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Cela fait maintenant sept ans que j’ai été amené à présenter mon parcours<br />

de recherche dans le cadre du séminaire « Espace Matières Société », alors<br />

naissant. J’étais depuis 2000 maître assistant associé, enseignant l’histoire de<br />

l’Architecture à l’école nationale supérieure d’Architecture de Saint-Étienne,<br />

doctorant depuis 1992, à Paris I Panthéon-Sorbonne puis Paris VIII Saint-Denis,<br />

déstabilisé par l’approche d’une candidature au concours national de titularisation<br />

organisé par le ministère de la Culture, candidature vouée à l’échec sans<br />

doctorat en poche, et ceci malgré un profil de poste parfaitement adapté à mon<br />

parcours, mes compétences et mon implication dans la vie de cette école. C’était<br />

en 2005-2006. Aujourd’hui, en 2013, les choses ont bien changé. J’ai soutenu<br />

ma thèse de doctorat avec succès en 2010 1 , et j’ai finalement été titularisé en<br />

2012 sur le poste que j’occupais depuis 2008 comme maître assistant associé<br />

à l’école nationale supérieure d’Architecture de Bretagne, à Rennes. Mais pour<br />

comprendre ces dernières années, il faut remonter plus loin dans le temps,<br />

aux motivations et aux curiosités d’un étudiant en architecture qui n’imaginait<br />

pas encore qu’il pourrait devenir historien, ou du moins que cela orienterait ses<br />

pratiques professionnelles et pédagogiques. Je me suis aperçu fort tard qu’un<br />

travail de recherche ne pouvait être isolé de son contexte, d’autant plus que<br />

dans le cas de ma thèse d’histoire, il s’agit finalement d’une autobiographie<br />

professionnelle, une « hétérochronie » rouennaise située au XVIIIe siècle, et qui<br />

m’a amené à constater que, sur le fond, rien n’a changé depuis.<br />

Étudiant à l’unité pédagogique d’Architecture de Normandie à Rouen (1979-<br />

1987), peu attiré par la pratique en agence, encadré par quelques professeurs<br />

disposés à encourager mon penchant pour l’histoire et le patrimoine, j’ai très<br />

tôt fréquenté les archives de l’académie royale des Sciences, Belles-Lettres et<br />

Arts de cette ville. C’est à l’occasion d’un stage à la bibliothèque municipale de<br />

Rouen, où sont conservées ces archives, que j’ai découvert « sur le tas » la<br />

réalité d’un travail d’investigation et de recherche qui a donné lieu à un inventaire<br />

détaillé de ces archives, du moins de la partie qui concernait la classe des<br />

arts et la tutelle sur l’école gratuite de dessin. La notion même de recherche<br />

appliquée à l’architecture n’était pas évidente, mais en ces temps révolus<br />

on pouvait quand même obtenir un diplôme d’architecte avec une recherche<br />

historique, en l’occurrence la monographie d’un architecte et l’analyse de son<br />

œuvre. Paradoxalement, alors que les écoles d’Architecture se sont engagées<br />

dans la réforme LMD, ce qui aurait pu impliquer une meilleure gestion des<br />

parcours « recherche » au sein des cursus, le diplôme actuel est obligatoirement<br />

un « projet », doublé d’un pseudo-mémoire. La recherche est réservée à un<br />

doctorat encore trop récent, dans des écoles qui ne disposent pas pour la plupart<br />

de suffisamment d’enseignants docteurs, et d’encore moins de professeurs<br />

habilités à diriger les recherches.<br />

Elève puis professeur à l’école publique et gratuite de dessin fondée à<br />

Rouen en 1740, Jean-Baptiste Le Brument m’ouvrait un horizon nouveau 2 . Il

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