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Ali ZAMANIFARD<br />
• la gestion harmonieuse du patrimoine par des acteurs / opérateurs<br />
comme des décideurs ;<br />
• la transmission du patrimoine aux générations futures.<br />
L’exploration de la particularité du patrimoine urbain et les aspects<br />
socioculturels des villes historiques nous permettra de mettre en lumière les<br />
qualités propres d’un patrimoine qui a défini ses caractères dans une relation<br />
étroite et harmonieuse avec un environnement désertique où la maîtrise de l’eau<br />
(Qanâts) et d’un climat saisonnier contrasté (inertie et fraîcheur, tours à vent) ont<br />
été une constante générant des solutions constructives et architecturales, une<br />
morphologie urbaine d’une remarquable intelligence. Ce patrimoine révèle ainsi<br />
un ordre spatial, économique et social où la structuration en quartiers autour<br />
d’éléments caractéristiques (mosquées, madrasas, bazars, caravansérails,<br />
réservoirs, hammams, places, ...) est l’identité même la ville historique.<br />
C’est sur ces qualités, caractères et éléments que ces villes ont maintenu<br />
leur continuité dans le paysage urbain et socio-culturel, au cours de l’histoire et<br />
au fil de transformations minimales qui ont préservé leur identité.<br />
Les résultats de cette étude révèlent que :<br />
• La ville ancienne du plateau central de l’Iran est une entité socio-spatiale<br />
• Les caractéristiques et la structure des villes traditionnelles du plateau<br />
central de l’Iran sont fondées sur le mode de vie et la culture particulière<br />
de la communauté traditionnelle, et cela d’une manière très spéciale.<br />
C’est le modèle socio-culturel de la société, en tant qu’élément majeur,<br />
qui a joué un rôle important dans la formation de la ville iranienne 2 .<br />
• La préoccupation pour la ville historique est étroitement liée aux<br />
différents aspects de la vie socioculturelle 3 de la société, à son mode de<br />
vie, à son environnement naturel, social et économique.<br />
Ces aspects, au cours de l’histoire de la ville, influençaient l’évolution de la ville<br />
du centre de l’Iran, mais cette évolution et son développement étaient davantage<br />
soumis à la situation écologique et géographique de son environnement.<br />
D’une manière très particulière, la ville traduit fortement la spécificité de la<br />
vie quotidienne et de la culture de la communauté traditionnelle, de ses relations<br />
sociales et des aspects culturels qui ont un lien fort avec son paysage naturel<br />
et environnemental 4 . De plus, à la manière des pelures d’un oignon, la structure<br />
spatiale de la ville iranienne 5 , dans son ordre hiérarchique, a été initialement<br />
conçue en partant de l’extérieur pour aller vers le point intérieur le plus intime.<br />
Le patrimoine festif ainsi que les coutumes et les rites prenaient place entre ces<br />
pelures. Ceux-ci sont pourtant riches et variés et l’on observe un usage socioidentitaire<br />
des éléments et des espaces urbains, considérés en tant que logique<br />
de vie de la société urbaine. Une logique qui est en parfaite cohérence avec<br />
l’organisation spatiale de la ville. En fait, les deux aspects de la ville - social et<br />
spatial - ne sont pas séparés l’un de l’autre: tous les deux font partie d’une seule<br />
identité qui « est » la ville. De plus, un certain nombre de principes, moraux ou<br />
matériels, ont participé à la formation de la ville au long de son développement.<br />
Ces principes se sont relativement intégrés dans le système urbain, et se<br />
sont entièrement adaptés à leurs rôles fonctionnels et sociaux dans la vie<br />
traditionnelle. Cela s’est opéré, soit sur trois échelles, celles de la « maison »,<br />
du « quartier » et de la « ville », soit sur la ville en tant qu’entité socio-spatiale,<br />
chaque zone s’appropriant des valeurs de la ville en fonction de la place qu’elle<br />
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