DE QUIMPER ET DE LÉON - Diocèse de Quimper et du Léon
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Archives diocésaines <strong>de</strong><br />
CHRONIQUE GENERALE<br />
Intronisation <strong>de</strong> Mgr Roques, archevêque <strong>de</strong> Rennes <strong>et</strong><br />
métropolitain <strong>de</strong> Br<strong>et</strong>agne. — Mgr Hoques, qui, <strong>du</strong> siège<br />
ri'Aix-en-Provence, avait été, à la date <strong>du</strong> ll Mai <strong>de</strong>rnier<br />
promu au siège archiépiscopal <strong>de</strong> Rennes, <strong>et</strong> avait déjà, par<br />
procuration, pris possession <strong>de</strong> sa charge le 12 Juin, a été<br />
solennellement intronisé le mardi 9 Juill<strong>et</strong>. La cérémonie n'a<br />
pu, en raison <strong>de</strong>s circonstances, comporter les cortèges extérieurs<br />
traditionnels ; <strong>du</strong> moins, sous l'eff<strong>et</strong> d'un mouvement<br />
spontané d'union, elle a groupé autour <strong>du</strong> nouveau prélat,<br />
avec le clergé, les congrégations religieuses, les écoles <strong>et</strong><br />
I élite catholique, toutes Ies autorités civiles, universitaires <strong>et</strong><br />
judiciaires <strong>de</strong> Rennes. Dans le discours qu'il prononça à c<strong>et</strong>te<br />
occasion, Mgr Roques après avoir remercié les personnalités<br />
<strong>et</strong> les corps constitués présents, montra qu'il fallait chercher<br />
près <strong>du</strong> Christ <strong>et</strong> près <strong>de</strong> l'Eglise l'unique remè<strong>de</strong> qui pût<br />
sauver le pays si <strong>du</strong>rement éprouvé.<br />
La Fille <strong>du</strong> Pharaon (suite <strong>et</strong> fin). — D'AUTRES JEUNES<br />
FILLES. — La leçon est n<strong>et</strong>te pour celles d'aujourd'hui. Pour<br />
combien est-elle un reproche ? Si les courtisanes repentantes<br />
sont un reproche <strong>et</strong> une leçon pour les pharisiens en<strong>du</strong>rcis,<br />
c<strong>et</strong>te jeune princesse païenne <strong>de</strong>s anciens temps, c<strong>et</strong>te adoratrice<br />
d'Ammon, c<strong>et</strong>te Egyptienne qui prenait ses ablutions<br />
dans le Nil <strong>et</strong> envoyait son baiser au soleil levant, ne condamne-t-elle<br />
pas bien <strong>de</strong>s jeunes adoratrices <strong>du</strong> Christ, qui<br />
ont lavé leur âme dans les eaux <strong>du</strong> baptême <strong>et</strong> qui, pieuses<br />
jadis, déposaient leur baiser <strong>de</strong> religieuse tendresse sur les<br />
pieds <strong>du</strong> Crucifix ?<br />
Car il y en a, parmi les chrétiennes, chez lesquelles on<br />
dirait que tous les beaux sentiments, délicats <strong>et</strong> généreux,<br />
sont morts. Leur cœur ne leur inspire pas <strong>de</strong> gestes charitables,<br />
Elles se promènent, certes, <strong>et</strong> en ban<strong>de</strong>, sur les bords<br />
<strong>du</strong> fleuve <strong>de</strong> la vie, mais elles n'y découvrent jamais <strong>de</strong><br />
service à rendre, <strong>de</strong> pitié à exercer...<br />
Elles ne savent pas ou ne songent pas, qu'il y a sur la<br />
terre, <strong>et</strong> pas loin d'elles, <strong>de</strong> p<strong>et</strong>its enfants qui pleurent. Elles<br />
ne savent pas qu'aussi cachées que la caisse <strong>de</strong> joncs dans<br />
les roseaux <strong>du</strong> Nil, il y a d'innombrables misères secrètes,<br />
attendant d'être regardées quand elles bougent <strong>et</strong> écoutées<br />
quand elles gémissent : ces jeunes filles-là passent sans souci<br />
<strong>de</strong>s épaves que charrient Ie fleuve ou les égouts <strong>de</strong> la ville.<br />
Elles ne tournent pas la tête pour voir ; elles ne s'arrêtent<br />
pas pour entendre. Elles ignorent. Elles ont soin d'ignorer,<br />
<strong>de</strong> peur, si elles savaient, d'être obligées d'interrompre Ie<br />
voyage au plaisir <strong>et</strong> <strong>de</strong> se détourner un moment <strong>de</strong> leur route<br />
égoiste <strong>et</strong> joyeuse. Elles ne s'encombrent d'aucun apostolat.<br />
Elles ne se chargent ni d'un p<strong>et</strong>it qui pleure, ni d'un vieux<br />
qui se lamente, ni d'une femme dans iin taudis, ni d'un<br />
mala<strong>de</strong> abandonné. L'argent qu'elles ont. c'est pour elles,<br />
pour elles seules. Et Dieu sait si elles en dépensent, <strong>et</strong> pour-<br />
<strong>et</strong> <strong>Léon</strong><br />
- iiii -<br />
quoi !... Il n'est plus question ici, <strong>de</strong> la jeune fille au cœur<br />
indifférent ou déjà en<strong>du</strong>rci qui, saus pitié ni angoisse<br />
aimante, laisserait crier tous les p<strong>et</strong>its dans les roseaux <strong>de</strong><br />
tous les fleuves... On la plaint, c<strong>et</strong>te enfant-la, car elle n'est<br />
pour personne une promesse <strong>de</strong> bonheur ; elle aura vécu sans<br />
comprendre sa tâche <strong>de</strong> vivre <strong>et</strong> sans expérimenter, à 20 ans,<br />
la plus haute joie qui soit...<br />
Mais il y en a — (tant mieux pour elles <strong>et</strong> pour d'autres !)<br />
— sœurs authentiques <strong>de</strong> la jeune princesse <strong>de</strong> Memphis,<br />
qui, maternelles en attendant d'être mères, s'apprennent à<br />
aimer leurs propres enfants en aimant ceux dont l'âge <strong>et</strong> la<br />
misère font <strong>de</strong> p<strong>et</strong>its malheureux. Libres <strong>de</strong> leur temps, elles<br />
Ie consacrent à chercher sur les bords <strong>de</strong> ld vie les épaves<br />
humaines abandonnées ici ou là. Ce qu'elles, voient les émeut;<br />
ce qu'elles ne voient pas, leur cœur le <strong>de</strong>vine. De leur propre<br />
initiative ou au nom d'une œuvre à laquelle elles ont bénévolement<br />
offert leurs services, elles aussi s'occupent d'enfants<br />
per<strong>du</strong>s, d'enfants trouvés, d'enfants orphelins, d'enfants mala<strong>de</strong>s,<br />
d'enfants qui pleurent <strong>et</strong> qui crient. Ce sont leurs p<strong>et</strong>its<br />
Moïses. Et qui veut avoir son p<strong>et</strong>it Moïse pour l'ai<strong>de</strong>r à vivre<br />
<strong>et</strong> à grandir, Ie découvre toujours. Il y en a plus dans les<br />
ruelles <strong>de</strong> nos cités que dans les roseaux <strong>du</strong> Nil. Ce qui manque,<br />
ce ne sont pas les caisses <strong>de</strong> jonc où pleurent <strong>de</strong>s p<strong>et</strong>its,<br />
ce sont les tendresses jeunes <strong>et</strong> maternelles qui les accueillent.<br />
Bénies soient donc les jeunes, princesses ou non, mais<br />
toutes chrétiennes au cœur <strong>de</strong> mère, qui ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt qu'à<br />
l'employer maternellement au lieu <strong>de</strong> le gaspiller stérilement 1<br />
Par elles, les nouveaux-nés vivront ; <strong>de</strong>s p<strong>et</strong>its grandiront ;<br />
<strong>de</strong> frêles existences s'ouvriront à l'avenir... Quel avenir?<br />
Nul ne le sait, sauf Dieu qui seul aussi savait quel sauveur<br />
<strong>du</strong> peuple élu serait un jour ce poupon, un matin,