tome 3 - Le Rapport Ponce Pilate-The Pontius Pilate Report
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cœur des Juifs, <strong>Pilate</strong> eut l’idée d’en communier l’événement et<br />
d’impliquer ainsi directement le peuple à la cause du Christ.<br />
Lévi avait décrit à <strong>Pilate</strong> les pratiques de Jésus concernant le pain et le<br />
vin. Empreint d’un symbolisme fort, il signifiait la connaissance du Maître<br />
et la science divine révélées à ses disciples. Détournant l’agape fraternelle<br />
du pain et du vin, <strong>Pilate</strong> pensa à lui donner un sens non plus figuré ou<br />
spirituel second mais un sens premier propre : on professa la présence<br />
réelle et substantielle du Christ, de son corps et de son sang, sous les<br />
apparences de ce pain et de ce vin, offerts en sacrifice sur la croix et<br />
ressuscité. Et ce pain et ce vin étaient un sacrement, le sacrement de<br />
l’eucharistie donnant à la mort du Christ un sens cosmique, un sacrifice<br />
pour la rémission des péchés. Par cette coutume, le Christ pénétrait en<br />
chacun pour en effacer les péchés et les faire devenir purs par le repentir.<br />
Ce repentir voulu par <strong>Pilate</strong> était le repentir d’avoir honoré le Temple et<br />
ses ramifications religieuses qui avaient trahi et fait tuer le Fils de Dieu.<br />
Un repentir allant, dans un sens, au-devant de celui des préceptes<br />
zélotes parce que <strong>Pilate</strong> préférait de loin les commandements esséniens et<br />
leur conception simpliste du monde.<br />
<strong>Pilate</strong> n’avait que faire de la doctrine de Jésus, occulte et secrète. Il n’y<br />
comprenait rien et ne voulait pas y avoir affaire parce que trop complexe<br />
pour être fédératrice ou pour conditionner les esprits. <strong>Le</strong>s concepts<br />
esséniens diffusés par Jésus quand il était encore sous la domination totale<br />
du chef de l’Ordre étaient idéalement réducteurs pour être compris et<br />
acceptés par tous.<br />
Comme toujours, <strong>Pilate</strong> aimait utiliser la carotte et le bâton pour arriver<br />
à ses fins. La notion de paradis ou d’enfer allait être le fer de lance de sa<br />
stratégie pour imposer sa démente volonté ou plus exactement son « Saint-<br />
Esprit » : ceux qui se ralliaient auraient en récompense la félicité des cieux<br />
et ceux qui repoussaient le Christ, l’ignoraient ou le combattaient auraient<br />
à subir les pires tourments célestes.<br />
<strong>Pilate</strong> ne voulait pas que les Juifs soient attentistes. Il voulait qu’ils<br />
tranchent définitivement à quel camp ils allaient se rattacher : soit celui du<br />
Christ, soit celui du Temple. <strong>Pilate</strong> avait une idée sournoise pour<br />
rassembler tout le peuple derrière son pantin.<br />
Cette idée était le baptême.<br />
Il était tombé en désuétude depuis longtemps parce que Jésus ne le<br />
voyait pas d’un bon œil.<br />
À l’origine, institué par Jean le Baptiste pour sacraliser l’appartenance<br />
au Christ, il était avant tout une promesse engageant à être fidèle au Fils de<br />
Dieu dans son combat contre l’ennemi romain.<br />
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