n'est pas un donné a priori, mais un résultat d'une
vérification discursive, de la réalisation par coopération de l'argumentation
présente et par le poids des arguments au sujet de "ce que chacun veut,
sans contradiction, comme loi universelle" ou de ce que tous reconnaissent,
par accord, comme norme universelle 21 . Chacun représente - dans le sens
pragmatique - une instance ultime de jugement conformément à l'intérêt
propre mais aussi d'exposition à la critique des autres, parce que les
argumentations morales réclament une solution dialogale, avec un
déploiement multiple de procédés ayant des exigences logiques,
dialectiques, rhétoriques. Selon ce scénario argumentatif, la responsabilité
représente un cas spécial de la capacité de responsabilité désignant
l'orientation de l'action en fonction d'un accord rationnel, représenté comme
étant universel: ceux qui actionnent moralement sont ceux qui actionnent en
comprenant 22 . De cette manière, la liberté de communication, tout comme
l'autorité épistémique supposent un consensus par le choix des solutions
acceptables du point de vue rationnel de tous les participants à une
discussion. L'orientation du paradigme de la conscience à la communication
signifie sans doute une extension du kantianisme, selon Habermas, par
l'interprétation intersubjective de l'Impératif catégorique (des normes)
conformément à une pluralité historique et culturelle, implicitement à une
diversité des perspectives pragmatiques.