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Guide pratique du Statut Unique

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(c’est-à-dire sur base des simples déclarations <strong>du</strong> patient) ( 90 ). Certaines jurisprudences partent même <strong>du</strong> principe que des certificats<br />

médicaux établis rétroactivement n’ont aucune valeur et ne constituent donc pas un véritable certificat médical ( 91 ) respectivement<br />

obligent le salarié à pro<strong>du</strong>ire d’autres preuves de sa maladie ( 92 ).<br />

Constitue également un indice contre la maladie le fait pour un salarié de s’être présenté à son travail et d’avoir voulu reprendre son<br />

travail ( 93 ). De même une jurisprudence a jugé comme non crédible un certificat médical qui concernait une période pour laquelle<br />

le salarié venait quelques jours auparavant de solliciter un congé qui lui a été refusé ( 94 ). En revanche, il est sans importance que le<br />

certificat émane d’un médecin établi au Luxembourg ou non ( 95 ).<br />

2) Contre-examens médicaux. Un contre-examen médical peut avoir lieu soit par un médecin choisi par l’employeur, soit par le contrôle<br />

médical de la Sécurité Sociale.<br />

a) Contre-examen par un médecin choisi par l’employeur. L’employeur a la possibilité d’envoyer son salarié chez un médecin de son<br />

choix. Cette faculté se justifie précisément par l’obligation à charge de l’employeur d’assurer au salarié le maintien <strong>du</strong> salaire pendant<br />

la période initiale de l’incapacité de travail ( 96 ). Le salarié ne peut, même <strong>du</strong>rant la maladie, et sans motif valable, refuser de<br />

se présenter auprès de ce médecin ( 97 ); sous des circonstances particulières ce refus en lui-même peut justifier un licenciement ( 98 ),<br />

alors qu’il fait présumer que la maladie n’est pas réelle. Toutefois, de manière générale, l’employeur doit recueillir un, voire deux<br />

( 99 ) avis médicaux contraires pour pouvoir utilement mettre en échec le certificat <strong>du</strong> salarié, comme il sera expliqué ci-après.<br />

Par ailleurs, l’employeur doit laisser au salarié un délai raisonnable pour se présenter chez le médecin ( 100 ). Si le certificat médical<br />

comporte une interdiction de sortie, il est conseillé à l’employeur d’envoyer le médecin de contrôle au domicile <strong>du</strong> salarié.<br />

b) Contre-examen par la Sécurité Sociale. Il est interdit au médecin de la médecine <strong>du</strong> travail étatique ou organisée par l’employeur de<br />

vérifier le bien-fondé <strong>du</strong> certificat médical; cette interdiction a pour but de garantir son impartialité ( 101 ). D’un autre côté, le médecin<br />

de contrôle a pour mission d’éviter des abus au préjudice des Caisses de Maladie.<br />

En d’autres termes, le médecin de contrôle est en droit de contrôler la réalité de la maladie <strong>du</strong> salarié pour protéger les intérêts financiers<br />

de la Caisse de Maladie, mais non pour protéger les intérêts de l’employeur.<br />

L’article 418 <strong>du</strong> Code de la sécurité sociale, tel qu’intro<strong>du</strong>it par la loi sur le statut unique, précise que le contrôle et la vérification<br />

des incapacités de travail par le Contrôle médical de la sécurité sociale s’étend aux périodes de conservation de la rémunération<br />

prévues par le nouvel article L. 121-6. A notre lecture <strong>du</strong> texte et de l’exposé des motifs, l’employeur devrait cependant conserver<br />

la faculté de convoquer le salarié chez un médecin de son choix.<br />

Néanmoins, l’employeur peut rendre le médecin <strong>du</strong> travail attentif à une possibilité d’abus et lui suggérer de procéder à un contreexamen.<br />

De même, la Sécurité Sociale est, de par la loi, obligée de procéder à un examen médical au bout <strong>du</strong> mois en cours et des trois<br />

mois subséquents.<br />

En effet, le salarié en maladie est convoqué d’office de la part de la sécurité sociale à un contrôle auprès de son médecin de<br />

contrôle ( 102 ). Cette convocation a lieu, comme il a été dit, au plus tard après le mois en cours et les trois mois subséquents de la<br />

maladie. Ce contrôle a pour finalité la protection des intérêts financiers de la sécurité sociale; les intérêts de l’employeur, qui<br />

jusqu’à ce moment devait continuer à payer le salaire d’un employé, ne sont pas pris en compte ( 103 ). Si le médecin de contrôle<br />

constate que le salarié est toujours en maladie, les indemnités pécuniaires de maladie continuent à être payées. Cependant le<br />

médecin de contrôle peut également constater que le salarié est capable de travailler; dans ce cas la caisse de maladie cesse ses<br />

indemnités pécuniaires. Ce diagnostic ne signifie pas cependant que la protection contre le licenciement s’arrête, comme il sera<br />

exposé ci-après.<br />

c) Conséquences d’avis médicaux contraires. La jurisprudence part <strong>du</strong> principe que le diagnostic <strong>du</strong> médecin de contrôle de la sécurité<br />

sociale qui déclare le salarié apte au travail n’annule pas automatiquement le certificat de maladie ( 104 ); en effet, dans ce cas il<br />

y a deux certificats contradictoires, lesquels obligent l’employeur à faire d’autres investigations comme par exemple recourir à son<br />

médecin de contrôle ( 105 ). Le même raisonnement devrait également s’appliquer lorsque le médecin choisi par l’employeur déclare le<br />

salarié apte au travail. Dans ce cas, il est également à conseiller à l’employeur de recourir à un troisième médecin; pour cette raison,<br />

la jurisprudence reconnaît l’obligation <strong>du</strong> salarié de se soumettre à l’analyse par un troisième médecin.<br />

En résumé, un seul avis médical contraire n’est en principe pas suffisant, et il faut recueillir soit un troisième avis médical, soit d’autres<br />

indices infirmant la maladie.<br />

Cependant certaines jurisprudences dé<strong>du</strong>isent directement <strong>du</strong> constat de la caisse de maladie déclarant le salarié apte à travailler<br />

et arrêtant le paiement de l’indemnité pécuniaire de maladie, l’obligation pour le salarié de reprendre son travail ( 107 ).<br />

Si l’employeur dispose ainsi des preuves nécessaires pour contrer le certificat médical <strong>du</strong> salarié, il peut en tirer toutes les conséquences<br />

qui s’imposent. En particulier, la protection spéciale contre le licenciement ne joue plus. De même, le salarié ayant été en absence<br />

injustifiée, l’employeur peut retenir le salaire correspondant à cette période (voir page 65).<br />

Le <strong>Statut</strong> unique 1

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