Bilan des acquisitions de 1984 - Musée des Augustins
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105<br />
Bas-relief : le Christ <strong>de</strong> la messe <strong>de</strong> saint Grégoire,<br />
la Vierge Marie et saint Jean l'Evangéliste<br />
Pierre. H. 0,525; L. 0,900; P. 0,215.<br />
Toulouse. Domaine <strong>de</strong> Candie.<br />
Fin du XIV siècle.<br />
Inv. 78-4-2.<br />
Selon monsieur Roger Camboulives ce basrelief<br />
proviendrait <strong>de</strong> l'ancienne église <strong>de</strong> Candie,<br />
paroisse du vieux village <strong>de</strong> Saint-Simon<br />
(actuellement commune <strong>de</strong> Toulouse). Après<br />
son abandon en 1775 cette église fut détruite.<br />
Elle voisinait avec le château <strong>de</strong> Candie, l'un<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> rares châteaux <strong>de</strong> plaine médiévaux (XIIIe-<br />
XIV' s.) conservé dans la région toulousaine et<br />
qui mériterait à ce titre une remise en valeur.<br />
Non loin, dans le parc, au XIX' siècle, on<br />
éleva une petite chapelle néo-gothique dans la<br />
faça<strong>de</strong> <strong>de</strong> laquelle fut encastré le reliefdont<br />
50<br />
Sculptures gothiques du domaine<br />
<strong>de</strong> Candie<br />
105<br />
nous parlons ici. A l'intérieur fut également<br />
placée une Pietà décrite au numéro suivant.<br />
Ces <strong>de</strong>ux précieuses sculptures risquant d'être<br />
l'objet <strong>de</strong> vols ou d'actes <strong>de</strong> vandalisme, furent,<br />
avec l'accord <strong>de</strong> monsieur le Curé <strong>de</strong> Saint-<br />
Simon, portées en 1978 au musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />
L'apparition du Christ pendant une messe célébrée<br />
par le pape Grégoire le Grand (590-604)<br />
est ici représentée. Ce thème légendaire ne fut<br />
traité par les artistes qu'à la fin du Moyen-Âge.<br />
Alors que Grégoire célébrait l'office divin, l'un<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> participants mit en doute la présence réelle<br />
sur l'autel du corps du Christ crucifié. Celui-ci<br />
surgit alors, les bras croisés sur le rebord <strong>de</strong><br />
son tombeau et entouré <strong><strong>de</strong>s</strong> instruments <strong>de</strong> la<br />
Passion accrochés ou appuyés au bois <strong>de</strong> la<br />
croix. De la plaie <strong>de</strong> son flanc jaillit un filet <strong>de</strong><br />
sang qui coula dans le calice qu'allait<br />
consacrer le pape. Ici la Vierge et saint Jean<br />
l'Evangéliste sont assis aux côtés du Christ.<br />
Dans les angles supérieurs du relief, <strong>de</strong>ux écus<br />
armoriés — un seul est bien conservé et son<br />
champ est occupé par un motif en flamme —<br />
pourraient éventuellement permettre l'i<strong>de</strong>ntification<br />
du donateur <strong>de</strong> l'oeuvre.<br />
Ce sujet eucharistique et mystique était souvent<br />
en relation avec l'autel. On peut encore<br />
voir un relief analogue en place sur l'un <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
autels <strong>de</strong> la cathédrale d'Aix-en-Provence, en<br />
position <strong>de</strong> retable.<br />
La sculpture n'est pas <strong>de</strong> très gran<strong>de</strong> qualité<br />
mais reste très attachante. Le sculpteur n'a<br />
peut-être pas achevé son ouvrage comme semblent<br />
l'indiquer les instruments <strong>de</strong> la Passion<br />
qui sont à peine dégagés en relief méplat. Le<br />
manteau <strong>de</strong> la Vierge est en revanche soigneusement<br />
enrichi <strong>de</strong> nombreux plis sinueux et<br />
tuyautés gothiques. L'attitu<strong>de</strong> douloureuse <strong>de</strong><br />
Jean, bien rendue, ne manque pas d'être touchante.<br />
Bibi.: R. CAMBOULIVES, Excursion à Saint-<br />
Simon, au site <strong>de</strong> Candie, dans L'Auta, oct. 1977,<br />
p. 218-227.<br />
D.C.<br />
106<br />
Pietà<br />
Pierre. Polychromie. H. 0,750; L. 0,950;<br />
P. 0,390.<br />
Toulouse. Domaine <strong>de</strong> Candie.<br />
Fin du XVe siècle.<br />
Inv. 78-4-1.<br />
Seule, la Vierge porte le cadavre du Christ<br />
étendu sur ses genoux. L'anatomie <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier<br />
est assez soigneusement rendue par un<br />
sculpteur très habile. Aux fortes musculations<br />
du torse s'articulent le bras droit qui retombe,<br />
rai<strong>de</strong> et rectiligne, sur le sol, et les jambes<br />
amaigries mais vigoureusement mo<strong>de</strong>lées. La<br />
tête, renversée, laisse s'échapper vers le bas une<br />
longue chevelure aux boucles désordonnées. La<br />
Vierge est presque complètement couverte d'un<br />
grand manteau animé <strong>de</strong> plis épais et développé<br />
selon un triangle qui équilibre toute la composition.<br />
Sa tête est enserrée dans une guimpe.<br />
Un voile dont les bords sont nerveusement <strong><strong>de</strong>s</strong>sinés<br />
complète ce costume. Le visage, jeune,<br />
doux, serein semble n'exprimer aucune douleur.<br />
Les mains jointes, Marie a surmonté son<br />
affliction et prie calmement, invitant par cette<br />
attitu<strong>de</strong> les fidèles en<strong>de</strong>uillés ou touchés par la<br />
souffrance à l'imiter.