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NOTRE-DAME, DE LOURDES - World eBook Library

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90 <strong>NOTRE</strong>-<strong>DAME</strong> <strong>DE</strong> LOUR<strong>DE</strong>S.<br />

** est prédestinée, et qu'elle est douée d'une puissance surnaturelle. Pour<br />

ces gens-là il est avéré :<br />

"1. Qu'une colombe a plané avant-hier sur la tête de l'enfant le temps<br />

" qu'a duré son extase.<br />

" 2. Que la jeune fille a soufflé sur les yeux d'une petite aveugle et lui<br />

" a rendu la vue.<br />

.<br />

" 3. Qu'elle a guéri un autre enfant dont le bras était paralysé.<br />

" i. Enfin qu'un paysan de la vallée de Campan, ayant déclaré qu'il<br />

" n'était pas dupe de ces scènes d'hallucinations, la petite fille avait obtenu<br />

'* dans la soirée même que les péchés de ce paysan fussent changés en ser-<br />

" pents, lesquels serpents l'avaient dévoré sans qu'on ait trouvé trace des<br />

" membres de l'irrévérencieux." (1.)<br />

Quant aux vraies guérisons, quant aux faits miraculeux réellement cons-<br />

tatés, quant au jaillissement de la source, l'habile rédacteur se gardait<br />

bien d'en parler. Avec un art non moins grand, il ne donnait aucun nom,<br />

afin d'éviter les démentis.<br />

v<br />

" Voilà où nous en sommes, et où nous n'en serions pas à Lourdes si<br />

" les parents de la jeune fille avaient suivi le conseil des médecins qui les<br />

*' invitaient à envoyer la malade à l'Hospice." (2.)<br />

Il est à remarquer que nul médecin jusque-là n'avait donné ce conseil.<br />

C'était un simple ballon d'essai, jeté par la feuille administrative.<br />

Après avoir inventé ces fables, le pieux et judicieux écrivain s'alarmait<br />

au nom de la raison et de la foi :<br />

" C'est là, continuait-il, l'opinion de tous les gens raisonnables qui<br />

" portent en eux les sentiments de la vraie piété, qui respectent et aiment<br />

" sincêrem ni la Religion^ qui regardent la manie des superstitions comme<br />

" très-dangereuse, et qui ont pour principe qu'on ne doit admettre des<br />

^^ faits au rang dus mirades que lorsque ï Eglise a prononcé.''<br />

Cette foi dévote, cette génuflexion finale couronnaient dignement la<br />

diplomatie remarquable qui avait dicté ce travail. Ce sont là les formules<br />

ordinaires de tous ceux qui entendent réduire à l'étroite mesure de leurs<br />

petits systèmes la place qu'il plait à Dieu de se faire en ce monde. Quant<br />

à la dernière affirmation donnée comme un principe sur les faits miracu-<br />

leux, est-il besoin de dire qu'ils s'imposent par eux-mêmes comme tous les<br />

faits, et qu'ils tirent leur caractère, non de l'Eglise qui ne fait que les<br />

reconnaître, mais de Dieu même dont la puissance les produit directement.<br />

La décision de l'Eglise ne crée pas le Miracle, elle le constate ; et, sur<br />

l'autorité de son examen et de sa parole, les fidèles croient. Mais nulle<br />

loi, ni dans l'ordre de la foi, ni dans l'ordre de la raison, n'empêche les<br />

chrétiens, témoins d'un fait surnaturel manifeste, d'en reconnaître euxmême<br />

le caractère miraculeux. L'Eglise n'a jamais exigé des croyants<br />

(1.) Ere impériale, No. du 6 Mars.<br />

(2.) Ibid.<br />

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