tome 3 - Le Rapport Ponce Pilate-The Pontius Pilate Report
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de Rome. Et c’était lui qui décidait en dernier ressort. Alors, Antipas et<br />
Archélaos s’embarquèrent chacun avec leur propre délégation pour l’Italie,<br />
espérant chacun convaincre Auguste de leur bon droit sur la Judée et<br />
l’Idumée ainsi que sur le titre de roi des Juifs.<br />
<strong>Le</strong>s rênes du pays furent confiées pour un temps à Philippe. Celui-ci<br />
était faible d’esprit et peu ambitieux pour exiger quoi que ce soit de plus,<br />
se contentant de ce que Hérode le Grand lui avait légué. La mort du roi et<br />
le départ des prétendants au titre furent le signal pour moult soulèvements<br />
populaires contre l’occupant romain. <strong>Le</strong> chaos et l’anarchie régnèrent sur la<br />
Terre promise. <strong>Le</strong>s légionnaires réprimèrent les révoltes dans un bain de<br />
sang et plus de deux mille Juifs furent crucifiés autour de Jérusalem.<br />
Auguste reçut les deux délégations juives et finit par trancher au sujet<br />
du testament : Philippe fut nommé tétrarque de Trachonitide, de Batanée,<br />
et de l’Auranite ; Antipas tétrarque de Galilée et de Pérée. Quant à<br />
Archélaos, il déplut profondément à l’empereur Auguste en se déclarant roi<br />
et en s’asseyant sur le trône de Judée sans attendre son avis. Archélaos<br />
perdit son titre de tétrarque pour celui moins glorieux d’ethnarque de<br />
Samarie.<br />
Pour un temps, Auguste décida de garder secret, aux yeux du peuple<br />
hébreu, le futur sacre de Jésus, roi des Juifs, pour ne pas créer de nouveaux<br />
heurts qui secouaient déjà les différentes factions juives du pays. Et, en<br />
attendant que Jésus soit en âge de régner, Auguste désigna Archélaos<br />
comme régent de la Judée et de l’Idumée parce que son « autosacre » avait<br />
déjà fédéré le peuple autour de sa personne et Auguste ne pouvait mettre<br />
un autre régent sans engendrer encore des guerres. <strong>Le</strong> chaos avait assez<br />
duré dans la région et cette concession était nécessaire.<br />
Archélaos n’avait plus le titre de roi, mais il reçut la promesse<br />
d’Auguste de l’établir roi, provisoirement en attendant le sacre de Jésus,<br />
s’il s’en rendait digne par sa vertu de régent. Une des conditions était de<br />
retrouver Jésus et de lui garantir une intégrité physique.<br />
<strong>Le</strong>s deux délégations rentrèrent en Israël. Archélaos était furieux, il fit<br />
rechercher Jésus non pas pour lui garantir un devenir glorieux mais pour le<br />
tuer. Dans sa tête, il croyait que si l’enfant mourrait, Auguste n’aurait<br />
d’autre choix que de le désigner comme roi des Juifs et de lui octroyer les<br />
provinces qu’il avait en régence. Et il veilla à ce que cela soit bien gardé<br />
secret, que personne ne sache qu’il n’était qu’un régent et non pas le<br />
souverain tout puissant qu’il prétendait être. Ce n’était pas non plus dans<br />
l’intérêt d’Antipas d’ébruiter l’affaire car il espérait qu’à l’assassinat de<br />
Jésus, Auguste destituerait Archélaos pour avoir trahi sa confiance et qu’il<br />
hériterait de tout.<br />
Tout ce petit monde cherchait Jésus pour le voir périr. Mais les prêtres<br />
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