tome 3 - Le Rapport Ponce Pilate-The Pontius Pilate Report

Jésus espérait que Deus intervienne en sa faveur au cœur de l’Équilibre
céleste, qu’il puisse revenir à Jérusalem et dénouer la crise par une
occurrence divine.
Mais qui était-il pour s’opposer à la volonté supérieure du firmament ?
Les desseins de Dieu sont impénétrables et même Deus n’y pourra
probablement rien…
À avoir folâtré avec le divin, à avoir voulu jouer aux apprentis dieux, le
peuple juif ne devait-il pas payer le prix de la forfaiture ?
Quelque part dans les cieux, il était déjà écrit que la Terre promise serait
un jour un lieu de désolation et que son peuple serait irrémédiablement
châtié, complice coupable du crime céleste du roi Josias.
Ni Jésus, ni même Deus ne pouvaient rien pour changer cette destinée.
Juste en retarder l’échéance. Que ce soit dans ce siècle, dans mille ou deux
mille ans, les Juifs auraient à rendre des comptes au firmament pour s’être
désignés eux-mêmes peuple élu de Dieu sans son accord. Il y avait des
crimes qui ne pouvaient être proscrits ou prescrits : le Juge nommé
démiurge attendait patiemment que le bourreau Karma applique sa
sentence aux criminels.
Ce n’était qu’une question de temps.
Toutefois, Jésus ne pouvait laisser ses semblables dans la détresse. Il se
devait de les sauver d’eux-mêmes et du Fléau.
Alors il retourna en Galilée.
Pendant de longs mois, secondé par ses apôtres, il s’activa avec hargne à
guérir les malades dans sa région mais également aux alentours : la
pandémie grandissait de jour en jour et Jésus avait du mal à en éradiquer
les effets à son niveau.
Tel Noé, il était le commandant d’un bateau devant survivre au chaos,
après avoir embarqué avec lui toute une humanité pour la sauver des
éléments. Mais le navire prenait l’eau de toutes parts et plus il écopait, plus
l’eau s’élevait, menaçante.
Le bateau de Noé était un mythe et il était pourri, taillé dans le bois du
mensonge : il finirait par sombrer corps et âme, engloutissant avec lui la
Terre promise et son peuple « auto-élu ».
Jésus espéra encore pouvoir contrer ce tragique fatum dont il voyait les
prémices se dessiner à l’horizon.
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Caressant la couverture de la bible qu’il tenait entre les mains, le Pape
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