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DE QUIMPER ET DE LÉON - Diocèse de Quimper et du Léon

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Archives diocésaines <strong>de</strong> <strong>Quimper</strong> <strong>et</strong> <strong>Léon</strong><br />

382 —<br />

383 -<br />

une Trappe nouvelle Mais dom Corentin s'était donné corps<br />

<strong>et</strong> âme à l'oeuvre : il était ép épuisé.<br />

En 1928 Ies moines <strong>de</strong> Melleray l'élurent Abbé. Le monastère,<br />

<strong>de</strong> la filiation <strong>de</strong> Citeaux, avait été fondé près <strong>de</strong> Châteaubriant<br />

le 28 Juill<strong>et</strong> 1145. Réformé selon Ies Règlements<br />

<strong>de</strong> l'Abbé <strong>de</strong> Rancé vers 1670, rebâti à la même époque, il<br />

était tombé en commence, comme tant d'autres. (En 1756-<br />

1766, l'Abbé commendataire fut le chanoine Le Rorgne <strong>de</strong><br />

Kermorvan, <strong>de</strong> <strong>Quimper</strong> ; en 1789, Mgr Le Mintier, évêque <strong>de</strong><br />

Tréguier. — En 1790, lors <strong>de</strong> l'expulsion, le revenu n<strong>et</strong> n'était<br />

plus que <strong>de</strong> 6.000 à 7.000 livres.)<br />

C'est dom Antoine <strong>de</strong> Beauregard qui releva les ruines en<br />

1817, avec quelques moines rentrés <strong>de</strong> Ieur émigration en<br />

Angl<strong>et</strong>erre. Le Gouvernement <strong>de</strong> Louis-Philippe essaya bien<br />

d'une nouvelle expulsion, lorsque déjà Ia prospérité revenait :<br />

en vain. Mais en 1928 les circonstances n'étaient guère rassurantes<br />

: dom Corentin, homme <strong>de</strong>s situations difficiles, fut<br />

choisi par les moines <strong>de</strong> Melleray. II avait réussi au P<strong>et</strong>it-<br />

Clairyaux, à Cal<strong>de</strong>y, à Thyma<strong>de</strong>uc ; au second rang, il est<br />

vrai, mais dans <strong>de</strong>s occasions fort diverses <strong>et</strong> parfois difficultueuses<br />

: on pouvait espérer <strong>de</strong> lui beaucoup. C'est avec<br />

<strong>de</strong>s sentiments <strong>de</strong> grave espérance <strong>et</strong> d'entrain surnaturel que<br />

l'Ordre Cistercien <strong>de</strong> la Stricte-Observance apprit l'élection<br />

puis la bénédiction <strong>du</strong> R<br />

^=i<br />

me Père dom Corentin Guya<strong>de</strong>r.<br />

La cérémonie fut célébrée le 12 Décembre, en la fête <strong>de</strong><br />

saint Corentin. Mgr Le Fer <strong>de</strong> la Motte, évêque <strong>de</strong> Nantes,<br />

présida, assisté par l'Abbé Général Ollitrautl <strong>de</strong> Keryvallan<br />

<strong>et</strong> par l'Abbé <strong>de</strong> Thyma<strong>de</strong>uc dom Dominique Nogues. Dans<br />

Ie sanctuaire, Mgr Duparc <strong>et</strong> Mgr Picaud, alors évêque d'Erythrée<br />

<strong>et</strong> auxiliaire <strong>de</strong> Vannes. Dans les stalles <strong>du</strong> choeur, <strong>de</strong>s<br />

Abbés <strong>de</strong>s maisons <strong>de</strong> France <strong>et</strong> dom Le Bail abbé <strong>de</strong> Chimay<br />

en Belgique, <strong>de</strong>s chanoines <strong>et</strong> <strong>de</strong>s prêtres amis ; dans la nef,<br />

<strong>de</strong> nombreuses personnalités nantaises <strong>et</strong> fmistériennes. La<br />

« fonction » austère <strong>et</strong> magnifique donna l'impression d'un<br />

jour bienheureux d'éternité.<br />

Dès Ies premières semaines le nouvel Abbé apparut chef<br />

<strong>et</strong> père. Son cœur était affectueux, sen esprit ferme <strong>et</strong> luci<strong>de</strong>,<br />

sa direction forte <strong>et</strong> discrète, son adminLstration pru<strong>de</strong>nte<br />

<strong>et</strong> décidée, son accueil affable <strong>et</strong> monastique. Il aimait Ia<br />

Règle <strong>et</strong> il Ia faisait aimer. Mais déjà il s'était trop donné ;<br />

il entrait à 50 ans dans un ministère très ru<strong>de</strong>, avec une<br />

santé diminuée, <strong>et</strong> il ne se ménagea pas. La fatigue se fit<br />

sentir plus lour<strong>de</strong> l'an <strong>de</strong>rnier. Il ne ralentit pas son effort.<br />

II vivait en Dieu <strong>et</strong> pour Dieu <strong>et</strong> son Ordre. A l'heure que Ie<br />

Maître déjà savait., il voulait être « pris » en faisant son <strong>de</strong>voir,<br />

<strong>et</strong> la mort n'était pour lui quc Ie <strong>de</strong>rnier pas qui s'achève<br />

sur le sein <strong>du</strong> Père... Dom Corentin Guya<strong>de</strong>r avait travaillé<br />

quarante ans, au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> ses forces, humblement, sans bruit,<br />

avec un grand fruit spirituel : le bon <strong>et</strong> fidèle serviteur, au<br />

bout <strong>de</strong> sa course sans repçs, est entré enfin dans Ia joie <strong>de</strong><br />

son Seigneur, P. F.<br />

CHRONIQUE GENERALE<br />

Apostolat <strong>de</strong> Ia Prière. — Intention générale : LA JEUNESSE<br />

AGRICOLE AU TRAVAIL.<br />

Le régime nouveau rem<strong>et</strong> Ia paysannerie à l'honneur. Il<br />

est grand temps en eff<strong>et</strong> d'enrayer le lamentable exo<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

nos campagnes. Attirés par un salaire plus brillant <strong>et</strong> par <strong>de</strong>s<br />

conditions <strong>de</strong> vie plus faciles, combien <strong>de</strong> jeunes ont déserté<br />

Ie pays natal <strong>et</strong> ont laissé « mourir » la terre, faute <strong>de</strong> bras<br />

pour la cultiver. Actuellement, les difficultés <strong>de</strong> ravitaillement<br />

renversent la situation <strong>et</strong> l'on envie le sort <strong>de</strong>s paysans.<br />

Ce n'est pas suffisant, une législation s'impose pour favoriser<br />

le r<strong>et</strong>our à la terre. Des lois ont déjà paru pour défendre le<br />

bien <strong>de</strong> famille.<br />

Avec le remè<strong>de</strong> <strong>du</strong> mal social, c'est en même temps Un<br />

remè<strong>de</strong> au mal religieux qu'il faut appliquer. Les <strong>de</strong>ux vont<br />

<strong>de</strong> pair. N'est-ce pas pour avoir été déracinés que trop <strong>de</strong><br />

Français ont abandonné la pratique religieuse <strong>et</strong> per<strong>du</strong> la<br />

foi ? L'école sans Dieu <strong>de</strong> son côté a fait cles ravages. Sans<br />

religion, le jeune agriculteur <strong>de</strong>vient âpre <strong>et</strong> brutal. La religion<br />

au contraire m<strong>et</strong> dans son cœur <strong>de</strong>s trésors <strong>de</strong> délicatesse.<br />

Le r<strong>et</strong>our à la terre développera les qualités <strong>de</strong> la race :<br />

l'amour <strong>de</strong> l'effort, la patience, la ténacité <strong>et</strong> la confiance en<br />

la Provi<strong>de</strong>nce. Prions donc pour c<strong>et</strong>te jeunesse agricole qui,<br />

à l'appel <strong>du</strong> Grand Semeur, veut planter « Ia croix <strong>de</strong> lumière<br />

sur notre terre ».<br />

Histoires locales, dialectes régionaux <strong>de</strong>vront êtreenseigués<br />

aux enfants <strong>de</strong> France.— Voici un extrait d'une circulaire<br />

<strong>du</strong> 9 Octobre, <strong>du</strong> ministre secrétaire d'Etat à Vl ns t ruelion<br />

publique <strong>et</strong> aux Beaux-Arts :<br />

J'ai inscrit au programme quelques leçons sur l'histoire<br />

<strong>et</strong> la géographie locales.<br />

J'attends beaucoup <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong>, qui par la suite pourra<br />

être développée. Il faut que les enfants <strong>de</strong>s écoles connaissent<br />

le p<strong>et</strong>it pays où ils sont appelés à vivre. L'histoire locale<br />

intéresse les enfants souvent plus pi que l'histoire générale,<br />

puisqu'ils peuvent voir les lieux où les faits historiques se<br />

sont passés. Il faut leur dire le rôle joué par leur ville ou<br />

leur province.<br />

Je signale aux maîtres l'utilité que peut présenter pour<br />

eux l'étu<strong>de</strong> <strong>du</strong> dialecte local. Si, pour l'instant tout au moins,<br />

il n'a pas paru possible <strong>de</strong> faire enseigner ces dialectes dans<br />

Ies écoles primaires, je recomman<strong>de</strong> aux maitres <strong>de</strong> les étudier.<br />

Ils peuvent quand ils les connaissent, faire mieux comprendre<br />

à leurs élèves les noms <strong>de</strong> lieux, les proverbes locaux,<br />

Ie caractère propre <strong>de</strong> Ia région ; ils peuvent aussi user pour<br />

l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la langue française <strong>de</strong> la comparaison avec Ie<br />

dialecte local familier à leurs élèves.<br />

Partout il y a intérêt à ce que le maître, à propos <strong>de</strong>

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