tome 3 - Le Rapport Ponce Pilate-The Pontius Pilate Report

Confession
Une faible lueur divine commença à bousculer la dominance des
ténèbres. D’abord craintive, telle une avant-garde avançant en territoire
hostile, elle s’enhardit un peu plus, au fur et à mesure que sa luminosité
chassait la noirceur de la nuit. Cette dernière semblait refuser le combat,
préférant laisser la place à ce puissant feu céleste qui n’allait pas tarder à
surgir pour imposer le règne du jour.
Dans une symbiose de vermillon et d’ocre s’intensifiant, un croissant
incandescent déchira l’horizon. Majestueux, en maître absolu, le soleil
continua à s’élever lentement et, magnanime, laissa encore quelque temps
aux dernières troupes obscures pour décamper vers le néant.
Salué en héros libérateur du joug de la terreur, du froid et de l’obscurité,
les oiseaux se mirent à glorifier sa venue, sifflant à en avoir le gosier
douloureux mais reconnaissant et joyeux de ce dénouement heureux. Ils se
mirent à arpenter le ciel encore un peu étoilé, à virevolter dans une danse
folle, s’enivrant de l’air pur aux senteurs exquises qui s’élevaient vers le
firmament. Fendant les beaux nuages blancs cotonneux flottant dans le ciel
devenu azuré, ils faisaient mine parfois de s’y poser comme pour y trouver
une demeure céleste et divine.
Jésus regardait le spectacle de la vie et de la lumière se mettre en
marche sous l’égide du Créateur. Il avança lentement dans le jardin
paradisiaque où se mélangeait une symphonie de couleurs et de parfums,
ses mains caressèrent délicatement les hautes fleurs rouges aux senteurs
lancinantes. Il ferma un instant les yeux, laissant la douce chaleur du soleil
inonder ses paupières closes, savourant cette lumière voilée pénétrer en lui.
Le paradis céleste…
Le paradis du Père céleste ressemblait-il à ce lieu angélique ? Jésus
savait que les délices et la félicité du firmament étaient
incommensurablement plus voluptueux que cet idyllique endroit bien
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