DE QUIMPER ET DE LÉON - Diocèse de Quimper et du Léon
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Archives diocésaines <strong>de</strong> <strong>Quimper</strong> <strong>et</strong> <strong>Léon</strong><br />
Avis <strong>de</strong> service. — Landivisiau : Ie 24 Juill<strong>et</strong>, à IU heures.<br />
service anniversaire pour M. l'abbé Paugam, aqmônier <strong>de</strong><br />
l'Adoration, à Brest.<br />
Examens <strong>de</strong>s Brev<strong>et</strong>s. — L'Académie nous assure que lu<br />
session <strong>de</strong>s examens <strong>du</strong> Brev<strong>et</strong> élémentaire <strong>et</strong> -<strong>de</strong>s <strong>de</strong>u?.<br />
années <strong>de</strong> Brev<strong>et</strong> supérieur aura lieu probablement vers la<br />
tin <strong>de</strong> Juill<strong>et</strong>. Il serait utile <strong>de</strong> rappeler ies candidats, menu<br />
Ies internes, pour les. repassages <strong>et</strong> la préparation immédiate,<br />
/.'Inspection diocésaine.<br />
CHRONIQUE GENERALE<br />
S. E. Monseigneur Bernard <strong>et</strong> la situation présente. —<br />
Invité par Radio-Actualités à prendre la parole <strong>de</strong>vant k<br />
micro, S. E. Monseigneur Bernard a prononcé l'allocution<br />
suivante :<br />
« La France blessée git à terre, <strong>et</strong> <strong>de</strong>vant la noble ct sanglante<br />
victime beaucoup à travers le momie répètent en ce<br />
moment la parole historique : « Je ne croyais pas qu'elle fut<br />
si gran<strong>de</strong> ! » Elle est gran<strong>de</strong> en eff<strong>et</strong> par l'héroïsme <strong>de</strong> ses<br />
soldats, niais aussi par son calme, sa sérénité dans l'épreuve ;<br />
pas on geste d'affolement, pas un acte <strong>de</strong> désordre : c'est sous<br />
les coups <strong>du</strong> malheur qu'une àme donne sa note juste : l'âme<br />
<strong>de</strong> la France montre en ce moment sa véritable mesure.<br />
Malgré les tristesses <strong>du</strong> présent, elle gar<strong>de</strong> inaltérable sa<br />
confiance en Dieu <strong>et</strong> eh l'avenir. L'épreuve ne Ia décourage<br />
pas. Elle sait que la Vierge, Reine <strong>du</strong> ciel <strong>et</strong> <strong>de</strong> la terre, s'appelle<br />
aussi Notre-Dame <strong>de</strong>s Douleurs, Notre-Dame <strong>de</strong> Pitié ;<br />
que bien longtemps inènie, avant <strong>de</strong> se tenir <strong>de</strong>bout aux<br />
pieds <strong>de</strong> Ia Croix, elle avait vu l'humble grotte <strong>de</strong> B<strong>et</strong>hléem<br />
occupée par les soldats d'Héro<strong>de</strong>, <strong>et</strong> qu'elle avait dû fuir<br />
emportant dans ses bras Celui qui, étant lé fils <strong>de</strong> Dieu,<br />
perm<strong>et</strong>tait pourtant que sa mère eût à pleurer.<br />
Celte inébranlable confiance en l'avenir Notre-Dame <strong>de</strong><br />
France la fait passer en ce moment dans l'âme fie-notre pays.<br />
Sans doute l'épreuve est <strong>du</strong>re : peut-être l'avions-nous méritée.<br />
Le Christ a dit : « Le Royaume <strong>de</strong>s cieux — ef cela est<br />
vrai même <strong>de</strong> sa portion terrestre — Ie royaume <strong>de</strong>s cieux<br />
est pour Ies énergiques <strong>et</strong> les vaillants 2>. Nous avions cru<br />
pouvoir, avec le poète, « ...dans un golfe <strong>du</strong> ciel abor<strong>de</strong>r<br />
endormis ». Nous nous sommes réveillés... nous n'étions pas<br />
au port, <strong>et</strong> le réveil est <strong>du</strong>r. Au moins désormais verronsnous<br />
clair <strong>et</strong> saurons-nous agir.<br />
Sur son rocher <strong>de</strong> Sainte-Hélène, Napoléon disait : « Tout<br />
se paie». Nous acceptons <strong>de</strong> payer la rançon <strong>de</strong> nos imprévoyances<br />
<strong>et</strong> <strong>de</strong> nos fautes. Mais si tout se paie, nous savons<br />
aussi <strong>de</strong>puis le Christ, que pour le passé « tout se rachète »<br />
<strong>et</strong> pour l'avenir «tout se mérite».<br />
Et nous saurons mériter l'avenir.<br />
Français, c'est la fierté d'un <strong>de</strong> vos évêques <strong>de</strong> pouvoir<br />
aujourd'hui résumer toutes les consignes qui doivent assurer<br />
— Mi ••---<br />
<strong>de</strong>main en ces seuls mots : « Français, soyez vous-mêmes »:<br />
N'écoutez plus les faux prophètes, ne suivez plus les mauvais<br />
bergers venus souvent <strong>de</strong> l'étranger. M<strong>et</strong>tez en valeur c<strong>et</strong>te<br />
France que Ie Créateur a faite si riche <strong>et</strong> que vingt siècles <strong>de</strong><br />
christianisme ont encore élevée au-<strong>de</strong>ssus d'elle-même, Ne<br />
laissez en friche ni un coin <strong>de</strong> votre sol, ni un seul <strong>de</strong>s dons<br />
<strong>de</strong> votre esprit <strong>et</strong> <strong>de</strong> votre cœur,<br />
Pendant l'autre guerre, je passai un soir à Belfort <strong>de</strong>vant<br />
le monument <strong>du</strong> sculpteur Mercié: «Quand- même», Hier,<br />
au moment où toute la population <strong>de</strong> Perpignan se recueillait<br />
dans le souvenir <strong>de</strong> ses morts, la noble <strong>de</strong>vise nie revenait<br />
en mémoire :<br />
Si nous marchons dans la nuit nous croyons à ia Iu mic re,<br />
quand mème.<br />
Si le présent est sombre, notis croyons à l'avenir, quand même.<br />
Si la France est blessée, nous croyons en son immortalité,<br />
quand même.<br />
Et nous tournant vers vous, o Christ, qui aimez Ies Francs,<br />
nous vous disons :<br />
St vous nous éprouvez, nous croyons en votre bonté, en votre<br />
miséricor<strong>de</strong>, quand même.<br />
Nous croyons en vous, nous espérons en vous, nous vous<br />
aimons, quand même.<br />
Vive Dieu ! Vive le Christ ! Vive la France Quand i même,<br />
quand même ! »<br />
(Semaine religieuse <strong>de</strong> Perpignan, samedi 2i* Juin 1940.)<br />
La fille <strong>du</strong> Pharaon (suite). — L'instinct maternel va<br />
ainsi jusqu'au bout <strong>de</strong> lui-même, ll obéit à sa logique intérieure,<br />
exigeante <strong>et</strong> douce. Ce p<strong>et</strong>it qu'elle a aimé par piété,<br />
elle l'aime <strong>de</strong> plus en plus à mesure qu'il lui coûte <strong>de</strong><br />
l'argent, <strong>de</strong>s démarches, <strong>de</strong>s soins <strong>et</strong> <strong>de</strong>s soucis. On pouvait<br />
s'y attendre. C'est dans Ia loi <strong>de</strong> la vie. On s'attache plus<br />
aux gens par ce qu'on Ieur donne que par ce qu'on en<br />
reçoit. La charité unit ; -l'égoïsme sépare. Et un jour, au<br />
palais <strong>de</strong> Mcniphis, il y eut un p<strong>et</strong>it garçon (un fils<br />
d'Hébreu) qui, légalement, ne <strong>de</strong>vrait pas vivre, <strong>et</strong> qui vit,<br />
grandissant <strong>et</strong> heureux, parce qu'il est «l'enfant adoptif <strong>de</strong><br />
la fille <strong>du</strong> pharaon »... Beaucoup doivent s'étonner ; plusieursmais<br />
tout bas, doivent protester : « En voilà une idée ! Quel<br />
scandale ! Un p<strong>et</strong>it Hébreu traité comme un prince dans la<br />
maison <strong>du</strong> roi égyptien ! » Ah ! ces jeunes filles ! Ça n'a<br />
aucun sens <strong>de</strong>s convenances ! Ca n'obéit qu'à son cceur !...<br />
Elle est ridicule avec son p<strong>et</strong>it Moïse ! Elle aurait mieux fait<br />
<strong>de</strong> le « j<strong>et</strong>er à l'eau » que <strong>de</strong> Ie « sauver <strong>de</strong>s eaux »... Qu'auraient-ils<br />
dit s'ils avaient su à quelle taille gigantesque, dans<br />
l'histoire religieuse <strong>du</strong> mon<strong>de</strong> atteindrait un jour «Ie p<strong>et</strong>it<br />
Moïse » !... La jeune fille laissait dire <strong>et</strong> penser. Son cœur<br />
maternel lui donnait raison. Elle travaillait, tout en l'ignorant,<br />
pour Ia gran<strong>de</strong> cause <strong>de</strong> Dieu... « On ne sait jamais,<br />
quand on fait <strong>du</strong> bien, tout Ie bien qu'on fait. »<br />
Une immense reconnaissance est <strong>du</strong>e à c<strong>et</strong>te jeune, prinusse.<br />
Du point <strong>de</strong> vue national égyptien, c'est im ennemi