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UNIVERSITE DE DSCHANG - YPARD

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La démarche du conseil aux exploitations familiales<br />

Les fonctions du conseiller ci-dessus mentionnées sont donc au centre du CEF. Raison pour laquelle<br />

Wey et al. (2007) pensent qu’un accent doit être mis sur la formation des conseillers en ce qui<br />

concerne le diagnostic global de l’exploitation sur les thèmes suivants qui forment la démarche du<br />

CEF :<br />

– La sécurité alimentaire dont le but est d’aborder avec les paysans l’évaluation des besoins<br />

alimentaires de la famille et de confronter ces données avec le disponible à la récolte (Quels sont<br />

mes besoins Quelles sont les quantités dont je dispose Est-ce que j’aurai assez de nourriture<br />

pour ma famille jusqu’à la prochaine récolte );<br />

– Le plan prévisionnel de campagne dont l’objectif est d’amener le producteur à prévoir les activités<br />

de production de la prochaine campagne agricole et de vérifier s’il a les moyens nécessaires<br />

(main d’œuvre, finances, etc…) pour réaliser ses objectifs de production (Qu’ai je l’intention de<br />

faire lors de la prochaine campagne Quels sont mes besoins (intrants, argent, main d’œuvre)<br />

pour l’assolement retenu Quelles sont mes ressources (intrants, surface, argent, crédits, main<br />

d’œuvre, autres) mobilisables Mes ressources me permettent-elles de réaliser mes objectifs <br />

Comparaison entre besoins et ressources, recherche de solutions) ;<br />

– La trésorerie dont l’objectif est de faire en sorte que le chef d’exploitation dispose de suffisamment<br />

d’argent pour couvrir ses dépenses et réaliser ses projets (Quelles sont mes besoins en argent<br />

(dépenses) Quelles sont mes ressources (ventes cultures et animaux, travaux) Aurai-je assez<br />

d’argent pour couvrir les dépenses prévues ) ;<br />

L’analyse technico-économique qui va permettre d’améliorer les capacités de diagnostic de chaque<br />

activité rémunératrice pour pouvoir prendre les décisions les plus appropriées (Sensibiliser les<br />

paysans à la saisie détaillée de données relatives aux suivis techniques et économiques des toutes<br />

activités de production, Déterminer les contraintes techniques, économiques, sociales à la production<br />

agricole des producteurs, Evaluer les conditions économiques de production des principales<br />

cultures).<br />

2.3. Revue de la littérature.<br />

2.3.1. Le CEF : historique, évolution, expériences<br />

2.3.1.1. Historique et évolution du CEF<br />

C’est grâce à une étroite collaboration entre la section d’économie rurale de l’Institut National de<br />

Recherche Agronomique (l’INRA) et de la chaire d’économie rurale de l’Ecole Nationale Supérieure<br />

d’Agriculture (ENSA) de Grignon, conduite par le professeur Chombart de Lauwe qu’est née l’idée des<br />

centres de gestion des exploitations agricoles. Considéré comme le père de la gestion agricole en<br />

France, Chombart de Lauwe a mis au point une méthode de gestion des exploitations en 1957<br />

(Legile, 1999). L’évolution des problèmes de gestion des exploitations et des cadres de représentation<br />

n’a pas été sans influence sur les méthodes et outils développés, même si d’autres facteurs y ont<br />

aussi concouru (informatisation, et obligations administratives). Parmi ceux-ci, l’un des plus importants<br />

actuellement est certainement la prise en compte du savoir-faire gestionnaire des agriculteurs. Si<br />

pendant longtemps la gestion a uniquement été associée à l’obtention de «résultats», aujourd’hui elle<br />

commence à être déclinée en terme de pratique, de raisonnement.<br />

Cette nouvelle approche mise sur pied par Chombart de Lauwe, vient combler les limites de la<br />

vulgarisation classique (Havard et al., 2002, 2003) qui était caractérisée de « top down » car elle ne<br />

prenait pas en compte les savoirs locaux et les besoins réels des paysans (Tchouamo et Steele,<br />

1997, Tchouamo et al., 2006). D’ailleurs Misté (2008) rapporte que la « vulgarisation en Afrique a<br />

souvent été conçue dans le but de faire adopter par les producteurs, grâce à des dispositifs<br />

d’encadrement, des techniques mises au point par la recherche agronomique ».<br />

Tchouamo et Steele (1997), Havard et al. (2001), et Djoukam (2003), précisent que le système<br />

«Training and Visit » de la Banque Mondiale et les approches du Programme National de<br />

Vulgarisation et de recherche Agricole de l’ex MINAGRI ont longtemps répondu à ce modèle au<br />

Cameroun. Bien qu’ayant contribué à la diffusion de nombreuses innovations techniques, ces<br />

Ngouambe Nestor, FASA, Mémoire Ingénieur Agronome page 17

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