tome 3 - Le Rapport Ponce Pilate-The Pontius Pilate Report

Jésus évita de croiser le regard de l’ancien publicain et ajouta :
– En vérité je te le dis, quand tu étais jeune, tu mettais toi-même ta
ceinture et tu allais où tu voulais. Quand tu auras vieilli, tu étendras les
mains et un autre te ceindra et il te mènera où tu ne voudras pas…
Jésus savait que Jean n’avait révélé à personne la vérité de la situation.
Par obligation, Jean était soumis à la volonté de Pilate de peur que celui-ci
ne fasse tuer Jésus.
Jésus avait mûrement réfléchi et il s’était promis de parler à Simon-
Pierre dès qu’il le rencontrerait. Cependant, il ne pouvait pas lui divulguer
tous les tenants et les aboutissants de cette effroyable conjoncture ayant vu
sa résurrection. S’il disait la vérité à Simon-Pierre, celui-ci l’aurait-il cru ?
Non, certainement pas. Il y avait des vérités qui ne pouvaient supplanter
des mystifications marquées au fer rouge dans les consciences.
Il y avait des secrets voilés qui ne pouvaient être dévoilés.
Néanmoins, Jésus devait lui parler car il ne pouvait laisser l’apôtre
diffuser des mensonges. Il espérait mettre un bémol, un correctif à tout cela
en lui exposant les véritables lois célestes qui régissaient le cosmos.
Certes, il avait pleinement conscience que ce n’était peut-être qu’un
coup d’épée dans l’eau face au « Saint-Esprit » de Pilate. Malgré tout,
Jésus avait la conviction qu’il devait parler à Simon-Pierre, d’en profiter
lors de cette rencontre programmée. Il n’aurait certainement plus jamais
l’occasion de le faire.
Mais comment allait-il s’y prendre ? Lévi était bien présent et cette
présence l’empêchait de mettre en pratique sa résolution. Intérieurement,
Jésus se mit à prier le Père céleste pour qu’il lui vienne en aide.
Quelques minutes plus tard, Deus entra en scène. Se jouant de
l’Équilibre céleste et de Karma, Deus accéda à la requête de Jésus. Mû par
l’urgence, un messager arriva en courant et vint se pencher à l’oreille de
Lévi. Juste à côté de lui, Jésus n’entendit que quelques mots murmurés à la
va-vite mais suffisamment pour comprendre qu’il s’agissait d’une histoire
d’argent qui impliquait directement Lévi. Vénal, ce dernier n’osait remettre
à plus tard cette affaire. Lévi se leva et considéra Jésus, s’interrogeant un
instant sur le parti à prendre. Cependant, il trancha rapidement car que
pouvait faire Jésus même sans surveillance ? Rien, il était condamné à
obéir docilement à Pilate s’il voulait que les champs contaminés par l’ergot
soient détruits. Rassuré, Lévi suivit le coursier et ils s’en allèrent d’un pas
vif.
À peine avaient-ils disparu de sa vision que Jésus ordonna à Simon-
Pierre de venir avec lui.
Avançant le long du rivage à côté du Christ, Simon-Pierre marchait tout
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