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Estelle DEMILLY
des facteurs environnementaux générant – ou limitant - des troubles chez
les personnes autistes, qui seraient non perceptibles par une personne
neurotypique.
La méthodologie adoptée pour ce projet repose sur trois phases. Une phase
préalable a permis de définir le corpus d’étude (commun aux deux volets) et
les protocoles d’observation. Une seconde phase consiste en une « analyse du
corpus » dont l’objectif est de faire émerger des hypothèses de corrélation entre
paramètres environnementaux et comportementaux. Ces hypothèses seront
vérifiées grâce au dispositif expérimental développé dans la phase suivante et
permettra à partir des observations faites durant la phase d’analyse du corpus
de mesurer et de tester l’impact de certaines variables architecturales sur les
troubles des personnes autistes.
Ce texte aborde l’expérience d’un travail de recherche et en présente les suites
scientifiques et professionnelles éventuelles. Dans un premier temps, il reprend
dans ses grandes lignes la contribution présentée dans le cadre des « Rencontres
Interdisciplinaires Doctorales de l’Architecture et de l’Aménagement Durables
2013» 2 . En effet, pour saisir les enjeux de ce travail et ses probables applications,
il semble nécessaire de présenter la nature des troubles autistiques, l’état des
travaux liant la problématique environnementale et autistique et la méthodologie
spécifique élaborée pour cette recherche.
1. Autisme – architecture
Les troubles autistiques
Les causes des troubles autistiques demeurent en partie inconnues et restent
incurables. Une triade 3 symptomatologique regroupant les troubles des
interactions sociales, les troubles du langage et de la communication et des
intérêts restreints et répétitifs formerait le tableau clinique complet. D’autres
troubles y seraient fréquemment associés, dont des particularités sensorielles,
le besoin d’un environnement stable, un retard mental et des comportements
problèmes. Les troubles autistiques sont variables en intensité et en nature. Les
données de la recherche clinique et les témoignages des personnes autistes 4
révèlent bien que des comportements pourraient potentiellement être liés à une
problématique spatiale.
Etat de l’art de la problématique environnementale et autistique
L’état de l’art concernant les travaux liant la problématique architecturale
et les troubles autistiques reste limité, essentiellement axé sur les enfants et
souvent basé sur des connaissances empiriques malgré des préoccupations
de plus en plus partagées tant au niveau national 5 , international, qu’au sein
de la communauté scientifique. Constat que semblent confirmer S. Courteix 6
et P. Sanchez et al. 7 . Un tour d’horizon, non exhaustif, des principaux travaux
permettra d’apprécier l’état des savoirs actuels.
K. Charras (docteur en psychologie environnementale) 8 a effectué un
rapprochement entre les démences de type Alzheimer et les troubles autistiques
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