Bilan des acquisitions de 1984 - Musée des Augustins

sent une oeuvre typique du style très individuel
et très particulier du Frère Frédeau dans la
peinture toulousaine de son temps.
Bibi. : Jules de LAHONDES, Les Monuments de
Toulouse, Toulouse, 1920, P. 152 ; Paul MESPLE,
" L'Ecole de Toulouse ", dans La Gazette des
Beaux-Arts, mars 1949 ; Robert MESURET, "La
Légende du Frère Ambroise Frédeau", dans XVII'
siècle, n° 32, juillet 1956, p. 524 ; Alain MOUSSEI-
GNE, Jean Chalette, Ambroise Frédeau, Peintres à
Toulouse au XVII' siècle, Toulouse, Musée des
Augustins, 1974, pp. 63-74, n° 14 (repr.).
Exposition : Jean Chalette, Ambroise Frédeau, Peintres
à Toulouse au XVII' siècle, Toulouse, Musée
des Augustins, 1974-1975, n° 14.
D.M.
Anonyme
Languedoc-XVII° siècle
174
Madeleine pénitente à la Sainte-Baume
Huile sur toile, H. 0,85; L. 0,73.
Non signé, non daté.
Collection de M. Garcia, Toulouse.
Don, 1983.
inv. 83-18-1.
Tableau hagiographique local, de facture assez
fruste, représentant Sainte Madeleine dans la
grotte de la Sainte-Baume. Agenouillée, de
trois-quart face tournée vers la droite, dans
l'antre de la grotte, vêtue d'une robe bleue
recouverte d'une toile de bure, elle tient un crucifix
face à elle de la main gauche et porte sa
main droite sur la poitrine. Un livre est ouvert
à ses pieds et, sur une sorte de banquette de
pierre, en face d'elle, une tête de mort et une
masse d'arme, instrument de mortification ; à
ses pieds, en bas à droite de la toile, une lampe,
interprétation peut-être fautive du motif du
vase à parfums. Contrairement à l'iconographie
qui se développe alors dans la peinture
mondaine sur ce thème de la Madeleine pénitente,
ce n'est pas le dénudement qui est montré,
mais la décence, la mortification et la
méditation, indices de l'expression d'une foi
populaire vertueuse. Le style de cette oeuvre est
à rapprocher de celui de nombreuses oeuvres
religieuses populaires du XVII' siècle dans les
églises de la région. L'état de l'oeuvre n'a pas
permis qu'elle soit exposée.
D.M.
Jean III de TROY
(Toulouse 1638 - Montpellier 1691)
175
Un bateleur
Huile sur toile, H. 0,32; L. 0,25.
Signé et daté "I Troy. agé de 16 ans pinxit
à Thle. le 3 février 1655 "en bas à gauche.
Galerie Marcus, Paris.
Achat du musée, 1969.
inv. 69-1-1.
Fils ainé d'Antoine de Troy, fondateur de la
grande dynastie de peintres célèbres, Jean III
est l'un des moins connus de cette famille, malgré
son grand talent de portraitiste, justement
souligné par Robert Mesuret et la part non
négligeable qu'il prit à de grands programmes
décoratifs laics et religieux à Montpellier, Narbonne
et Toulouse. Ce tableau d'extrême jeunesse,
le plus ancien connu du peintre, est antérieur
à son voyage en Italie et il montre d'incontestables
qualités de peintre, sous l'influence
du réalisme de Nanteuil, Champaigne et
surtout des Le Nain et indiquerait, au milieu
du XVII siècle, l'attrait qu'exerçait le courant
réaliste sur les jeunes peintres avec, par le
thème traité, l'apparition d'un type de représen-
82
tation qui devait abondamment se développer
au XVIII' siècle, celui des " petits métiers ".
Ce tableau nous avait été signalé par M. Michel
Laclotte, Inspecteur Général des Musées
de France.
D.M.
François de TROY
(Toulouse 1645 - Paris 1730)
176
Portrait du Chevalier Henri Bachelier, Seigneur
de Montée'
Huile sur toile, H. 1,02; L. 0,82.
Non signé, non daté.
Galerie Cabanel, Paris.
Achat du musée, 1976, subventionné par
la Direction des Musées de France.
inv. 76-11-1.
Le personnage, un magistrat, se présente de
trois-quart tourné vers la gauche, mais visage
de face, la main gauche posée sur la hanche au
dessus de la garde de l'épée, la main droite gantée
et tenant le second gant posée sur la toque
qui repose sur une table couverte d'un tapis et
où l'on voit une canne. Il est peint dans une
affirmation complexe de la volonté du personnage
de se montrer ostensiblement dans son
statut et sa noblesse et de la volonté d'expression
psychologique par le discret sourire ironique,
légèrement arrogant et pourtant affable,
dessiné par la bouche et par l'éclat du regard.
L'influence de la formation toulousaine et de
Jean-Pierre Rivalz, le goût pour Van Dyck et
la peinture flamande, se manifestent dans le
traitement du visage et de la main nue, mais
aussi dans la saveur lumineuse et matiériste de
la draperie qui se dissout dans le fond neutre et
dans les éléments de nature morte de la partie
inférieure gauche du tableau. Sans doute est-ce
la nature et la qualité de ce colorisme qui ont
fait que ce tableau fut attribué à Jean Jouvenet
lors de la vente Maro en décembre 1911, alors
que, généralement les erreurs d'attributions
pour les portraits de de Troy se font sur le nom
de Largillière. L'attribution à de Troy et l'identification
d'Henri Bachelier sont assurées par
la gravure d'époque, également acquise par le
musée (inv. 76-11-2). Ce tableau nous a été
signalé par M. Pierre Rosenberg, conservateur
en chef au département des peintures du Musée
du Louvre.
D.M.
Antoine RIVALZ
(Toulouse 1667-1735)
177
Saint Michel terrassant les anges rebelles
Craie, craie noire et crayon sur papier,
H. 0,59, L. 0,45 .
Non signé, non daté.
Galerie Philippe Leroux, Paris.
Achat du musée, 1973, subventionné par
la Direction des Musées de France.
inv. 73-4-1
176