DE QUIMPER ET DE LÉON - Diocèse de Quimper et du Léon
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Archives diocésaines <strong>de</strong> <strong>Quimper</strong> <strong>et</strong> <strong>Léon</strong><br />
l'occasion d'une contemplation nouvelle. Les mots que les<br />
lèvres prononcent protègent <strong>et</strong> soutiennent les méditations<br />
successives sur les mystères, ils <strong>de</strong>viennent comme une<br />
écorce à l'abri <strong>de</strong> laquelIe une sève spirituelle s'épanouit <strong>et</strong><br />
circule, la pensée priante les déserte en même temps qu'elle<br />
les suit, elle les surpasse en même temps qu'elle s'en imprègne.<br />
Au <strong>de</strong>là d'eux, quinze fois <strong>de</strong> suite, elle contemple <strong>de</strong>s<br />
mystères dont eJle se réjouit, dont elle souffre <strong>et</strong> dont elle<br />
triomphe ; l'atmosphère même qu'ils lui composent est propice<br />
<strong>et</strong> nécessaire à c<strong>et</strong> essor. C<strong>et</strong>te prière, qui paraît verbale,<br />
est la plus spirituelle <strong>de</strong> toutes ; c<strong>et</strong>te prière, qui paraît<br />
esclave, est la plus émancipée <strong>de</strong> toutes ; c<strong>et</strong>te prière, qui<br />
paraît rudimentaire, est la plus contemplative <strong>de</strong> toutes, <strong>et</strong><br />
peut <strong>de</strong>venir la plus personnelle <strong>de</strong> toutes,<br />
Sur le canevas que l'âme s'impose, la méditation, à son<br />
aise, à son gré, tisse l'image <strong>de</strong> quinze mystères ; <strong>et</strong> qui dira<br />
tout ce qu'il peut exister d'originalité puissante dans les<br />
contemplations <strong>de</strong> certains humbles qui, courbés apparemment<br />
sur leurs grains <strong>de</strong> chapel<strong>et</strong>, prennent leur envolée<br />
bien loin <strong>de</strong>s Ave. Le Rosaire, pour eux, c'est si l'on peut<br />
ainsi dire, une longue distraction vers Dieu ; dans la direction<br />
qu'impriment leurs lèvres, leur âme monte <strong>et</strong> s'élève ;<br />
<strong>et</strong> c<strong>et</strong>te ascension même qu'elle fait au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>s mots, au<br />
<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s mots, Ia rend plus proche encore <strong>de</strong> Dieu qui est<br />
l'inconnu.<br />
Telle est l'inouïe richesse <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te oraison <strong>de</strong>s humbles,<br />
Ia plus profon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s prières, <strong>et</strong> en même temps la plus<br />
coutumière, Ia plus accessible à tous. L'art <strong>de</strong> lire les cathédrales,<br />
que Ie peuple a per<strong>du</strong> <strong>de</strong>puis qu'il lit Ies livres, ardait<br />
à c<strong>et</strong>te compréhension <strong>de</strong>s mystères par le peuple croyant ;<br />
les verrières lui redisaient l'histoire <strong>de</strong> Dieu, joies <strong>et</strong> douleurs<br />
; Ies rosaces lui prom<strong>et</strong>taient le règne <strong>de</strong> Dieu, la gloire.<br />
Les doigts suivaient les Ave, les yeux suivaient les scènes<br />
<strong>de</strong>s vitraux ; <strong>et</strong> Ies âmes montaient, montaient toujours...<br />
Georges GOYAU, <strong>de</strong> V Académie Française.<br />
Jésus <strong>et</strong> Ies enfants (suite <strong>et</strong> fin). — Dans l'épiso<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
«Jésus <strong>et</strong> les p<strong>et</strong>its enfants», saint Marc ne fait figurer que<br />
les parvuli. Cela, je le sais. Mais je n'ignore pas non plus<br />
que saint Luc, dans sa rédaction <strong>du</strong> même épiso<strong>de</strong>, les désigne<br />
comme ne sachant point parler. Infantes, <strong>et</strong> il me plait<br />
considérer Jésus partageant ce jour-là ses caresses entre les<br />
p<strong>et</strong>its <strong>et</strong> les tout-p<strong>et</strong>its, parvutos <strong>et</strong> infantes.<br />
Ne mêlaient-ils pas, d'ailleurs, leurs cris innocents à ceux<br />
<strong>de</strong> leurs aînés, dont nous venons <strong>de</strong> parler, dans la scène <strong>du</strong><br />
Temple racontée par saint Matthieu ? Quelque subtilité qu'il<br />
y ait à te prétendre, on pourrait tout au moins le supposer.<br />
On Ie ferait en s'autorisant <strong>de</strong> Jésus en personne qui, au<br />
moment où il intervient pour qu'on les laisse crier à leur<br />
aise, invoque Ie texte <strong>de</strong>s Psaumes : « Tu as tiré <strong>de</strong>s louanges<br />
<strong>de</strong> Ia bouche <strong>de</strong>s enfants <strong>et</strong> <strong>de</strong> ceux qui sont encore à la<br />
mamelle, ex ore infantîum <strong>et</strong> lactentium (Matth. xxi, 16).<br />
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C'est enfin <strong>de</strong> ces tout-p<strong>et</strong>its, sans en exclure cependant<br />
ceux qui le sont déjà un peu moins, que Jésus a parlé dans<br />
i épiso<strong>de</strong> évangélique <strong>du</strong> Scandale <strong>de</strong>s p<strong>et</strong>its qui complète<br />
<strong>de</strong> façon solennelle son enseignement sur la dignité <strong>et</strong> la<br />
gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> l'enfance. *<br />
De quel terme se sert-il pour les désigner, dans la formule<br />
<strong>de</strong> 1 anatheme qu U prononce contre ceux qui auront la sacrilège<br />
audace <strong>de</strong> les scandaliser ? C'est d'un mot, pusillist qu'on<br />
ne tra<strong>du</strong>irait que trop imparfaitement en m<strong>et</strong>tant « Ies p<strong>et</strong>its<br />
enfants». Il faudrait dire, pour Ie moins, les tout p<strong>et</strong>its<br />
enfants ; « Qui aura scandalisé un <strong>de</strong> ces tout p<strong>et</strong>its, il vaudrait<br />
mieux pour lui qu'on suspendît à son cou une meule<br />
<strong>de</strong> moulin <strong>et</strong> qu'on le j<strong>et</strong>ât au fond <strong>de</strong> la mer» (Matth.<br />
.> ' D' i U/»<br />
Mais ne vous semble-t-il pas qu'en s'exprimant <strong>de</strong> la sorte<br />
on na pas encore réussi à rendre l'énergique tendresse <strong>du</strong><br />
ternie qu'on tra<strong>du</strong>it ? On songe alors au tableau familier, mais<br />
qui fait toujours rêver, <strong>de</strong>s jeunes poussins accourant se<br />
blottir sous les ailes <strong>de</strong> leur mère, avec <strong>de</strong>s p<strong>et</strong>its cris<br />
apeurés, dès qu'ils se voient exposés au moindre péril. Mais<br />
c<strong>et</strong>te fois le danger est réel, il s'agit d'un ennemi qui en veut<br />
6 leur vie... La mère se dresse alors pleine <strong>de</strong> menace, pour<br />
les défendre, les protéger, <strong>et</strong> si terrible que, <strong>de</strong>vant sa fière<br />
attitu<strong>de</strong>, l'ennemi hésite, se prend à trembler <strong>et</strong> bientôt<br />
s'enfuit.<br />
Plus ils étaient p<strong>et</strong>its, Ies amis <strong>de</strong> Jésus, <strong>et</strong> plus ils lui<br />
inspiraient <strong>de</strong> tendresse. C'est dans les bras <strong>de</strong> leur mère<br />
qu'il se plaît surtout à Ies considérer. Il voudrait que, pour<br />
Ieur plus grand bonheur, ils puissent ne jamais les quitter.<br />
Et il s'attriste en songeant à tous les dangers qui les menacent,<br />
<strong>du</strong> jour où ils n'y seront plus.<br />
J.-C. BROUSSOLLE ;<br />
L'enfant d'après les Saints Livres <strong>et</strong> tes Saintes Images.<br />
Nouvelles religieuses. — Son Eminence le cardinal Suhard,<br />
archevêque <strong>de</strong> Paris, a choisi la date <strong>du</strong> 7 Octobre<br />
<strong>de</strong>rnier, fête <strong>du</strong> Très Saint Rosaire, pour la cérémonie <strong>de</strong><br />
son intronisation à Notre-Dame.<br />
— M. <strong>Léon</strong> Bérard <strong>de</strong>vient ambassa<strong>de</strong>ur auprès <strong>du</strong> Vatican,<br />
en remplacement <strong>de</strong> M. Vladimir d'Ormesson,<br />
Le Gérant ; D. PLOUZENNEC.<br />
<strong>QUIMPER</strong>. — IMPRIMERIE CORNOUAILLAISE