tome 3 - Le Rapport Ponce Pilate-The Pontius Pilate Report

une nouvelle naissance.
Coulant en lui depuis l’aube des temps, par l’œuvre du démiurge,
l’homme avait hérité de la vie éternelle mais une vie éternelle sur terre en
perpétuels recommencements et souffrances. Avant qu’elles ne se
réincarnent sur Gaïa, dans une vision d’ensemble, Deus dévoilait à chaque
âme son devenir, son libre arbitre de faire le bien ou pas aux carrefours clés
de son existence. Deus révélait aussi sa véritable nature et promettait de
dévoiler des œuvres encore plus grandes quand l’âme deviendrait ellemême
un ange.
Mais de ces moments privilégiés, l’âme réincarnée oubliait tout et il
n’en restait que quelques images célestes.
La sensation de déjà-vu…
Faisant croire à l’existence unique, la renaissance corporelle effaçait
systématiquement la mémoire passée, rendait inaccessible cette conscience
d’avant.
Deus mandatait les anges gardiens pour guider spirituellement ces
naufragés de l’inconscience à faire le bien, pour que l’homme lui-même
sauve son propre monde par l’entremise de ses actions bienfaitrices. Par
l’intermédiaire de ces émissaires célestes, le Bien était descendu s’insinuer
dans l’homme et s’était fondu dans sa nature, s’unissant profondément
dans ses racines et dans son sang pour lui insuffler un repentir terrestre
salvateur.
Car le repentir terrestre avait la force d’élever, de propulser l’âme audessus
des résidus « karmiques » et des auras de désirs lorsqu’elle se
présentait dans le maelström de lumière, permettant à Deus de la libérer
totalement de ses liens terrestres.
Le repentir authentique est l’une des clefs du paradis céleste.
Dans les cieux, il y avait plus de joie pour un seul repentant que pour
quatre-vingt-dix-neuf hommes justes car parfois ces derniers étaient
souillés par des désirs bien ancrés en eux et, malgré les efforts de Deus,
celui-ci ne parvenait pas à les libérer d’eux-mêmes. Ces justes se voyaient
refuser l’accès au divin par leurs trop fortes propensions aux désirs
terrestres et des liens qui enchaînaient immanquablement au cycle des
renaissances.
Ce n’était plus le cas du repentant.
Il en allait de même pour l’âme des enfants mort-nés ou en bas âge car
leur conscience vierge de toute impureté et de désir d’être adulte leur
ouvrait irrémédiablement les portes du Royaume des Cieux.
Jésus leva son doux visage vers le soleil aux rayons chauds et apaisants.
Toutes les âmes des défunts allaient vers la lumière de Deus, attirées
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