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Guide pratique du Statut Unique

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statut unique<br />

Un entretien préalable de licenciement a eu lieu le 15 mars. En principe, l’employeur doit prendre sa décision de licencier ou non endéans<br />

les 8 jours. Or le salarié tombe en maladie le 16 mars. La jurisprudence n’est pas unanime quant aux conséquences qui en découlent:<br />

• Selon certaines jurisprudences, la procé<strong>du</strong>re est valablement engagée, étant donné que l’employeur a pris la décision de convoquer<br />

à l’entretien préalable en dehors de la période de protection. Par conséquent, il peut licencier bien que le salarié soit en incapacité<br />

de travail après l’entretien préalable.<br />

• Selon d’autres jurisprudences, l’employeur ne peut pas licencier en maladie. Toutefois, le délai de 8 jours endéans lesquels l’employeur<br />

doit licencier est suspen<strong>du</strong>. A la fin de la maladie, l’employeur peut licencier sans devoir convoquer à un nouvel entretien<br />

préalable.<br />

La jurisprudence décide que la protection spéciale contre le licenciement en cas de maladie n’est pas applicable à la procé<strong>du</strong>re<br />

spéciale de mise à pied prévue pour les délégués <strong>du</strong> personnel alors qu’il ne s’agit pas d’une résiliation <strong>du</strong> contrat mais uniquement<br />

d’une mesure provisoire ( 34 ) de sorte que l’employeur peut valablement mettre à pied le délégué <strong>du</strong> personnel ( 35 ).<br />

Si un licenciement intervient néanmoins, ce dernier est abusif quant au fond ( 36 ), la preuve contraire n’est pas admissible.<br />

Concernant la question d’une résiliation en période d’essai (voir page 63). La maladie n’empêche pas un contrat à <strong>du</strong>rée déterminée<br />

de terminer à la date prévue. La protection en cas de maladie n’empêche pas non plus qu’un délai de préavis qui a déjà<br />

commencé expire, peu importe si ce délai de préavis résulte d’un licenciement à l’initiative de l’employeur ou d’une démission<br />

à l’initiative <strong>du</strong> salarié ( 37 ).<br />

La protection contre le licenciement ne trouve pas application lorsque l’incapacité de travail est la conséquence d’un crime ou d’un délit<br />

auquel le salarié a participé volontairement.<br />

Lorsque le salarié a par exemple été blessé alors qu’il commettait un vol, il ne peut pas invoquer la protection contre le licenciement.<br />

La preuve de la réalité <strong>du</strong> crime ou délit incombe cependant à l’employeur. De simples contraventions n’excluent cependant pas<br />

la protection contre le licenciement.<br />

Si par exemple le salarié a été victime d’un accident alors qu’il roulait à vitesse excessive, la protection contre le licenciement s’applique.<br />

De même la jurisprudence a décidé que le simple fait pour un salarié d’avoir été impliqué dans une rixe ne prouve pas qu’il y ait<br />

participé de manière volontaire ( 38 ).<br />

(b) Début de la protection spéciale contre le licenciement<br />

i) Licenciement avant information. La protection contre le licenciement s’applique à partir <strong>du</strong> moment où le salarié a informé l’employeur<br />

ou son représentant de sa maladie ( 39 ). Si l’employeur a fait débuter la procé<strong>du</strong>re de licenciement avant cette date, la protection<br />

contre le licenciement ne s’applique pas selon la jurisprudence majoritaire. De la sorte, il est impossible pour le salarié de se protéger<br />

en se mettant en maladie suite à une faute qu’il a commise.<br />

La protection contre le licenciement ne joue donc pas lorsque l’employeur a envoyé la lettre de licenciement avant qu’il ait été<br />

informé de la maladie. De manière plus précise, c’est le moment auquel l’employeur a pris la décision définitive de licencier<br />

qui est déterminant. Ainsi, la jurisprudence a jugé que la protection spéciale contre le licenciement n’est pas applicable dans le<br />

cas où l’employeur a envoyé sa secrétaire remettre la lettre de licenciement à la poste et qu’il a été informé de la maladie avant<br />

que celle-ci n’ait pu poster la lettre.<br />

De même, la protection contre le licenciement ne trouve pas application lorsque l’employeur a posté la convocation à l’entretien préalable<br />

avant l’information de la maladie ( 40 ).<br />

Il n’est cependant pas clair comment la procé<strong>du</strong>re devra être continuée par la suite; certaines jurisprudences partent <strong>du</strong> principe<br />

que l’employeur est en droit de licencier par la suite même pendant la période de maladie; d’autres jurisprudences considèrent<br />

par contre que la procé<strong>du</strong>re de licenciement est valablement intro<strong>du</strong>ite mais que le délai dans lequel il doit être licencié suite à<br />

un entretien préalable ou à une mise à pied est suspen<strong>du</strong> et que l’employeur peut et doit dès lors attendre la fin de la maladie.<br />

Les mêmes questions se posent lorsque l’employeur a prononcé la mise à pied dans le cadre d’un licenciement avec effet immédiat<br />

avant qu’il n’ait été informé de la maladie. Ainsi il a été jugé que le délai endéans lequel le licenciement doit être prononcé<br />

suite à une mise à pied est suspen<strong>du</strong> en cas de maladie ( 41 ). Certaines jurisprudences sont parties <strong>du</strong> principe que ce n’est pas le<br />

moment de la décision de licencier qui est déterminant mais le moment de la réception de la lettre de licenciement par le salarié<br />

( 42 ). Ceci correspond en effet au texte légal dans le cadre <strong>du</strong> congé pour raisons familiales. Selon cette jurisprudence, un licenciement<br />

qui est intervenu à un moment auquel l’employeur n’avait aucune connaissance de maladie pourrait devenir abusif <strong>du</strong><br />

fait que l’employeur est informé de la maladie avant que le salarié ne réceptionne la lettre de licenciement. Cette jurisprudence<br />

ne devrait pas être suivie, puisque aucune faute n’est imputable à l’employeur qui a agi en ignorance de la maladie ( 43 ).<br />

44 Le <strong>Statut</strong> unique

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