tome 3 - Le Rapport Ponce Pilate-The Pontius Pilate Report

irrésistiblement par son envoûtante clarté embrasant le néant.
Pourtant, il y avait une classe d’êtres qui redoutait cette lumière.
Les démons…
Opposés aux anges, les démons étaient des âmes mauvaises qui refusaient
d’aller vers la lumière céleste par crainte du Jugement de Deus, préférant
rester dans les ténèbres. Leurs œuvres terrestres avaient été terriblement
abominables et, instinctivement, elles redoutaient la sentence du Père
céleste. Ne voulant plus réintégrer de corps de peur de subir un autre
châtiment, celui de Karma, elles erraient sans fin dans le néant ardent,
tourmentées par les esprits de leurs victimes.
Une sorte d’Hadès…
Parfois, un démon retournait sur terre en quête d’apaisement, regagnant
des endroits familiers, croyant pouvoir soulager son exil et ses tourments.
Mais il était invisible et inaudible au milieu de ses proches et ce non-être
était une torture supplémentaire. Alors, désemparé, il rejoignait d’autres
démons revenus eux aussi sur Gaïa pour finalement hanter différents lieux,
s’imprégnant des souffrances de ses comparses dans une union maléfique.
Par des soubresauts chaotiques et colériques, ils apparaissaient quelques fois
aux vivants effrayés par ces entités malveillantes.
Lorsque des médiums entraient en transe pour contacter les anges,
désolidarisant leur esprit de leur âme et de leur corps, il arrivait qu’un de
ces démons en profite pour prendre la place vacante et chassait le
malheureux propriétaire inconscient qui se retrouvait à errer dans l’au-delà.
Le démon tirait alors de nouveau avantage d’une existence terrestre.
Si toutes les âmes mauvaises avaient peur de la lumière de Deus,
certaines surmontaient leur aversion et osaient affronter le regard céleste,
croyant pouvoir s’en jouer. Le Père céleste n’était pas dupe de leur nature
profonde et les rejetait comme on rejetait à la mer le mauvais poisson pris
dans les filets.
Les démons se condamnent eux-mêmes à errer à jamais dans le néant
ardent où se consument les âmes mauvaises.
Le papillon finit par s’envoler de la main de Jésus et alla se poser un
peu plus loin sur la première magnifique fleur qu’il rencontra.
Comme lui, des âmes humaines avaient tellement soif de désir qu’elles
étanchaient leurs appétences aussi vite qu’elles le pouvaient en
s’appropriant le premier corps disponible, sans même s’apercevoir qu’audessus
d’elles, resplendissait la lumière de Deus.
D’autres se refusaient de voir l’appel irrésistible de cette lumière.
Inconsolables, elles restaient auprès de leur corps quelque temps,
n’acceptant pas leur mort physique, voulant le réintégrer et, fantômes,
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