Bilan des acquisitions de 1984 - Musée des Augustins

Malgré la réputation fort flatteuse dont jouit
encore Alexandre Serres chez certains amateurs
toulousains, nous n'avons trouvé aucun
renseignement précis sur lui. Ce tableau, de
1877, a sans doute fait partie du premier envoi
de Serres qui ait été accepté et exposé à un
Salon. Alors que se développent les mouvements
naturalistes et impressionnistes, ce
tableau montre l'application d'un style troubadour
attardé, extrêmement consciencieux, refusant
les séductions de la matière, au profit
d'une imagerie, d'un style illustratif, évocateur,
caractéristique d'une peinture qui ne connaît
que des thèmes littéraires et l'humilité du mode
de leur illustration, ce que confirme l'oeuvre de
Serres que nous conservions déjà, Orphée et
Euridyce, du Salon de 1880.
D.M.
Henri RACHOU
(Toulouse 1855 - 1944)
193
Portrait de Monsieur Louis Lacroix
Huile sur contreplaqué, H. 0,55 ; L. 0,455.
Signé et daté "A Louis Lacroix/Henri
Rachou / 42 I "en bas à droite, sur le titre
du livre relié, à l'encre.
Collection de Mademoiselle L. Balats,
Toulouse.
Don en cours de régularisation.
Henri Rachou, qui fut conservateur du Musée
des Augustins pendant quelques quarante ans,
était peintre, disciple de Puvis de Chavannes
pour lequel il professait une très grande admiration
et ami de Toulouse-Lautrec dont il nous
a laissé un admirable portrait à l'âge de vingt
ans. Ce portrait de Louis Lacroix est l'une de
ses dernières oeuvres et il est caractéristique de
son style, à la matière terreuse, sèche, due à
une pâte peu huileuse et délayée presqu'exclusivement
à la térébenthine, comme les Nabis et
Vuillard en affectionnaient l'emploi, au graphisme
rigoureux et stylisé et au chromatisme
tendu autour de la saturation des ocres comme
ton local appliqué au maximum de motifs.
Louis Lacroix, commerçant honorablement
connu de la cité, était aussi et surtout un fin lettré
(il fut mainteneur de l'Académie des Jeux
Floraux) et un grand amateur d'art qui collectionna
Toulouse-Lautrec, Van Dongen, Vuillard,
et encouragea nombre d'artistes toulousains.
Sur le cadre, réalisé par Rachou luimême,
est inscrite la devise de Louis Lacroix
"Je vis chez moi ". Louis Lacroix offrit ce
beau portrait à sa gouvernante, la fidèle Léontine
Balats, qui l'a offert au Musée peu de
temps avant sa mort.
D.M.
Henri MARTIN
(Toulouse 1860 - Labastide -du-Vert 1943)
194
Portrait de Madame Sans
Huile sur toile, H. 2,00, L. 0,94.
Signé et daté "Henri Martin 1895 "en bas
à gauche.
Collection de Mademoiselle Durand, Toulouse.
Don, 1981.
inv. 81-5-1.
Le portrait de Madame Sans, personnalité du
monde toulousain, se situe à l'époque où Henri
Martin fut attiré par les symbolistes, alors très
en vogue également dans les milieux cultivés
des grands amateurs toulousains : la tapisserie
à semis de chardons, la branche de chardon sec
tenue par le modèle, à hauteur du visage,
presque comme un sceptre ou la palme du martyre,
reprennent un thème fréquent chez les
symbolistes et la signification évocatrice est
accentuée par la raideur voulue du modèle et 195
par la lumière projetée sur le visage et la
branche de chardon. Encore quelque peu affecté,
ce grand portrait annonce la somptuosité de
facture des grandes figures que va aborder
alors Henri Martin et, en particulier, de Beauté,
le beau tableau de 1900 que nous possédions
déjà.
Exposition : Henri Martin, Palais des Arts, Toulouse
et Mairie annexe du V' arrondissement de Paris,
printemps 1983, n° 22.
D.M.
Henri MARTIN
(Toulouse 1860 - Labastide-du-Vert 1943)
190
Etude pour les Bords de la Garonne, René
Martin
Huile sur toile, H. 0,60; L. 0,40.
Signé "Henri Martin " en bas à droite,
non daté.
Achat du musée, 1977, à un collectionneur
anonyme, par l'Intermédiaire de la Banque
de Paris et des Pays-Bas et avec le
concours du Fonds Régional d'Acquisitions
des Musées de Midi-Pyrénées.
inv. 82-8-1.
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