DE QUIMPER ET DE LÉON - Diocèse de Quimper et du Léon

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Archives diocésaines de Quimper et Léon
CHRONIQUE DU DIOCÈSE
Evéché : c/c 34S0. Nantes. — Semaine religieuse : c/c 9381, Nantes.
Offices paroissiaux,
Corentin par M, le chanoine Barvet, curé de Saint-Martin* rlt- Brest nr.
cession des Reliques, salut solennel. *
Lundi : services pour Ies Trépassés,
Mercredi, vendredi et samedi ; Quatre-Temps avec abstinence seulement
le vendredi.
— EGLISE DF. SAINT-MATHIEU. — 3» dimanche de VAvent (15 Décembre)
solennité de S, Corentin, patron dn diocèse ; messe* à 7 8 9 n h
(graml'messe) et 12 h. 30. A 10 heures, office catholique pour les Allemands
Il n'y aura pas de vêpres, à l'église paroissiale, à cause de la
come i deuc e de Ia fête patronale de S. Corentin à ta cathédrale.
Lundi et jours suivants ; à 8 h. 30, services pour les Trépassés
Tous les soirs : à 18 h. 15, prières pour la" paix.
BREST. — Récollection.— Le mardi 17 Décembre, aura
lieu a la Retraite, la journée de récollection annuelle pour
les bureaux cantonaux de l'arrondissement de Brest.
Un grand Moine Cornouaillais ; Dom Corentin Guyader,
phiait Ja douloureuse nouvelle : à 62 ans, une congestion soudaine
avait terrassé dans une rue de Laval le R. P. dom
Corentin qui revenait de l'Abbaye de Port-de-Salut ! Le
temps de recevoir une suprême absolution et l'Extrcme-
Onction, d'étre transporté au monastère de la Coudre, tout
proche, et sans avoir repris connaissance notre vénéré ami
avait rendu son âme à Dieu, ce 19 Novembre 1940.
C'est le 23 Avril 1878 que dom Corentin était né à Plomelin,
au terroir même où notre seconde abbaye de Cisterciennes
avait été fondée le 26 Mars 1652. La famille était
chrétienne et activement chrétienne : Ie militant Corentin
Le Nours, mort directeur du Courrier du Finistère, était un
oncle de l'enfant ; un frère plus jeune sera prêtre comme son
aine (M. l'abbé Alain Guyader, recteur de Lanriec) ; la
famille pouvait être donnée en exemple à toutes. Très tôt, le
futur Abbé manifesta une vocation sacerdotale. Au Petit Séminaire
de Pont-Croix il fit des études solides, aimé de tous
pour son caractere très allant et pour les qualités sérieuses
de son esprit. Au Grand Séminaire de Quimper, où il entra
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en 1897, sous la direction de S. Exe. Mgr>Cogneau, alors professeur
de philosophie puis de morale, il étudia sa vocation
monastique, que Ie service militaire ne fit qu'afTermir tt
bientôt il entra au monastère de N.-D. de Thvmadeuc ' an
diocèse de Vannes, en 1900. -myinaoeuc, au
u Th l^ a Ahh C . H'^. 1 r é f °? d 4 le 24 Juillet 1841 P*' dom
Hercelin, Abbe de la Grande-Trappe, dans des masures cédées
par la comtesse du Bot. La moitié des terres au moins
étaient incultes: genets, ajoncs, landes, épines et ronces!
dominaient. A force de travail et d'ingéniosité, par drainages
defonçages, défrichements, assèchements, fumures elc le
domaine a la longue avait prospéré. L'énergique et spirituel
dom Bernard Chevalier, qui reçut le jeune abbé finislénen
mesura vite I empan de la nouvelle recrue. Dès 1903, lorsaué
la menace d expulsion parut plus pressante en vertu des lois
Waldeck-Rousseau et Combes, Thvmadeuc avait acquis au
Canada Ie monastère cistercien du Petit-Clairvaux deux fois
incendié, et resté depuis inachevé et inhabité. Une colonie
bretonne y fut envoyée, dont le Père Corentin fit partie
Réparer les bâtiments, conquérir les terres arables sur la
forêt par le fer et le feu, vivre de privations héroïques supporter
des fatigues surhumaines, tel fut le lot des douze fondateurs.
Deux ans après, la communauté comptait 23 membres
; l'avenir paraissait assuré... la guerre de 1914 arrêta
l'essor, et en 1919 l'essaim dut rentrer à la ruche : sept des
fondateurs avaient succombé ï...
Dom Corentin ne retrouva pas à Thymadëuc l'Abbé dom
Bernard, élu Vicaire du Père Abbé Général à Ia Grande-
Trappe en 1912. Mais iî eut la joie de se remettre sous l'obeissance
de son ancien Supérieur du Petit-Clairvaux, dom
Brieuc Boutiny, élu successeur de dom Bernard : un saint
moine, qu'une maladie de cœur enleva au bout de dix.ans.
Le mérite de dom Corentin le préparait aux charges du monastère
: lorsque le R. P. dom Dominique Nogues, successeur
de dom Brieuc comme supérieur au Canada, fut élu Abbé à
sa place Ie 2 Juin 1922, il choisit dom Corentin pour Prieur :
aucune plus belle marque de confiance ne pouvait être
imaginée.
Le Prieur ne déçut pas son Abbé.
Les Anglicans de Caldey, qui avaient fondé un monastère
dans l'île de Caldey sur le modèle des Abbayes bénédictines,
se convertirent en 1913 au catholicisme ; du coup, ils perdirent
Ie bénéfice des largesses qui Ieur avaient permis jusqu'alors
de subsister. Ils recoururent à Rome, qui confia
l'administration de l'Abbaye, en 1925, à l'Abbé Général dc la
Trappe. Ce fut Ie Père Corentin qui fut envoyé aux Bénédictins
: sa connaissance parfaite de la langue anglaise, sa douceur
qui n'excluait pas une juste fermeté, la maturité de son
esprit et sa droiture, son entente des affaires et ses connaissances
agricoles, chèrement acquises ou développées dans
l'exil canadien, tant de qualités réunies et une attention sans
défaillance aux indications providentielles, firent du séjour
fin moine blanc parmi les moines noirs une consolation et
un réconfort pour ceux-ci. Le monastère fut sauvé, et devint