tome 3 - Le Rapport Ponce Pilate-The Pontius Pilate Report

famines dues aux champs brûlés par les légions romaines pour mater la
rébellion zélote. Paradoxalement, ces famines ont été la conséquence d’une
promesse faite à Jésus par Pilate : il a fait brûler les champs contaminés par
l’ergot ainsi que les farines. S’en est suivie une période de famine dans tout
le pays. Pilate a dû s’amuser de cette promesse faite à Jésus et qui a
débouché au final sur un malheur supplémentaire pour le peuple juif déjà
en proie à une violente guerre interreligieuse…
Le Pape se tut quelques secondes avant de reprendre : comme une
prophétie s’accomplissant, les anciens propos zélotes qui parlaient de
famines et de conflits prenaient le pas sur la réalité de l’époque. Même si
ces paroles avaient été dites pour exprimer le futur combat contre les
légions romaines, elles correspondaient néanmoins à la réalité de l’instant,
accréditant ainsi un peu plus le Christ d’un oracle prophétique par
excellence.
Dans cette période de grands troubles, nombreux étaient ceux à espérer
le retour du Fils de Dieu, qu’il rétablisse définitivement le Royaume de
Dieu sur terre et que son Père s’y installe pour apporter paix et harmonie
en Israël. Ils attendaient non pas que le Christ survienne mais qu’il
revienne tout simplement.
Malgré la vive opposition des Pharisiens et les exactions sanglantes de
leurs fanatiques partisans qui déchirèrent le pays, rien ne put arrêter
l’engouement, l’effet papillon ou plutôt l’effet boule de neige lié à la
résurrection de Jésus. Dans un climat d’insécurité, les lieux de cultes
chrétiens se mirent néanmoins à prospérer et se multiplièrent au détriment
des synagogues qui furent investies par les Judéo-chrétiens.
Caïphe ne fut pas le seul à essayer de faire barrage à la déferlante
chrétienne : le chef de l’Ordre s’y employa également. Ce dernier voulut
reprendre en main la situation qui lui avait échappé. Œuvrant toujours pour
son grand Israël et le Royaume de Dieu à Jérusalem, il crut pouvoir
retourner la ferveur en sa faveur en présentant au peuple un nouveau
Messie. Mais celui-ci, et comme tous les autres comédiens esséniens qui
s’y activèrent par la suite, échoua lamentablement. Ces sbires du chef de
l’Ordre eurent beau utiliser tous les plus fins stratagèmes, prétendre même
être Jésus en personne, on les considéra comme des faux Christs.
Le chef de l’Ordre était lui-même pris à son propre jeu, l’arroseur
arrosé, parce que c’était lui qui avait commandé à Jésus, dès le début de ses
prêches pro-zélotes, de mettre en garde la population contre tous ceux qui
se présenteraient comme étant le Messie. Jésus avait mis en garde contre
un faux Christ, un Antéchrist qui tenterait avant la fin des temps de
s’opposer à l’avènement du Royaume de Dieu sur terre et de mettre en
place un ordre opposé à celui du Christ. En effet, le chef de l’Ordre avait
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