DE QUIMPER ET DE LÉON - Diocèse de Quimper et du Léon

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CHRONIQUE GENERALE
Archives diocésaines de Quimper et Léon
Paroles inoubliables et toujours actuelles, — Ce sont
celles que prononça, en Novembre 1011, après Ies lois de
Ia Separation dé l'Eglise et de l'Etat, dans une allocution
consister i aie, le Pape Pie X, de sainte mémoire, s'adressant
à quatre cardinaux français qu'il venait de créer. Avant de
les citer, notons qu'elles ne furent point une improvisation,
mais écrites à l'avance et soigneusement fixées, ainsi qu'en
téihoigna Ie cardinal Merry deI Val dans une audience qu'il
accorda à l'évêque de Laval (Semaine religieuse de Laval du
29-7-1917). Voici ces mémorables paroles :
« Que dirai-je, à vous maintenant, chers fils de France,
qui gémissez sous le poids de Ia persécution ? Le peuple qui
a. fait alliance avec Dieu aux focis baptismaux de Reims, se
convertira et retournera, repents-"!, à sa première vocation.
Les mérites de tant de ses fils qiri prêchent la vérité de
['Evangile dans Ie monde presque entier et dont beaucoup
l'ont scellée de leur sang, les prières de tant de saints qui
sont pressés d'avoir pour compagnons dans la gloire céleste
Ies frères bien aimés (^c Ieur patrie, Ia piété généreuse de
tant de fidèles qui, sans s'arrêter à aucun sacrifice, pourvoient
n la dignité du clergé et à la splendeur du culte
catholique, et, par-dessus tout, Ies gémissements de tant de
petits enfants qui, devant Ies tabernacles, répandent leurs
âmes, dans les expressions que Dieu même met sur leurs
lèvres, appelleront certainement sur cette nation Ies divines
miséricordes. Les fautes ne resteront pas impunies ; mais,
elle ne périra jamais, Ia fille de tant de mérites, de tant dc
soupirs et de tant de larmes.
« Un jour viendra, et Nous espérons qu'il ne tardera
guère, où la France, comme Saul sur Ie chemin de Damas,
sera enveloppée d'une lumière céleste et entendra une voix
qui lui répétera : « O fille, pourquoi me persécutes-tu ? » Et,
sur sa réponse : «Qui êtes-vous, Seigneur ?», la voix répliquera
: «Je suis Jésus que tu persécutes, ll l'est dur de
regimber contre l'aiguillon, parce que dans ton obstination,
tu te ruines toi-même. » Et elle, frémissante et étonnée, dira
alliance et va'fille première-née de l'Eglise, nation prédestinée,
vaste d'élection, va porter comme par Ie passé, mon
nom devant tous les peuples et les rois de la terre. s>
Concluons : Pour que ce jour ne tarde plus, que tout
Français, toute Française qui a la Foi, se mette, et veille à
rester, en etat de grâce et prenne tout en gre. Et sainte Jeanne
d'Arc, contente et fière de son cher peuple de France, procurera
h notre patrie eL par elle, au monde, la PUXT une
paix DURABLE, parce qu'elle REPOSERA SUR LE CHRIST.
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La fille du Pharaon.
L'instinct maternel dans un cœur de jeune fille.
(Exode ir, 1-10.)
Au bulletin des « Edelweiss de Savoie », uoUê empruntons
l'article suivant du H. P. Bellouard, O. P.
Cette fille du pharaon, cette jeune princesse qui se promène
sur les bords du Nil avec ses compagnes, et ses suivantes,
cela fait un tableau pittoresque et charmant. De quoi
tenter, certes, un artiste. Mais le plus beau, ici, ce n'est ni Ie
pittoresque du paysage ni le charme des toilettes, c'est, dans
un cœur de jeune fille, l'émouyante révélation de l'instinct
maternel en ce qu'il a de plus touchant, de plus ému, de plus
délicat, de plus généreux... Circonstances de- détail mises à
part, et en tenant compte de la différence des personnages,
c'est, à l'avance réalisée, la future parabole évangélique du
hun Samaritain... Sur le chemin de Jérusalem ({ Jéricho, Ia
rencontre d'un voyageur avce un blessé gi sa tri. Sur les bords
du Nil, la rencontre d'une jeune fille de roi avec un bébé
abandonné qui -pleure. Dans les deux cas, mais avec Ies
nuances qu'on devine, le geste de pitié, l'initiative aimante...
Dans les deux cas, Ie cœur qui regarde^ comprend, décide et
réalise.
La loi égyptienne portail que les enfants mâles des Hébreux
seraient mis à mort aussitôt que nes. On voulait éviter
unr superproduction d'Israélites dans le pays car. à devenir
trop nombreux, ils seraient devenus dangereux, -N'aura ien tils
pas, à la fin, absorbé le reste de la population ?
Cependant, une femme avait mis au inonde un petit garçon.
Il était joli comme tout. Elle ne le tua pas, bien sûr,
mais elle Ie cacha, du mieux qu'elle put, pendant trois mois,
Alors il n'y avait plus moyen de le tenir inconnu. Désolée,
moitié confiante et moitié désespérée, -felle prit une caisse
de joncs, l'enduisît de bitume ct de poix pour qu'elle ne prit
pas l'eau, y mit l'enfant et le déposa, parmi les roseaux, sur
je bord du fleuve... La sœur de l'enfant se tenait à distance
pour savoir ce qui arriverait »...
Et ce qui arriva fut tellement plus beau que ce qu'on
pouvait au mieux attendre...
l u La fille du pharaon, comme par hasard, en se promenant,
aperçut la caisse au milieu des roseaux. Elle envoya sa
servante pour Ia chercher. « Qu'est-ce quc cette affaire-là,
dut-elle penser : voyons un peu ce qu'il en est... » Première
initiative, et qui en provoque tant d'autres et qui, chez Ia
jeane fille, n'était sans doute qu'un mouvement de sympathique
curiosité... Mais enfin, elle regarda, s'arrêta, interrompit
sa promenade et « s'intéressa au problème». Tel Ie bon
Samaritain. Les deux autres, avant lui, étaient passés, avaient
jeté un regard furtif sur le blessé et, sans plus, avaient continué
leur route. Lui, au contraire, comme la belle princesse,
regarda, s'arrêta, interrompit son voyage et « s'intéressa au
problème ».
2° « Elle ouvrit la caisse ct vit l'enfant. C'était un petit
garçon qui pleurait, Elle en eut pitié, » Imaginez l'effroi du
»