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Guide pratique du Statut Unique

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Lorsque le licenciement et l’information de la maladie ont eu lieu le même jour, la jurisprudence diverge quant à la question de<br />

savoir s’il incombe au salarié ( 44 ) ou à l’employeur de prouver l’heure exacte de la décision de licencier respectivement de l’information<br />

de la maladie. Puisque la <strong>pratique</strong> montre que de nombreux salariés se mettent en maladie immédiatement après avoir<br />

commis une faute, il est à conseiller à l’employeur de se faire indiquer l’heure de la remise de la lettre à la poste.<br />

Il est toutefois fait exception à ces règles relatives à l’absence d’information en cas d’hospitalisation urgente <strong>du</strong> salarié. Dans cette hypothèse,<br />

un licenciement ou une convocation à un entretien préalable sont nuls (c’est-à-dire qu’on considère qu’ils n’ont pas eu lieu et non<br />

pas qu’ils sont abusifs), lorsque le certificat médical est remis à l’employeur dans un délai de 8 jours à compter de l’hospitalisation.<br />

Pour qu’il s’agisse d’une hospitalisation «urgente», il faut que le salarié ait été dans un état qui a fait en sorte qu’il lui était impossible<br />

d’informer immédiatement son employeur; le simple fait qu’il subissait une intervention dans un hôpital n’est pas suffisant<br />

surtout si ce n’est que le lendemain qu’une opération a eu lieu ( 45 ). Il incombe au salarié de prouver à la fois que l’hospitalisation<br />

était tellement urgente qu’il lui était impossible d’envoyer le certificat médical endéans le délai de 3 jours ( 46 ), et qu’il a fait parvenir<br />

le certificat médical au plus tard le 8ème jour ( 47 ).<br />

ii) Informations incomplètes ou tardives. Concernant la question si la protection spéciale contre le licenciement s’applique lorsque<br />

l’information donnée par le salarié est incomplète ou tardive (voir page 20).<br />

(c) Fin de la protection contre le licenciement<br />

A partir <strong>du</strong> moment où le salarié a informé le patron de son incapacité de travail par un quelconque moyen le premier jour de son absence,<br />

il est provisoirement protégé contre le licenciement et ce jusqu’à la fin <strong>du</strong> troisième jour de son absence ( 48 ). Après remise <strong>du</strong> certificat<br />

d’incapacité, la protection contre le licenciement se prolonge jusqu’à la fin de l’incapacité prévue par le certificat. Le délai de protection<br />

déclenché par la remise d’un certificat d’incapacité couvre cette période sur des journées entières et le droit de licencier n’est recouvert<br />

que le premier jour ouvrable qui suit celui couvert par le certificat de maladie ( 49 ). En toutes circonstances, la protection s’achève après<br />

26 semaines de maladie ininterrompue au plus tard ( 50 ).<br />

Le fait que l’employeur est autorisé à licencier au bout de 26 semaines ne signifie cependant pas que cette absence de 26 semaines justifie<br />

en soi le licenciement ou que l’employeur serait dispensé de l’observation d’un préavis ou de la rédaction d’une lettre de motivation.<br />

La seule conséquence de l’écoulement de ce délai est que le licenciement n’est plus automatiquement abusif, mais qu’il est soumis aux<br />

règles ordinaires en matière de licenciement.<br />

L’achèvement de 26 semaines de maladie ne justifie donc pas en soi le licenciement. Concernant la question de savoir si 26 semaines<br />

d’absence pour raisons de maladie peuvent constituer un motif valable de licenciement (voir page 59).<br />

Un salarié a été absent <strong>du</strong>rant 26 semaines consécutives. S’il s’agit d’un salarié avec une ancienneté de 20 ans qui n’a jamais eu d’avertissement<br />

et qu’il s’agissait d’une seule absence en raison d’une hospitalisation prolongée, le licenciement risque de ne pas être justifié.<br />

Par contre s’il s’agit d’un salarié avec une ancienneté d’un an, que les 26 semaines se subdivisent en de très nombreux certificats de<br />

prolongation et que l’information de la maladie n’a pas toujours été donnée dans les délais, le licenciement sera justifié.<br />

De même le salarié ne perd pas son droit à une indemnité de départ.<br />

Lorsqu’une maladie a été interrompue par une période de travail, et qu’une nouvelle incapacité de travail intervient, la <strong>du</strong>rée de 26<br />

semaines de protection recommence à courir à zéro indépendamment de la question de savoir si l’incapacité de travail repose sur la<br />

même cause ou non ( 55 ).<br />

La jurisprudence n’a pas encore apporté de réponse définitive à la question de savoir si la protection contre le licenciement<br />

s’achève aussi lorsque le salarié reprend volontairement son travail bien que le certificat médical ne soit pas encore écoulé. A<br />

notre sens, la protection devrait cesser à ce moment, le salarié avouant par ses propres actes qu’il n’est plus en incapacité de travail.<br />

Certaines jurisprudences ont considéré qu’un tel retour <strong>du</strong> salarié constitue un indice contre la réalité de la maladie (voir<br />

page 52). Toutefois, on peut se demander si l’employeur est bien conseillé d’accepter un tel retour prématuré de son salarié; en<br />

effet, l’employeur avait connaissance de ce que le médecin ne l’estimait pas apte à travailler à cette date et si un accident devait<br />

survenir, la responsabilité de l’employeur risque d’être recherchée.<br />

A) Mesures preventives et sanctions intermediaires<br />

1) Gestion de la maladie<br />

D.2. Mesures d’action de l’employeur<br />

Pour appréhender efficacement le problème de l’absentéisme, l’employeur doit assurer une bonne gestion de la maladie au sein de<br />

son entreprise, lui permettant d’avoir une vision globale des absences et de détecter d’éventuels abus ou absentéismes chroniques.<br />

Le <strong>Statut</strong> unique 4

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