Bilan des acquisitions de 1984 - Musée des Augustins

pour le patrimoine, l'administration des Monuments
Historiques a restitué ce tableau, comme
le suivant, au Musée des Augustins où ils
retrouvent leur milieu d'origine et de conception.
Cette représentation de la vêture monastique
de Saint Augustin, en 387, en présence de sa
mère Sainte Monique, fut très vraisemblablement
programmée par le Père Simplicien Saint
Martin. Si la composition, scandée par l'architecture
et l'attitude empressée de l'Evêque
Saint Simplicien, parait plus calme et plus
ordonnée que bien d'autres de Frédeau, on y
retrouve le sens de la dynamique éclatée et, à
cette date de 1657 où l'on sait que le peintre
était déjà atteint par une affection de la vue, la
même substance et le même traitement de la
pâte picturale que dans le tableau du Bienheureux
Guillaume (cf. n° 171).
Bibl. : Georges ISARLO, Note d'actualité dans Arts,
17 janvier 1947; Paul MESPLÉ, " L'Ecole de Toulouse
"dans La Gazette des Beaux-Arts, mars 1949
Robert MESURET, "La Légende du Frère Ambroise
Frédeau" dans XVIP siècle, n° 32, juillet 1956,
p. 525; Alain MOUSSEIGNE, Jean Chalette,
Ambroise Frédeau, Peintres à Toulouse au XVII'
siècle, Toulouse, Musée des Augustins, 1974, pp. 63-
74 et n° 18 (repr.).
Exposition : Jean Chalette, Ambroise Frédeau, Peintres
à Toulouse au XVIP siècle, Toulouse, Musée
des Augustins, 1974-1975, n° 18.
D.M.
Ambroise FREDEAU
(Paris 1589 ? - Toulouse 1673)
173
Jésus Christ ressuscité apparaît à sa mère (la
Descente aux Limbes)
Huile sur toile, H. 2,73; L. 2,85.
Non signé, non daté.
Couvent des Augustins, sacristie - Eglise
Saint Pierre des Chartreux.
Restitution par les Monuments Historiques,
1979.
inv. 79-5-1.
Signalée par le Père Simplicien Saint Martin
dans la sacristie du couvent, cette oeuvre avait
dû être commandée et programmée par lui et
peinte par Ambroise Frédeau, entre 1641 et
1651, période de la plus grande activité picturale
de Frédeau depuis son entrée dans l'ordre.
Saisi en 1794, mais non inscrit aux inventaires,
comme le tableau précédent, il fut déposé à
l'église de Saint Pierre des Chartreux en 1850
et il vient d'être restitué au Musée des Augustins,
dans les mêmes conditions que le tableau
de la vêture de Saint Augustin (cf. n° 172).
Le thème traité, inventé par Jacques de Voragines
dans la Légende Dorée au XIII° siècle,
tend à montrer la réalité de la résurrection du
Christ dans l'ensemble des mondes terrestre et
supra-terrestre. Le Sauveur, couvert des stigmates,
suivi des Patriarches et des prophètes,
s'approche de sa mère en méditation et l'exhorte
à la jubilation, en présence de l'Archange
Gabriel, annonciateur à la Vierge et de la naissance
et de la résurrection de son divin fils et
de Jean-Baptiste, proclamateur de la venue du
Messie rédempteur.
Le chromatisme caractéristique, le maniérisme
attardé des formes, la dramatique scénique de
la composition éclatée et concentrée, tout à la
fois, dans l'espace représentatif relevé, produi-
173
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