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UNIVERSITE DE DSCHANG - YPARD

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4.9.2. Les potentialités locales en matière de gestion des<br />

exploitations<br />

Comme le pense Misté (2008), sans conseil les paysans prendront quand même des décisions. Il est<br />

donc important pour cette étude de savoir comment les paysans s’en sortaient, quelles sont les<br />

techniques et les approches qu’ils utilisaient pour gérer leur exploitation. Pour répondre à ces<br />

questions, l’étude s’est appuyée sur les méthodes utilisées par les paysans pour estimer leurs besoins<br />

en intrants (semences et produits phytosanitaires), pour suivre l’évolution de leurs parcelles et pour<br />

déterminer leur profit.<br />

En début de chaque campagne, chaque paysan sait pertinemment qu’il doit faire un budget. Même s’il<br />

ne le matérialise pas, il le fait dans l’abstrait. Afin de pouvoir financer leurs activités agricoles, 52 %<br />

obtenaient un crédit intrants à la caisse de la zone soit en moyenne une somme de 45000 FCFA.<br />

Cette somme, selon eux, était suffisante pour la mise en place d’une parcelle. La quantité de<br />

pesticides pour les cacaoculteurs était déterminée à partir des fiches techniques qu’ils avaient reçues<br />

depuis 1999-2000 de la SO<strong>DE</strong>CAO. Quarante cinq pourcent des paysans respectaient le calendrier<br />

agricole.<br />

Les paysans avaient une technique locale pour déterminer les écartements entre les plants. Les<br />

écartements étaient estimés en terme de pas (pas de marche). Par exemple pour la culture de<br />

macabo, la distance est d’un pas entre les plantes. Pour le plantain, chacun fait entre 5-7 pas entre<br />

les pieds en fonction de la taille. Pour des personnes de petite taille (1,5 m environ) il faut en faire 7,<br />

pour les personnes de taille moyenne (1,65 m environ), c’est entre 5 et 6 pas et enfin 5 pas pour les<br />

personnes de grande taille (plus de 1,75 m). Selon eux, après de nombreuses années<br />

d’expérimentation, ils estimaient, que pour mettre sur pied une superficie de 1 ha de macabo, il fallait<br />

au plus 12 « bacots » de semence, pour la même superficie de pistache ou d’arachide, il fallait 2<br />

seaux de 5litres de semence (arachides décortiquées). Les prévisions de campagne se faisaient à<br />

partir de ces estimations qu’ils ont utilisées comme standard jusqu’à l’arrivée du Conseil. Cependant,<br />

l’étude montre que environ 10% des paysans ayant suivi le CEF utilisent encore cette méthode pour<br />

faire leurs prévisions puisque selon eux, le CEF « embrouille avec les calculs et ses fiches ».<br />

L’étude montre que 52 % des paysans faisaient un bilan en fin de campagne, c’est-à -dire une<br />

estimation des dépenses et des recettes pour les cultures commercialisées. Cependant certains<br />

paysans (66 %) faisaient leurs bilans en estimant juste les recettes sans toutefois penser aux<br />

dépenses. Seuls 34 % faisaient le bilan dans son sens strict mais les dépenses pour eux se limitaient<br />

aux coûts de défrichage (25000 FCFA) et d’abattage (20000 FCFA) de la parcelle en première année<br />

de création.<br />

Près de 77 % des paysans enquêtés déterminaient à leur façon leur profit. Ainsi trois méthodes<br />

locales étaient utilisées pour savoir si les activités sont rentables. Afin de mieux cerner ce que les<br />

paysans faisaient, les moyennes des performances des exploitations enregistrées en 2007 (tableau<br />

16) ont été appliquéest à leurs méthodes afin de faire des comparaisons avec celles enseignées<br />

dans le cadre du CEF :<br />

1) Profit = recettes totales des cultures principales (cacao, plantain, macabo) – montant de crédit pris<br />

à la caisse<br />

P = (134 510 + 514 365 + 172 048) – 100 000 (montant maximum de crédit autrefois octroyé)<br />

= 720 923 FCFA<br />

Cette méthode était utilisée par 23 % des paysans enquêtés pour l’estimation de leurs revenus.<br />

2) Profit = Recettes totales des cultures principales – coûts du défrichage et d’abattage<br />

P = (134 510 + 514 365 + 172 048) – 4 (25 000 + 20 000) = 640 923 FCFA<br />

Remarque : les cultures principales occupaient une superficie de quatre hectares.<br />

24 % des paysans se basaient sur cette méthode pour déterminer leur profit. Après la première année<br />

de culture les paysans considéraient toujours le coût de défrichage et d’abattage car selon eux, ceci<br />

leur permettait d’avoir les fonds pour l’extension des parcelles ou la création des nouvelles.<br />

Ngouambe Nestor, FASA, Mémoire Ingénieur Agronome page 60

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