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Guide pratique du Statut Unique

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statut unique<br />

D’un autre côté il a été décidé que le fait pour le salarié de ne pas respecter ses obligations d’information fait en sorte qu’il est<br />

absent de manière injustifiée de sorte qu’un licenciement avec effet immédiat est justifié au bout de quelques jours ( 139 ). De<br />

même il a été considéré comme insuffisant que le salarié ne remette les certificats médicaux qu’à son retour de maladie; le<br />

fait d’avoir été absent pendant plusieurs jours sans informer l’employeur de la maladie peut dès lors justifier un licenciement<br />

avec effet immédiat ( 140 ).Une absence injustifiée de 7 jours justifie encore le renvoi immédiat, alors même que les certificats<br />

pro<strong>du</strong>its postérieurement établissent que le salarié était réellement malade ( 141 ) Le salarié qui omet systématiquement d’informer<br />

l’employeur le premier jour de son absence commet une faute grave justifiant son renvoi immédiat même si la plupart<br />

des certificats relatifs aux périodes d’incapacité visées ont été remises à l’employeur dans les délais légaux ( 142 ).<br />

Les facteurs suivants influeront en particulier sur la décision <strong>du</strong> Tribunal:<br />

a) Connaissance de l’employeur de la maladie. Lorsque le salarié n’a pas informé son employeur de la prolongation d’une<br />

maladie, les Tribunaux sont plus in<strong>du</strong>lgents que pour l’absence initiale. En effet, ils admettent qu’en raison de la première<br />

maladie, l’employeur pouvait «se douter» de ce que la nouvelle absence repose sur la même maladie.<br />

De la sorte a été déclaré abusif et précipité le licenciement intervenu le troisième jour après l’expiration <strong>du</strong> dernier certificat médical<br />

alors que le salarié était itérativement absent pour maladie antérieurement ( 143 ). De même a été jugé comme motif insuffisant une<br />

absence de trois jours <strong>du</strong> salarié qui admettait même ne pas avoir accompli ses obligations d’information, alors que l’employeur<br />

avait connaissance de ce qu’il s’était foulé le pied ( 144 ).<br />

Des retards dans la remise des certificats médicaux peuvent être excusés lorsque l’employeur avait connaissance de ce<br />

que la maladie allait se prolonger et surtout lorsque l’employeur a continué à être informé oralement par le salarié de<br />

l’évolution de sa maladie ( 145 ). De même un retard dans la remise des certificats peut être justifié par le fait que le salarié<br />

prouve qu’il avait essayé de se mettre en contact avec l’employeur pour l’informer de la maladie ou pour lui remettre les<br />

certificats, mais qu’il n’a pas abouti.<br />

La jurisprudence part en général <strong>du</strong> principe que l’employeur n’est pas obligé d’entamer lui-même des démarches pour<br />

s’informer de la raison de l’absence de son salarié ( 147 ). Dans certains cas, surtout lorsque l’employeur connaissait l’état<br />

de santé <strong>du</strong> salarié ou alors lorsque ce dernier avait une ancienneté élevée, les tribunaux peuvent cependant reprocher à<br />

l’employeur de ne pas avoir cherché à s’informer auprès <strong>du</strong> salarié de la raison de son absence avant de prononcer le licenciement<br />

( 148 ). En revanche, le licenciement est justifié si l’employeur congédie la salariée au bout d’une absence injustifiée<br />

de 15 jours, alors qu’à son départ, la salariée lui avait fait comprendre qu’elle ne désirait plus travailler au Luxembourg,<br />

de sorte que l’employeur pouvait légitimement croire qu’elle n’allait plus revenir ( 149 ).<br />

D’un autre côté un licenciement sera plus facilement considéré comme justifié lorsque l’employeur prouve qu’il a cherché en<br />

vain à entrer en contact avec le salarié ( 150 ) ou qu’il a déjà adressé des avertissements relatifs aux obligations d’information<br />

au salarié et qu’il continue néanmoins à envoyer tardivement ses certificats (voir aussi page 48) ( 151 ).<br />

b) Ancienneté <strong>du</strong> salarié. Des erreurs et des mauvais comportements d’un salarié sont d’autant plus excusables que ce dernier<br />

a une ancienneté élevée.<br />

Ainsi par exemple le fait qu’un salarié avec une ancienneté faible n’ait pas signalé la prolongation de sa maladie à son employeur<br />

<strong>du</strong>rant quatre jours a été considéré comme motif suffisant <strong>du</strong> licenciement ( 152 ).<br />

D’un autre côté une absence injustifiée d’une semaine a été considérée comme motif insuffisant dans la circonstance spécifique<br />

qu’il s’agissait d’un salarié avec une ancienneté de 12 ans, que c’était une prolongation de la maladie, et qu’il n’y avait pas de perturbation<br />

dans l’organisation de l’entreprise ( 153 ). De même le fait qu’un salarié n’ait envoyé un premier certificat médical qu’avec<br />

deux jours de retard, qu’il n’ait pas immédiatement informé son employeur de la prolongation de sa maladie, mais ait par la suite<br />

envoyé le second certificat endéans les délais n’a pas été considéré comme motif valable parce que le salarié avait une ancienneté<br />

de 20 ans ( 154 ).<br />

c) La perturbation provoquée dans l’organisation de l’entreprise. La question de savoir si le non respect par le salarié de ses<br />

obligations d’information a provoqué une désorganisation au sein de l’entreprise, voire un dommage financier pour l’employeur<br />

constitue un critère essentiel. Dans de petites entreprises une telle perturbation sera plus facilement admise que dans une<br />

grande entreprise.<br />

Ainsi par exemple a été considéré comme motif suffisamment grave le fait dans une entreprise de taille moyenne pour un salarié<br />

avec une ancienneté faible ne pas avoir informé son employeur à l’expiration de son certificat de maladie de la raison de la<br />

prolongation de son abence au bout de quatre jours ( 155 ). De même a été considéré comme justifié le licenciement reposant sur<br />

le fait que le salarié a fait parvenir le certificat médical avec un important retard de l’étranger, qu’il n’a pas informé l’employeur<br />

de la prolongation de sa maladie et a provoqué de la sorte une perturbation importante de l’organisation de l’entreprise. Enfin,<br />

le fait pour un salarié de ne pas respecter régulièrement et répétitivement ses obligations d’information peut constituer un motif<br />

de licenciement ( 157 ).<br />

4 Le <strong>Statut</strong> unique

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