tome 3 - Le Rapport Ponce Pilate-The Pontius Pilate Report

en carton rouge. De ses yeux bleu acier, Tom considéra le dossier contenu
dans ce classeur.
Ce dossier n’était pas le sien, ce n’était pas le dossier qu’il avait mis tant
de temps à compiler pour prouver le mythe de Moïse ou celui de Jésus de
Nazareth : Martial avait effectivement détruit toutes ses notes, toutes ses
preuves archéologiques, tous ses fichiers manuscrits et informatiques,
même ceux concernant la vie de Mahomet.
Du « Virus Dieu » ou du « Sage de La Mecque », Martial avait fait table
rase.
Tom n’avait plus rien en sa possession.
Sauf ce classeur rouge.
Celui-ci contenait des croquis, des cartes et des photos que Tom avait
téléchargés sur Internet le matin même, sur des sites spécialisés de
l’histoire de Rennes-le-Château.
Tom ouvrit le classeur et ses yeux tombèrent sur la photo de l’église
Sainte-Marie-Madeleine.
Inconsciemment, il serra le poing.
Il s’en voulait d’avoir été aussi longtemps idiot, obstiné et aveuglé par
l’illusoire mythe Jésus. Lui qui s’enorgueillissait d’être un maître dans l’art
de l’observation des riens, il était complètement passé à côté de la vérité
sans la voir, sans voir ces détails insignifiants pourtant si criants de vérité,
si visibles comme le nez au milieu de la figure.
Les abbés Boudet et Saunière avaient fait chanter le Vatican en ornant
leurs églises de statues, de tableaux ou d’œuvres diverses qui divulguaient
la véritable existence qu’avait eue Jésus de Nazareth, celle qu’avait révélée
le Pape à Tom. À l’époque, le Vatican s’en était effrayé et il avait payé les
sommes colossales demandées par les maîtres chanteurs, des sommes qui
avaient permis à Saunière de faire réaliser des constructions pharaoniques,
des sommes qui auraient pu permettre en ces temps-là l’édification de plus
de huit mille églises nouvelles à travers tout le pays. Ces sommes versées
par le Vatican, encore visibles de nos jours à travers les édifices
monumentaux de Saunière, n’étaient que la partie visible de l’iceberg :
toute la fortune de l’Église de Rome avait été dilapidée entre les différents
maîtres chanteurs et cela avait conduit à la quasi-banqueroute du Vatican
au début du XX e siècle.
Tom tourna la photo de l’église de Saunière et il s’intéressa au cliché
suivant : dans l’église, sur le fronton du confessionnal en bois de chêne, la
sculpture d’un berger semblait s’intéresser à la patte d’une brebis, comme
cassée et menaçant de se détacher.
Tom fronça ses sourcils.
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