UNIVERSITE DE DSCHANG - YPARD
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menées sur les performances des Mutuelles Communautaires de Croissance (MC 2 ) montrent que la<br />
non atteinte des objectifs sociaux (amélioration du niveau de vie des paysans) serait due à un<br />
manque de suivi du crédit octroyé de la part des EMF et à une mauvaise utilisation ou, encore mieux,<br />
à une mauvaise gestion du crédit obtenu par les paysans (Balep, 2005). Legile et al. (2002), pensent<br />
que la professionnalisation des agriculteurs sera rendue possible par une maîtrise du fonctionnement<br />
global de l’exploitation et de sa gestion (gestion des facteurs de production, gestion de la trésorerie,<br />
gestion des stocks, maîtrise de la sécurité alimentaire et élaboration du plan de la campagne<br />
agricole). Pour Fouda (1998) la gestion et le fonctionnement des exploitations familiales sont souvent<br />
rendus complexes à cause des difficultés rencontrées lors des prises de décision.<br />
Ainsi, Legile (2002) et Legile et al. (2003), considèrent donc que le CEF est non seulement une<br />
démarche d’aide à la prise de décision de l’agriculteur, mais aussi un outil de professionnalisation<br />
adapté à la situation des paysans surtout en ce qui concerne la gestion de leurs activités grâce à son<br />
modèle de « prévision de campagne ». C’est pour cela que le CEF est dès lors devenu une nouvelle<br />
approche de vulgarisation visant à améliorer les performances technico-économiques des paysans, le<br />
niveau de vie familiale et à consolider de la cohésion et de la stabilité sociale (Halley et al., 2006). La<br />
capacité d’auto-analyse est déterminante dans le processus de professionnalisation conduisant les<br />
paysans à mieux gérer leurs exploitations et percevoir les changements (Djamen et al., 2002). Ceci<br />
s’explique par le fait que la plupart des exploitations ont une gestion incertaine car la prévision des<br />
campagnes à venir est rare, poursuivent les mêmes auteurs.<br />
Testé au Nord-Cameroun depuis 1998 par le PRASAC en partenariat avec l’Institut de Recherche<br />
Agricole pour le Développement et le DGPT, le CEF est expérimenté depuis trois ans par la Société<br />
de Développement du Coton au Cameroun (SO<strong>DE</strong>COTON). Depuis 2006, cette approche est aussi<br />
expérimentée à Akonolinga dans le cadre du projet promotion du Développement Durable dans les<br />
Systèmes de Recherche Agricole du Sud (DURAS) intitulé « Innovations et savoirs paysans dans les<br />
pratiques de gestion des écosystèmes forestiers humides d’Afrique de l’Ouest (Ghana, Guinée) et du<br />
Centre (Cameroun) : diversification des systèmes associant cultures pérennes et vivrières », en<br />
partenariat avec l’Association pour le Développement des Exploitations Agricoles du Centre (A<strong>DE</strong>AC)<br />
en vue d’améliorer les performances des agriculteurs de cette région dont le revenu est<br />
essentiellement basé sur les cultures du cacao, du macabo, de la banane plantain et du manioc.<br />
Ainsi, en Mars 2006, deux chercheurs de l’IRAD ont organisé des ateliers de formation avec les<br />
animateurs paysans de l’A<strong>DE</strong>AC portant sur la programmation prévisionnelle des campagnes et le<br />
suivi technico-économique des exploitations par les paysans. Plus tard en Novembre 2006,<br />
s’appuyant sur les principes d’une démarche de conseil à l’exploitation familiale développée au Nord-<br />
Cameroun, deux journées de discussion ont été organisées au siège de l’A<strong>DE</strong>AC à Akonolinga<br />
regroupant deux chercheurs de l’IRAD, deux agents de coordination de l’A<strong>DE</strong>AC et onze animateurs<br />
paysans de l’A<strong>DE</strong>AC. Après ces journées de discussions, les animateurs paysans de l’A<strong>DE</strong>AC ont<br />
mis en œuvre des activités d’aide à la décision dans plusieurs villages de leurs zones d’interventions.<br />
Il s’agissait principalement pour ces animateurs d’aider les paysans et les groupements villageois à<br />
mieux évaluer leurs besoins en semences, en intrants, en produits phytosanitaires, et en main<br />
d’œuvre. Ceci en vue de permettre une meilleure évaluation des besoins en crédit et en financement<br />
de la campagne agricole.<br />
Havard et al. (2001) soulignent que l’approche conseil en Afrique dégage des intérêts satisfaisants<br />
tant pour les paysans que pour les organismes d’encadrement (conseillers, bailleurs de fonds,<br />
Organisations non gouvernementales). Au Bénin par exemple, grâce au conseil, plus de 2360<br />
agriculteurs se regroupent pour discuter de leurs problèmes (Violas et Zinse, 2004). En Cote d’Ivoire,<br />
certaines ONG ayant intégré l’approche conseil dans leurs activités, reçoivent le soutien de l’Etat et de<br />
la coopération française parce qu’elles ont contribué significativement à la réduction de la pauvreté<br />
(Drissa, 2001).<br />
Vu les bonnes performances du CEF dans les situations rapportées ci-dessus, ces activités de conseil<br />
apparaissent pour l’A<strong>DE</strong>AC comme un complément important pour leur activité de microfinance. Cette<br />
étude se propose donc de faire une mise au point (bilan) de ces activités après ces deux années<br />
d’expérimentation. Pour y parvenir, il est important de connaître les activités menées dans la zone par<br />
le projet DURAS et A<strong>DE</strong>AC et comment s’est inséré les activités de conseil au sein de l’A<strong>DE</strong>AC.<br />
Ngouambe Nestor, FASA, Mémoire Ingénieur Agronome page 3