tome 3 - Le Rapport Ponce Pilate-The Pontius Pilate Report

– Je suis désolé, mais vous ne m’avez pas convaincu du tout. La seule
chose dont je suis certain à présent, c’est que dans une vie antérieure je
devais être un carabinier intègre. J’aime viscéralement la justice. Tous les
crimes doivent être punis et vous savez bien que le Vatican est coupable
d’un crime contre l’humanité par ses agissements et ses mensonges. Les
vérités sont faites pour être révélées un jour ou l’autre et elles finissent
toujours par triompher, quoi qu’on fasse… Et puis ne vous inquiétez
surtout pas pour l’avenir de l’islam. Après Jésus, ça sera le tour de
Mahomet, je vous le promets, il n’y aura pas de jaloux comme ça…
Tom dressa l’index en l’air un court instant puis, sous le regard horrifié
du Pape, il appuya sur la touche « entrée » du clavier.
– Non ! hurla le Pape. Non !
Un bélier métallique défonça la porte.
Les fusils d’assaut épaulés, cinq gardes suisses pénétrèrent dans la pièce
et Tom leva immédiatement les bras en l’air.
Tout de rouge vêtu, le cardinal Fustiger apparut dans l’encadrement de
la porte.
En le voyant, le Pape lui dit d’une toute petite voix :
– Anderson a réactivé la bombe des fils d’Abraham et il l’a
enclenchée… c’est la fin… nous sommes perdus…
Rageur, le cardinal s’avança et il se saisit au passage d’un pistolet qu’un
des gardes suisses portait au ceinturon.
– Vous mériteriez de mourir ici même, pesta Fustiger en pointant l’arme
sur la tempe de Tom. Êtes-vous conscient du nombre de morts que vous
allez provoquer par cette bombe ?
Tom tourna la tête vers le Pape.
– Rassurez-vous, dit-il. Le fichier des fils d’Abraham n’a pas été envoyé
aux journalistes. Je l’ai juste envoyé à un ami et si cet ami ne me voit pas
en chair et en os d’ici vingt-quatre heures sur Paris, ce fichier sera alors
diffusé aux journalistes… Alors, entre-temps, je vous déconseille de
vouloir me tuer comme vous avez déjà essayé de le faire…
– De quoi parlez-vous ? coupa le Pape, surpris. Vous faire tuer ? Moi ?
Vous délirez…
Le Pape s’approcha de Tom.
– Je n’ai jamais rien ordonné de tel.
Voyant le regard fuyant de Fustiger, le Pape lui demanda :
– N’est-ce pas, Éminence ?
Fustiger semblait embarrassé par la présence des gardes suisses. Il invita
ces derniers à sortir pour attendre dans le couloir, prétextant que la
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