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Bilan des acquisitions de 1984 - Musée des Augustins

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Nos <strong>acquisitions</strong> <strong>de</strong> peintures et <strong>de</strong> quelques <strong><strong>de</strong>s</strong>sins <strong>de</strong><br />

l'école française ont été faites en fonction <strong><strong>de</strong>s</strong> données <strong>de</strong><br />

nos collections déjà existantes mais aussi et surtout, il faut<br />

bien le reconnaître, en fonction <strong><strong>de</strong>s</strong> opportunités du marché.<br />

Grâce à l'ai<strong>de</strong> et aux indications <strong>de</strong> nos collègues parisiens,<br />

nous avons pu acquérir <strong><strong>de</strong>s</strong> étu<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong>sinées préparatoires<br />

aux oeuvres célèbres et prestigieuses du Baron Gros<br />

et <strong>de</strong> Delacroix qui font partie <strong><strong>de</strong>s</strong> collections, d'une part,<br />

et, suivant les occasions qui ont pu se présenter localement,<br />

nous avons pu acquérir un certain nombre d'oeuvres<br />

françaises s'échelonnant du XVI' siècle jusqu'à la Belle<br />

Epoque, oeuvres provenant presque toutes du milieu local,<br />

ce qui offre l'intérêt <strong>de</strong> témoigner <strong>de</strong> l'histoire du goût à<br />

Toulouse, d'autre part. Malheureusement, dans la plupart<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> cas, nous nous sommes heurtés à l'absence totale <strong>de</strong><br />

toute documentation précise sur les oeuvres et, le plus souvent,<br />

nous n'avons recueilli <strong>de</strong> nos donateurs ou <strong>de</strong> nos<br />

ven<strong>de</strong>urs que l'affirmation que c'étaient les aïeux, au siècle<br />

<strong>de</strong>rnier, qui avaient acquis ces oeuvres, mais on ne savait ni<br />

quand, ni où, ni comment. L'essentiel <strong>de</strong> ce que nous avons<br />

pu ainsi acquérir est constitué par <strong><strong>de</strong>s</strong> oeuvres <strong><strong>de</strong>s</strong> courants<br />

réalistes, naturalistes, voire même académiques. Il est donc<br />

curieux et quelque peu désolant, <strong>de</strong> constater qu'il ne reste<br />

pas trace, aujourd'hui, au niveau patrimonial, du bouillonnement<br />

progressiste qui se produisit à Toulouse, entre<br />

1870 et 1914, autour <strong>de</strong> quelques amateurs ou marchands,<br />

comme Chappe, Malpel, <strong><strong>de</strong>s</strong> sociétés artistiques et <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

journaux, en particulier La Dépêche : les post-<br />

Impressionnistes, les Nabis et leurs amis <strong>de</strong> la région, les<br />

Fauves et même les Cubistes furent montrés, exposés,<br />

La peinture française<br />

du XVIe au XIXe siècle<br />

défendus, ici, par <strong><strong>de</strong>s</strong> esprits éclairés et entreprenants, mais<br />

qui n'ont pas mordu sur une société qui n'aura su reconnaître<br />

et accepter que ce qui reconduisait l'ordre du stable<br />

et <strong>de</strong> l'officiel ; Toulouse rosissait vaguement dans un<br />

décor Troisième République où l'art servait d'ameublement<br />

vieillot. La Ville n'acquit aucune oeuvre impressionniste<br />

et, sur les conseils <strong>de</strong> son intelligentsia placée, y compris<br />

au musée, refusa, par exemple, en 1901, le don généreux<br />

qui lui était fait <strong>de</strong> l'atelier <strong>de</strong> Toulouse-Lautrec, qui<br />

fait maintenant la gloire du musée d'Albi. Mais, si la collectivité,<br />

ses institutions et ses acteurs, campés sur leur<br />

immobilisme culturel confortable et tout drapés <strong>de</strong> progressisme<br />

laïc et républicain, se mirent ainsi à côté <strong>de</strong> l'histoire,<br />

ils ne furent pas seuls et il nous faut bien constater,<br />

aujourd'hui, que c'est l'ensemble <strong>de</strong> la bourgeoisie toulousaine<br />

qui, ainsi, passa à côté <strong>de</strong> l'histoire et qui a même<br />

laissé sombrer dans l'oubli ceux, dans son sein même, qui<br />

avaient autant illustré son confort que cherché à le bouleverser.<br />

Les quelques restes <strong>de</strong> l'art traditionnel, sinon<br />

convenu, que nous avons ainsi recueillis, montreraient,<br />

aussi, ce qu'il nous faut bien appeler une pingrerie toulousaine,<br />

tant la moisson est faible et, sur le plan officiel et<br />

institutionnel, il faut également constater que les <strong>acquisitions</strong><br />

faites à l'époque l'ont été uniquement du fait <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

envois <strong>de</strong> l'état et <strong>de</strong> la générosité flattée <strong><strong>de</strong>s</strong> artistes<br />

médaillés, fiers d'offrir leurs oeuvres au <strong>Musée</strong> <strong>de</strong> la Ville<br />

bien-aimée et d'en recueillir la gloire. On voit donc tout le<br />

retard qu'il convient <strong>de</strong> rattraper.<br />

D.M.<br />

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