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UNIVERSITE DE DSCHANG - YPARD

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Dans ce contexte économique et social marqué par l’augmentation de la population, la fluctuation des<br />

prix des produits agricoles et alimentaires, l’augmentation des besoins de bases des exploitations<br />

familiales,et surtout le désengagement de l’Etat de nombreuses fonctions d’appui aux producteurs<br />

ainsi que l’émergence des organisations paysannes (OP), l’Etat et d’autres structures de<br />

développement doivent renforcer les capacités des paysans en vue d’augmenter la production<br />

agricole (Balkissou, 2003 ; Faure et al., 2004). C’est à ce sujet que de nombreux États africains ont<br />

adopté des programmes de vulgarisation type "Formation et Visites" pour la diffusion des innovations<br />

techniques (Balkissou, 2003). Mais aujourd’hui, ces programmes basés sur le renforcement des<br />

appareils administratifs et un transfert de technologies standardisées ne sont plus fonctionnels dans<br />

leur grande majorité et les dispositifs de vulgarisation disparaissent progressivement (Inter-réseaux,<br />

2007).<br />

L’une des causes de la disparition de cette approche de vulgarisation est sa méthode caractérisée de<br />

« top down » car elle ne prenait pas en compte les besoins réels des paysans pour qui l’innovation<br />

était construite (Havard et al., 2001 ; Faure et al., 2004 ; Lapbim et al., 2006). D’ailleurs, Tchouamo et<br />

Steele (1997), Lapbin (2005) rapportent que seuls 30 % des paysans de l’Ouest-Cameroun ont estimé<br />

être satisfaits par cette approche.<br />

Ondoa (2006) souligne que dans le cadre de la définition des nouvelles politiques agricoles en vue de<br />

la relance de l’économie et surtout la lutte contre l’insécurité alimentaire qui domine en Afrique, on a<br />

assisté au Cameroun à une restructuration réussie de certaines entreprises publiques, l’adoption de<br />

nouvelles lois régissant le mouvement coopératif, la promotion des organisations interprofessionnelles<br />

agricoles, la libéralisation de la commercialisation des produits agricoles, le développement des<br />

systèmes de micro-finance, la mise en œuvre d’une nouvelle démarche de vulgarisation agricole, la<br />

libéralisation du commerce des intrants agricoles, la mise sur pied de divers projets d’appui à la<br />

consolidation des organisations paysannes et à l’amélioration de la sécurité alimentaire.<br />

Selon Mohamed et al. (2007), des institutions de recherche et de développement en Afrique de<br />

l’Ouest et du Centre ont testé et développé de nouvelles méthodes d’appui aux producteurs. Ces<br />

dernières sont basées sur l’élaboration de conseils à l’exploitation familiale favorisant la participation<br />

des producteurs. Parmi elles, celles relatives au conseil de gestion, mises en place dans plusieurs<br />

pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire et Mali.) et<br />

ayant mobilisé des producteurs (de quelques dizaines à plusieurs milliers selon les cas), des<br />

organisations paysannes, des ONG et des structures étatiques (Inter-réseaux, 2007).<br />

Appliquée au Cameroun d’abord dans la région septentrionale par le biais du Pôle de Recherche<br />

Appliquée au Développement des Savanes d’Afrique Centrale (PRASAC), l’approche conseil aux<br />

exploitations familiales (CEF) s’étend timidement dans d’autres zones agro écologiques du pays. Elle<br />

sert de référence au programme : « Amélioration de la compétitivité des exploitations familiales<br />

agropastorales » (ACEFA) du Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural (MINA<strong>DE</strong>R) et du<br />

Ministère de l’Elevage, des Pêches, et des Industries Animales (MINEPIA) mis en œuvre en 2008. A<br />

l’initiative du MINA<strong>DE</strong>R, et avec la collaboration des OP, des réflexions sont en cours sur la place et le<br />

rôle du conseil agricole dans les politiques agricoles (MINA<strong>DE</strong>R et MINEPIA, 2007).<br />

1.2. Problème<br />

Sous l’impulsion des bailleurs de fonds parmi lesquels la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire<br />

International, l’Etat camerounais s’est désengagé de plusieurs fonctions d’appui à l’agriculture<br />

(approvisionnement en intrants et crédit) et a supprimé les subventions. Ce désengagement est dû à<br />

la chute des cours mondiaux des produits de rente couplée à la dévaluation du franc CFA en 1994.<br />

Ceci a donc causé une réduction de la production agricole et alimentaire, une augmentation de<br />

l’insécurité alimentaire et une augmentation de la pauvreté (Dipoko, 2001). Selon Faure et al. (2004),<br />

cette situation peut s’améliorer grâce à une modernisation de l’agriculture dite « traditionnelle ». Cette<br />

modernisation se fera, comme le précisent Daouda (2002), Djoukam (2003) et Havard et al. (2007),<br />

par une professionnalisation des agriculteurs.<br />

Kamajou (1985), pensait que la disponibilité du capital constituait un frein à la modernisation de<br />

l’agriculture (professionnalisation des agriculteurs). Or pour Fouda (2002), malgré l’émergence des<br />

Etablissements de Microfinance (EMF) au Cameroun qui mettent le capital à la disposition des<br />

paysans, plusieurs exploitations agricoles pratiquent encore l’agriculture traditionnelle. Des études<br />

Ngouambe Nestor, FASA, Mémoire Ingénieur Agronome page 2

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