tome 3 - Le Rapport Ponce Pilate-The Pontius Pilate Report

Esprit il pouvait l’enjoindre à marcher. Pierre crut ce mensonge et, au nom
de Jésus-Christ, il ordonna à l’infirme de se lever. La foule présente fut
abasourdie et tous les témoins du miracle voulurent se convertir sur
l’heure, demandant à être baptisés au nom du Seigneur.
Caïphe était furieux des conversions en masse des Juifs et des étrangers.
Il fit saisir ces deux apôtres. Caïphe aurait voulu les faire étrangler.
Toutefois, il était impossible d’agir ainsi parce que les apôtres avaient un
puissant protecteur : Pilate avait prévenu le Grand Prêtre que s’il arrivait
quoi que ce soit aux Douze, le Temple en serait tenu pour responsable et
aurait à en répondre devant la justice romaine.
Caïphe ne comprenait pas cette implication personnelle de Pilate à
vouloir défendre les apôtres et il crut que le procurateur s’était converti
secrètement. Caïphe aurait voulu tuer dans l’œuf le mouvement chrétien
naissant en coupant les têtes principales. Cependant, l’avertissement de
Pilate était sérieux et il ne fallait pas le prendre à la légère.
Par la menace, Caïphe essaya de convaincre les apôtres d’arrêter leurs
agissements. Mais les apôtres n’obéirent pas et ils continuèrent leurs
prêches aux abords du Temple et à l’intérieur même de l’enceinte.
Dans la même période, de nombreux Démoniaques déferlèrent sur la
ville dans l’espoir d’y être guéris. En possession de l’Onction divine, les
Douze purent opérer de miraculeuses guérisons qui firent basculer
définitivement les masses populaires à la cause du Christ. La résurrection
de Jésus en avait été le facteur déclenchant et, tel un raz-de-marée, les
consciences s’animaient d’un véritable espoir de salut céleste, emportées
par les flots du baptême auquel tous se prêtaient.
Les apôtres devinrent un poison trop violent pour Caïphe et, se faisant fi
de Pilate, il les fit arrêter. Cependant, ils furent secourus par un nommé
Gamaliel. Celui-ci fit courir le bruit qu’ils avaient été délivrés par un ange
de Dieu pour qu’on n’apprenne pas son implication dans cette libération :
Gamaliel était membre du Sanhédrin et tout comme Joseph d’Arimathée, il
travaillait en secret pour Pilate. Lorsque le Sanhédrin fut réuni pour
entériner une condamnation à mort des apôtres, Gamaliel s’y opposa
habilement par sa verve éloquente. En dernier ressort, Caïphe devait
trancher : Pilate lui avait de nouveau adressé un émissaire pour le menacer
et le Grand Prêtre ne voulut pas prendre ce risque.
Les Douze purent donc continuer d’œuvrer impunément dans
Jérusalem.
Néanmoins, si le Temple ne pouvait rien contre eux, il en était tout autre
concernant les prosélytes du Christ. À ce sujet, le laxisme de l’autorité
romaine enhardit les fanatiques opposants à la nouvelle religion. Pilate
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