tome 3 - Le Rapport Ponce Pilate-The Pontius Pilate Report

du Temple avaient leurs espions : ils avaient appris le secret de la tétrarchie
et que les jours de leur protégé étaient comptés. Craignant à juste titre pour
la vie de Jésus s’il restait en Égypte, ils autorisèrent Joseph à revenir en
Israël et à se cacher à Nazareth le temps que l’enfant divin soit apte à
gouverner. Les prêtres attendaient patiemment leur heure pour reprendre
les rênes du pouvoir politique du pays.
Les camps adverses ne connaissaient que peu de chose sur la filiation de
l’enfant Jésus, sachant uniquement que la mère, Marie, était de Jéricho et
qu’un vieil homme nommé Joseph en était le tuteur. Feu Hérode savait
s’entourer des plus grands secrets concernant ses affaires personnelles et il
n’avait donné que peu d’informations sur son héritier. Les hommes de
main d’Archélaos et d’Antipas cherchèrent en vain en Égypte et en Judée
l’enfant royal.
De nombreuses années passèrent avant que l’un d’eux, un espion
d’Archélaos, finisse par obtenir une information capitale qu’il dénicha au
fin fond de l’Égypte : le dénommé Joseph était peut-être originaire du
village de Nazareth en Galilée. Il envoya une lettre à l’ethnarque de
Samarie pour lui demander la conduite à tenir et s’il devait se rendre dans
le village de Nazareth pour éliminer Jésus. Malheureusement pour
Archélaos, le Temple intercepta le message. Les prêtres réalisèrent que la
vie de l’enfant divin était en danger et que l’on n’allait pas tarder à le
retrouver quel que soit l’endroit où l’on essaierait encore de le cacher.
Même s’il n’était pas totalement prêt pour le sacre, les prêtres n’avaient
d’autre choix que de sortir Jésus de l’ombre pour le mettre sous les feux
des projecteurs de la scène israélienne.
Les prêtres comprirent également que le sacre du roi des Juifs ne se
ferait pas sans conflit tant qu’Archélaos était au pouvoir. La révélation du
testament d’Hérode le Grand plongerait le pays dans des luttes fratricides
et provoquerait, comme à la mort du feu roi, une période anarchique parce
qu’Archélaos ne se laisserait pas dessaisir de son royaume sans réagir et
qu’il fomenterait des soulèvements populaires pour œuvrer à son pouvoir.
Archélaos était la clef de voûte des heurts futurs.
La missive de l’espion d’Archélaos était très compromettante. Elle
pouvait faire condamner le régent renégat par Auguste. Les prêtres
envoyèrent donc une délégation à Rome qui présenta la lettre à l’empereur,
accusant également Archélaos d’être un tyran sans aucune bonté et que
Jésus fils d’Hérode le Grand avait été retrouvé et qu’il était capable
d’assumer sa fonction de roi des Juifs. Comme l’avait espéré le Temple,
Auguste convoqua Archélaos à Rome et il lui confisqua tous ses biens et
l’envoya en exil à Vienne près de Lyon.
Cependant, un imprévu de dernière minute vint mettre un bémol dans le
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