Règles d'Engagement - Geneva Academy of International ...
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<strong>Règles</strong> d’Engagement 21<br />
Les AANE recherchent diverses formes de reconnaissance. Les acteurs<br />
qui engagent un dialogue avec les AANE doivent souligner, dès le départ,<br />
que ce dialogue n’a – et ne peut de fait avoir – aucune incidence sur le<br />
statut du groupe armé au regard du droit international. Ces acteurs doivent,<br />
cependant, être conscients que, même si ce dialogue n’a aucun effet sur<br />
le statut juridique de ces groupes, il sera néanmoins généralement perçu<br />
comme leur apportant une certaine légitimité. De plus, le fait de reconnaître<br />
un groupe armé organisé comme partie à un conflit armé – ce qui entraîne<br />
l’application du droit international humanitaire à l’égard de ce groupe – peut<br />
constituer un pas important pour encourager au respect par ce groupe des<br />
normes internationales.<br />
En engageant un dialogue avec les AANE, les acteurs cherchant à renforcer<br />
le respect des normes doivent faire preuve de la plus grande transparence<br />
possible envers le gouvernement de l’État ou des États concernés. Lorsque<br />
cela est possible, il faut rechercher le soutien et la coopération actifs de<br />
l’État concerné. Cela permettra d’éviter le risque que ce dialogue soit perçu<br />
comme une reconnaissance globale des objectifs poursuivis par l’AANE. Ceux<br />
qui engagent un dialogue avec des AANE doivent également s’efforcer de<br />
veiller à ce que leurs actions soient efficacement coordonnées avec d’autres<br />
parties prenantes, telles que la société civile, les organisations d’assistance<br />
humanitaire, le CICR et les Nations unies.<br />
Dans le cadre de ce dialogue, les AANE peuvent avoir besoin d’être informés<br />
de leurs obligations juridiques internationales. Avec le recul, un grand nombre<br />
d’AANE estiment qu’une meilleure connaissance du droit international aurait<br />
contribué à réduire les effets du conflit sur les civils. Dans certains cas, par<br />
exemple, ces groupes ignoraient l’existence de l’interdiction du recrutement<br />
d’enfants et du risque de poursuites éventuelles devant la Cour pénale<br />
internationale et d’autres tribunaux. Les actions de sensibilisation aux normes<br />
peuvent être mises en œuvre à un niveau supérieur au sein de la hiérarchie<br />
de ces groupes ou parmi les personnes engagées dans la promotion du<br />
respect de ces règles.<br />
Dans la mesure où la violation de certaines normes peut entraîner des<br />
poursuites judiciaires sur le plan individuel, il peut être nécessaire que les<br />
acteurs œuvrant à la promotion du respect de ces normes précisent que leur<br />
rôle est distinct de celui des autorités de poursuites et d’autres personnes<br />
chargées de recueillir des témoignages. Ils doivent également être conscients<br />
du fait qu’ils pourront être amenés à devoir témoigner devant des tribunaux<br />
pénaux internationaux à propos d’événements auxquels ils ont assisté ou<br />
de déclarations qui leur ont été faites par des membres des AANE.<br />
Il convient également de sensibiliser les populations affectées aux obligations<br />
internationales auxquelles sont tenus aussi bien l’État que les AANE et ce, dès<br />
l’éclatement des violences armées. Les efforts visant à engager un dialogue<br />
doivent, chaque fois que cela est possible et approprié, s’efforcer d’utiliser<br />
la culture et la langue des communautés concernées ainsi que les moyens<br />
appropriés, en prenant en compte le niveau d’alphabétisation et d’accès<br />
aux différents médias.