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Guide pratique du Statut Unique

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Ainsi, l’employeur est obligé de licencier le salarié. Un licenciement pour incapacité de reprendre son travail ne peut cependant<br />

entrer en considération que si l’employeur n’est pas obligé de par la loi à réaffecter le salarié à un autre poste.<br />

S’il n’existe pas de telle obligation, un licenciement devrait en tout état de cause être justifié, puisque le salarié ne peut plus exécuter<br />

l’obligation principale de travailler qui résulte pour lui de son contrat de travail et parce que l’employeur s’expose à des sanctions<br />

pénales et civiles s’il continuait à occuper cette personne. L’employeur ne peut en effet être obligé à rémunérer un salarié sans que<br />

ce dernier ne fournisse une prestation de travail.La question de savoir si ce licenciement peut être fait avec effet immédiat ou s’il y<br />

a lieu de respecter un préavis ne semble pas être toisée définitivement.<br />

La plupart des jurisprudences affirment que seul un licenciement avec préavis est possible ( 208 ). Dans le cadre d’un accident de travail,<br />

cela a été justifié par le fait qu’il s’agit d’un risque de l’entreprise qui est à charge de l’employeur ( 209 ). D’autres jurisprudences<br />

ont cependant admis qu’un licenciement avec effet immédiat est possible de sorte qu’aucune indemnité de départ n’est <strong>du</strong>e, puisque<br />

de toute façon le salarié est dans l’impossibilité de travailler <strong>du</strong>rant le délai de préavis ( 210 ).<br />

Il résulte cependant de manière claire et précise de la loi ( 211 ) que le fait que le salarié soit déclaré inapte pour son ancien poste ne<br />

constitue pas un motif grave qui justifie un licenciement avec effet immédiat. Dès lors, seul un licenciement avec préavis peut intervenir.<br />

Il reste toutefois constant qu’il est interdit à l’employeur de continuer à occuper le salarié sur son ancien poste. L’employeur<br />

n’aura donc d’autre choix que de dispenser son salarié de toute prestation de travail et de continuer à le rémunérer. La jurisprudence<br />

a vu dans cette obligation une mesure d’ordre social qui garantit au salarié devenu inapte sa rémunération <strong>du</strong>rant la période de<br />

préavis ( 212 ). Il résulte évidemment de ce qui précède que l’employeur n’est pas non plus en droit de licencier avec effet immédiat<br />

<strong>du</strong>rant la période de préavis au motif que le salarié aurait refusé de prester son travail ( 213 ).<br />

4) Le cas special <strong>du</strong> licenciement en periode d’essai<br />

La période d’essai soulève un conflit entre le principe que l’employeur est en droit de mettre fin au contrat sans devoir indiquer de<br />

motifs et le principe que le salarié est protégé contre tout licenciement en période d’incapacité de travail.<br />

Le principe de base est que la protection contre le licenciement en cas de maladie joue <strong>du</strong>rant la période d’essai ( 214 ). Afin de garantir<br />

le droit de l’employeur à la résiliation <strong>du</strong> contrat en cas d’essai non concluant, et afin d’éviter que le salarié, en se mettant en<br />

maladie, puisse faire en sorte que le contrat à l’essai se transforme en contrat définitif sans que l’employeur puisse y mettre fin, la<br />

jurisprudence reconnaît cependant une exception à la protection contre le licenciement. Pour faire application de cette possibilité<br />

en <strong>pratique</strong>, l’employeur doit tenir compte des règles suivantes:<br />

a) Prolongation de l’essai: toute suspension <strong>du</strong> contrat <strong>du</strong>rant la période d’essai, donc notamment la maladie, fait en sorte que la<br />

<strong>du</strong>rée de la période d’essai est augmentée de la <strong>du</strong>rée de cette suspension. Toutefois, cette prolongation de l’essai ne peut pas<br />

dépasser un mois. Le but de cette disposition est de permettre à l’employeur de mettre effectivement le salarié à l’essai <strong>du</strong>rant la<br />

période convenue, tout en évitant que la période d’essai ne s’éternise.<br />

b) Possibilité de licencier au dernier moment. Comme il a été dit, la jurisprudence reconnaît une exception à la protection contre<br />

le licenciement ( 215 ): l’employeur peut licencier le salarié malgré sa maladie au tout dernier moment ( 216 ).<br />

Rappelons qu’en cas de résiliation <strong>du</strong>rant l’essai, l’intégralité <strong>du</strong> délai de préavis à respecter doit encore se situer dans la période d’essai<br />

( 217 ). Les délais de préavis à respecter dépendent de la <strong>du</strong>rée de la période d’essai convenue, et se déterminent suivant le tableau<br />

ci-contre.<br />

Période d'essai Durée <strong>du</strong> préavis<br />

2 semaines 2 jours<br />

3 semaines 3 jours<br />

4 semaines 4 jours<br />

2 mois 15 jours<br />

3 mois 15 jours<br />

4 mois 16 jours<br />

5 mois 20 jours<br />

6 mois 24 jours<br />

Le <strong>Statut</strong> unique

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