UNIVERSITE DE DSCHANG - YPARD
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Résumé<br />
Le Conseil aux Exploitations Familiales (CEF) est une nouvelle approche d’appui-conseil aux<br />
agriculteurs initiée au Nord-Cameroun en 1998 par le biais du Pôle Régional de la Recherche Appliquée<br />
au Développement des Savanes d’Afrique Centrale (PRASAC). Les bonnes performances enregistrées<br />
dans cette partie du Cameroun ont amené le Projet Duras à étendre cette approche dans le « grand<br />
Sud » du pays. Testé depuis 2006 par l’A<strong>DE</strong>AC à Akonolinga, le CEF a pour objectif de susciter la<br />
réflexion chez les paysans afin de les amener à bien gérer leurs exploitations. Après deux années<br />
d’expérimentation, il est important de faire un bilan des activités et estimer ses effets sur les<br />
exploitations.<br />
Six villages (Mvan, Ndibidjeng, Mingeumeu, Mengos, Ndéllé et Ondeck) de la zone d’intervention de<br />
l’A<strong>DE</strong>AC (arrondissement d’Akonolinga) où le CEF a été expérimenté ont été retenus comme sites pour<br />
cette étude. Notre échantillon était constitué 72 paysans choisis au hasard dans les villages d’études,<br />
des 6 animateurs de ces villages et de quelques responsables de l’A<strong>DE</strong>AC. Les données primaires ont<br />
été collectées à l’aide de questionnaires auprès des paysans et de guides d’entretien auprès des<br />
animateurs et responsables d’A<strong>DE</strong>AC. Les statistiques descriptives (moyenne, pourcentage, etc..) ont<br />
été utilisées pour l’analyse des données des questionnaires à l’aide du logiciel SPSS et la méthode<br />
de triangulation pour l’analyse des données des entretiens.<br />
La monographie de l’A<strong>DE</strong>AC montre que les activités du conseil sont complémentaires des programmes<br />
agricoles, de renforcement des capacités et de micro finance de l’A<strong>DE</strong>AC. Les entretiens montrent que<br />
les animateurs de la zone A<strong>DE</strong>AC sont des jeunes (en moyenne 37 ans), tous sont titulaires du CEPE et<br />
que 75% parmi eux ont effectivement mis en œuvre les activités de CEF auprès des paysans sur l’un<br />
des modules enseignés (plan de prévision des campagnes, suivi technique et analyse économique). Les<br />
enquêtes montrent que les paysans formés ont en moyenne 39 ans, sont scolarisés et tous ont mis en<br />
œuvre quelques connaissances acquises. Un changement de pratique et une amélioration des<br />
performances techniques et économiques des activités touchées par le CEF sont mis en évidence chez<br />
90 % des paysans. En effet, ils ont développé la culture pure, respectant les écartements entre les<br />
plantes, ont élaboré leurs bilans et budget des activités et ont mieux organisé leur travail. Quatre vingt<br />
sept pourcent des paysans discutent du CEF au village dans les clubs de « vin fort » ou lors des visites<br />
de courtoisie chez les voisins et/ou les membres de la famille. Tous affirment connaître au moins un<br />
paysan non membre qui a changé de posture (adoption de la culture pure, respect des écartements<br />
entre les plants, la prévision de campagne agricole). Ce dernier le faisant pour satisfaire sa curiosité (61<br />
%) ou parce qu’il a été témoin du changement apporté chez les membres (39 %).<br />
Le CEF à Akonolinga, apparaît comme une approche de développement adaptée à la situation du<br />
paysan mais qui n’est pas encore été bien appropriée par les différents acteurs impliqués (responsables<br />
et animateurs A<strong>DE</strong>AC, paysans). Comme dans d’autres régions où a été testé le CEF, l’appropriation de<br />
cette démarche demande du temps pour l’apprentissage mutuel des animateurs et des paysans de cette<br />
nouvelle façon de travailler. Elle montre aussi que le niveau des animateurs paysans est insuffisant. Elle<br />
montre enfin qu’un accompagnement de l’A<strong>DE</strong>AC est nécessaire pour faciliter l’appropriation et la<br />
diffusion du CEF. Il s’agit principalement d’organiser des ateliers de renforcement des capacités du<br />
dispositif A<strong>DE</strong>AC sur cette approche, et plus particulièrement sur la maîtrise des outils et l’élaboration de<br />
nouveaux modules de CEF en partenariat avec les producteurs.<br />
Ngouambe Nestor, FASA, Mémoire Ingénieur Agronome<br />
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