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Les rencontres doctorales «Espace, Matières et Société»<br />

se fabrique la ville, le paysage, l’édifice. L’enseignement viserait donc une<br />

connaissance sur la construction des objets et sur la société pour laquelle on<br />

les construit. L’approche théorique serait ainsi marquée par ces deux visées<br />

pragmatiques, opératoires ; une «science de l’action» en quelque sorte.<br />

Processus, projets, stratégies<br />

L’orientation «pragmatiste» des thèses ouvre un champ d’interrogation spécifique<br />

qui tend à décrire l’enchaînement des opérations qui conduisent à la réalisation<br />

d’un espace ou d’une opération d’aménagement. Il s’agirait donc de construire<br />

un enseignement permettant de bien comprendre le rôle des acteurs d’un<br />

processus opérationnel. L’enseignement emprunterait ici ses modèles à l’étude<br />

des systèmes de décision ou aux analyses de démarches stratégiques. Mais<br />

d’autres pistes pourraient être inventées.<br />

Une analyse «située»<br />

La conséquence de ces deux premières caractéristiques amène logiquement les<br />

doctorants à fortement «contextualiser» leur analyse. Dans les sujets présentés,<br />

il est régulièrement fait référence à l’étude de projets «situés». D’où ce nouvel<br />

enseignement envisagé, portant une connaissance du contexte urbain, des<br />

technologies environnementales locales, des matériaux locaux disponibles. Plus<br />

théorique serait l’apport de connaissances sur la notion de territoire, humain,<br />

géographique, paysagé (…), pour ancrer l’analyse des doctorants dans une<br />

réalité physique toujours spécifiée.<br />

Modélisation<br />

Si le «projet situé» caractérise les corpus investigués, l’analyse tend quant à elle<br />

à modéliser les objets et pratiques étudiés en privilégiant une certaine qualité<br />

de «visualisation» des phénomènes étudiés. Cartographies, dessins, schémas<br />

graphiques, plans et coupes constituent tout à la fois un mode d’analyse et de<br />

restitution synthétique de l’étude.<br />

C’est le privilège du «dessin» de tenir dans un même mouvement de la<br />

pensée la décomposition analytique qu’engagent la «dissection» graphique<br />

et la synthèse quasi visuelle que ce même dessin offre au regard. Avec les<br />

possibilités nouvelles qu’offre désormais l’outil numérique, cette puissance de<br />

la représentation graphique se trouve décuplée. Si la sémiologie et les sciences<br />

de la communication ont étudié depuis longtemps de telles caractéristiques,<br />

il conviendra de revenir spécifiquement sur la modélisation graphique qui<br />

s’offre comme un mode privilégié d’analyse des contextes et d’engagement du<br />

processus de projet.<br />

Peut-on cependant en rester là Si les métiers de l’aménagement<br />

architectural reposent principalement sur des productions graphiques,<br />

essentielles dans le projet et sa mise en œuvre, la dimension visuelle ne peut<br />

plus rester la seule dimension pour concevoir ou présenter un projet architectural<br />

et urbain. On assiste déjà à la prise en compte des autres sens dans le métier.<br />

Il devient donc important de compléter le savoir-faire, principalement graphique<br />

et cartographique, des concepteurs et de leur fournir des outils opératoires qui<br />

soient au service de la conception poly-sensorielle de l’espace et de la ville.<br />

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