13.07.2013 Views

Guide pratique du Statut Unique

Guide pratique du Statut Unique

Guide pratique du Statut Unique

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

statut unique<br />

Si le droit <strong>du</strong> travail oblige l’employeur à de nombreux égards à tenir des registres spéciaux (congés, heures supplémentaires, accidents<br />

<strong>du</strong> travail), aucune obligation spécifique n’est prévue en matière de jours de maladie.<br />

Une obligation de sauvegarder et continuer les informations relatives à la maladie peut cependant résulter <strong>du</strong> droit de la<br />

Sécurité Sociale. Par ailleurs, le droit <strong>du</strong> travail oblige l’employeur à remettre au salarié à la fin de chaque mois un décompte<br />

exact <strong>du</strong> salaire qui détaille «le mode de calcul <strong>du</strong> salaire» ( 56 ). L’employeur est donc finalement indirectement contraint à<br />

gérer de manière précise les absences pour incapacité de travail.<br />

Dans le cadre de cette gestion, l’employeur sera obligé de respecter les prescriptions générales en matière de protection des données,<br />

ce qui implique:<br />

• L’obligation d’informer le salarié de ce que ses données sont gérées et conservées, et de ce qu’il peut y accéder.<br />

• L’obligation de notifier l’existence de ce traitement à la Commission Nationale pour la Protection des Données.<br />

• L’interdiction de gérer des données relatives à la santé <strong>du</strong> salarié, alors que ces informations sont qualifiées de «données sensibles».<br />

S’il est indispensable à l’employeur d’enregistrer quels jours le salarié était absent pour cause de maladie, afin de garantir<br />

une application correcte des dispositions légales sur la conservation de la rémunération en cas d’incapacité, il devrait cependant<br />

lui être interdit de collectionner et de conserver des données précises quant à l’état de santé et l’évolution de la maladie de ses<br />

salariés.<br />

• Le droit <strong>du</strong> salarié de prendre connaissance des données qui le concernent. En particulier, chaque salarié a le droit de consulter<br />

deux fois par an, pendant les heures de travail, son dossier personnel et peut se faire accompagner par un membre de la délégation<br />

<strong>du</strong> personnel ( 57 ).<br />

• Le droit <strong>du</strong> salarié d’obtenir la rectification de données erronées. Les observations que le salarié entend faire lors de la consultation<br />

<strong>du</strong> dossier doivent par ailleurs être conservées dans le dossier ( 58 ).<br />

Enfin, il semble recommandable que l’employeur informe les salariés de la personne ou <strong>du</strong> service auquel les informations <strong>du</strong> premier<br />

jour et les certificats de maladie sont à adresser. Cette manière de procéder a pour avantage de centraliser toutes les informations<br />

relatives aux maladies et de faire en sorte que certains salariés (p.ex. le responsable <strong>du</strong> personnel) obtiennent une vision globale<br />

des absences des divers salariés.<br />

En effet, il faut éviter que les salariés se tournent au hasard vers le «premier venu» pour l’informer de leur maladie. S’il est<br />

vrai qu’il ne suffit pas que le salarié informe une personne n’ayant manifestement pas de compétences à cet égard, l’employeur<br />

devra cependant toujours jouer la carte de la prudence: l’information adressée au chef d’équipe, au chef de chantier est-elle<br />

suffisante?<br />

Le risque d’une mauvaise organisation des informations sur la maladie est considérable: si les informations ne sont pas<br />

centralisées ou mal gérées, l’employeur ou un autre supérieur hiérarchique risque de licencier des salariés protégés en<br />

méconnaissance de la maladie.<br />

Pour forcer davantage les salariés à remettre un certificat médical le 3e jour, l’employeur pourra également indiquer un numéro de<br />

fax ou de courrier électronique vers lesquels les certificats de maladie peuvent être envoyés. Une telle démarche éviterait que les<br />

salariés invoquent par la suite les lenteurs <strong>du</strong> service postal pour tenter de gommer leur faute.<br />

2) Politique de rigueur en matière de maladie<br />

Pour garder le contrôle des absences de maladie, l’employeur devra éviter de faire apparaître dans son entreprise un certain laisserfaire<br />

en matière de gestion des absences pour cause de maladie.<br />

Si cela ne doit pas empêcher l’employeur d’accorder certaines largesses à ses salariés (p.ex. de ne pas exiger de certificat en cas<br />

d’absence d’un jour), il importe que les règles fixées dans l’entreprise soient rigoureusement suivies et appliquées.<br />

Nous suggérons par la suite diverses mesures qui peuvent avoir un impact sur l’absentéisme des salariés.<br />

a) Exiger systématiquement un certificat de maladie. Un bon suivi de la fourniture des certificats de maladie sera de nature à<br />

dissuader les absences brèves. Rappelons que le fait que le salarié soit obligé de remettre le certificat seulement le troisième jour<br />

afin de le protéger contre un licenciement n’empêche pas que l’employeur est en droit d’exiger la justification de l’absence en tant<br />

que telle par la pro<strong>du</strong>ction d’un certificat médical pour toute absence, ne serait-ce que d’une demi-journée.<br />

b) Vérifier la réalité de la maladie: l’employeur pourra augmenter la pression psychologique sur ses salariés en montrant qu’il<br />

s’intéresse de près à la réalité de leur maladie. Ainsi par exemple, des appels (qui ne doivent toutefois pas devenir harcelants)<br />

4 Le <strong>Statut</strong> unique

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!