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phases initiales de la conception. En retour, ils modifient le rapport du concepteur
à son environnement technique d’assistance.
Notre objectif vise à l’identification des capacités et des limites de ces
outils à participer à une approche créative et innovante de la conception
architecturale. En qualifiant le rapport qu’entretient le concepteur avec ces
modes d’instrumentation, nous chercherons à proposer des environnements
logiciels de type génératif adaptés aux premières phases de conception, qui
préservent et stimulent la créativité des architectes tout en garantissant aux
solutions esquissées un haut niveau de performance.
C’est la redéfinition et la caractérisation de la créativité dans le contexte d’une
instrumentation numérique générative qui est au centre des préoccupations.
Notre hypothèse d’instrumentation repose sur des algorithmes évolutionnaires.
Pour évaluer la capacité de ces algorithmes à participer à une activité de
conception créative, nous avons développé deux solutions logicielles spécifiques.
Les deux outils mettent en œuvre des algorithmes génétiques mais autorisent
des postures de conception distinctes. L’un se caractérise par un dispositif
interactif (IGA) permettant au concepteur de naviguer dans une population
de solutions, de guider l’évolution des générations, dans une hypothèse
morphologique préétablie. L’autre offre une liberté de modélisation paramétrique
spécifique qui est ensuite soumise à une optimisation évolutionnaire. Sur la base
de ces développements, nous avons réalisé des expérimentations utilisateurs
en cherchant à évaluer la posture du concepteur, les modalités d’émergence
des solutions et les dimensions créatives associées à ces méthodes. Ces
tests conduisent d’une part à l’amélioration des outils développés dans une
perspective d’efficience et d’autre part à la caractérisation des mécanismes de la
créativité mis en jeu au cours d’une instrumentation évolutionnaire.
Résultats
Les tests préliminaires auprès d’architectes montrent une meilleure prise en
compte des performances énergétiques et environnementales des édifices
esquissés, dès les premières phases de la conception, par une attention
particulière portée à l’incidence des choix formels sur ces mêmes performances.
Le retour d’expérience montre que la confiance accordée dans les propositions
du logiciel contribue à une liberté créatrice que d’autres outils d’assistance ou
de contrôle a posteriori ne permettent pas. Ici les concepteurs sont mobilisés
sur des activités exploratoires de recherche de solutions, de compréhension
des interactions, l’outil est utilisé comme générateur d’idées, les performances
environnementales demeurant les paramètres moteurs. De plus les préfigurations
morphologiques générées deviennent des supports de médiation entre les
concepteurs et autorisent une collaboration, une objectivation des solutions et
des intentions. La valeur des solutions générées et la nécessaire prise de recul
critique du concepteur réfléchissant doivent cependant rester des conditions de
l’activité de conception. Ainsi, si l’outil facilite une convergence et des prises
de décision raisonnées, il doit également favoriser des productions alternatives
stimulantes autorisant comparaisons, combinaisons et confrontation.
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