Règles d'Engagement - Geneva Academy of International ...
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<strong>Règles</strong> d’Engagement<br />
Il existe un grand nombre de questions potentielles qui nécessitent d’être<br />
traitées, lorsque l’on cherche à protéger tous ceux qui sont affectés par un<br />
conflit armé. Certes, personne ne cherche à suggérer, par exemple, que<br />
certains groupes au sein de la population civile ont plus droit à être protégés<br />
que d’autres. Il reste cependant clair qu’il ne s’agit pas nécessairement d’une<br />
question de « tout ou rien ». Lorsqu’un acteur fait la promotion du respect<br />
d’une norme spécifique, il ne cautionne pas implicitement le non-respect<br />
d’une autre norme internationale. Cela ne veut pas dire non plus que ces<br />
autres normes ne pourront pas être prises en compte par la suite.<br />
Le présent projet porte principalement sur la protection des populations<br />
civiles et, par conséquent, il souligne qu’il faut avant tout encourager tous<br />
les AANE à respecter en toutes circonstances les populations civiles et les<br />
biens civils, comme l’exige le droit international (voir l’Encadré 12 plus bas<br />
sur le Principe de distinction aux termes du droit international humanitaire<br />
coutumier). En effet, les AANE qui ont été consultés pour l’élaboration de ce<br />
projet ont convenu volontiers du fait que les attaques ne doivent jamais<br />
cibler des populations civiles.<br />
Cependant, les AANE divergent encore sur la question de savoir qui doit<br />
être considéré comme faisant partie d’une population civile. Dans un certain<br />
nombre de cas, leur conception n’est pas compatible avec la définition d’une<br />
population civile aux termes du droit international humanitaire. Par exemple,<br />
les AANE consultés par l’équipe de recherche de l’Académie considéraient<br />
que les « gardes de villages » ou les groupes d’auto-défense mis en place par<br />
l’État pour empêcher l’intrusion d’AANE dans un village ne faisaient pas partie<br />
des populations civiles, y compris lorsqu’ils ne menaient pas d’opérations<br />
militaires. Au minimum, chaque AANE doit préciser explicitement qui, à ses<br />
yeux, peut prétendre à la protection et au respect prévus pour les populations<br />
civiles et ce qu’il estime être des cibles légitimes d’attaques armées. Cette<br />
position peut ensuite être comparée avec les normes internationales et il est<br />
ensuite possible de mener des activités de plaidoyer pour faire en sorte que<br />
la conception de l’AANE en question respecte le droit international.<br />
Les populations civiles ne doivent jamais être utilisées comme<br />
boucliers humains. Les AANE consultés pour ce projet ont convenu du<br />
fait qu’ils doivent s’efforcer en toutes circonstances de ne pas se dissimuler<br />
au sein de la population civile. Il existe cependant des circonstances dans<br />
lesquelles il n’est pas réaliste d’attendre des AANE qu’ils se distinguent<br />
clairement de la population civile, car il en va de leur survie.<br />
En outre, les groupes nationaux et internationaux de défense des droits<br />
humains, les médias, les populations civiles étrangères, et ceux qui fournissent<br />
une assistance humanitaire et médicale doivent, dans tous les cas, être<br />
respectés. Les AANE doivent coopérer pleinement avec les organisations<br />
humanitaires neutres et impartiales, en particulier en leur fournissant un<br />
accès sécurisé et sans entrave aux zones sous leur contrôle. Les ressources<br />
naturelles nécessaires à la survie de la population civile ne doivent jamais<br />
être prises pour cibles.