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ill. 1 (haut) : Tour de sable compacté armé. Les murs ont une épaisseur de 4 cm pour une tour de 3 mètres de haut. Sur l’image de droite, la surface a été frottée pour laisser apparaître des armatures placées entre les couches de sable. ill. 2 (bas) : Dispositions jardinables de façade, Almada, Portugal. Photographie Magali Paris printemps 2013.
Magali PARIS de thèse, me conduiront à problématiser mon sujet de thèse vers le rôle social du végétal dans des contextes a priori contraignants où règnent promiscuité et conditions agronomiques peu favorables. Il s’agit, en particulier en contexte de densité, d’étudier le rôle proxémique du petit jardin, proxémique au sens de Hall (1966) distances inter personnelles comme de Barthes (1976) sphère de l’intime et du percevoir immédiat. Une recherche menée en 2006-2007 avec Anna Wieczorek, psychologue environnementaliste et alors également doctorante au laboratoire, dans le cadre du programme de recherche du PUCA Habitat pluriel portant sur l’intimité et la cohabitation dans les espaces extérieurs, collectifs et privatifs, de l’habitat individuel dense 9 finira de situer le rôle du jardin au cœur du vivre-ensemble. En parallèle de ces collaborations, depuis 2004, je poursuis l’enquête in situ que j’avais démarrée lors du DEA en la complétant de nouveaux terrains d’étude, enquête croisant recueil de la parole, observations « distantes » et participantes afin de saisir au cœur et autour des jardins la manière dont les habitants les configurent pour édifier un chez-eux et interagir de manière maîtrisée avec leurs voisins. L’enquête durera 5 ans et portera sur 83 petits jardins répartis dans 15 habitats collectifs parisiens et grenoblois. Ce travail de doctorat - de longue haleine et concomitant à des activités d’enseignement et de recherche parallèles mais complémentaires - se termine en 2011. L’hypothèse du petit jardin support d’un mieux-vivre ensemble en ville se vérifie à travers le potentiel d’appropriation, d’expression comme de négociation, qu’ils offrent aux habitants. Il s’avère qu’il est également révélateur des maux de l’habiter (individualisme, « entre-soi » et appropriation impossible) propres à des situations architecturales et urbaines mais aussi et surtout aux modes d’habiter contemporain. A contrario certaines dispositions d’abords de l’habitat offrent des potentiels de mise en place de jardins. Ils s’incarnent, à travers le corpus exploré, dans trois dispositifs : le mur sur lequel s’appuyer, la bascule permettant d’articuler un univers à un autre et le contour qui offre la possibilité de prendre la mesure du petit jardin, de le saisir dans sa globalité et par rapport à ce qui lui est extérieur. C’est vers ces dispositions « jardinables » que mon travail pourrait actuellement porter afin d’envisager un renouvellement de l’habitat à partir de ses abords, à partir de ses éléments de connexion avec le dehors, avec la ville 10 [ill. 2]. Trois volets complémentaires seraient alors à mener : l’étude d’un corpus de projets d’habitat contemporains afin de mettre en évidence une typologie déclinant les 3 dispositifs identifiés, s’attachant à de nouveaux et considérant leur potentiel à plusieurs échelles (chez-soi, voisinage, quartier, trame verte…), une exploration in situ de certains de ces projets visant à confronter le potentiel et la manière dont les habitants s’en saisissent, une expérience pédagogique dont l’objet serait de trouver des opérateurs de morphogénèse de ces dispositifs prenant appui sur les deux volets précédents. Exercice en prolongement de celui réalisé en 2010 dans le cadre du doctorat avec des étudiants de master en architecture à Lyon et à Grenoble et visant à concevoir des abords du logement capables d’accueillir une des onze configurations de jardins réalisées par les habitants. Cet exercice volontairement large avait pour objet de tester la portée imaginaire de la typologie de configurations de jardins réalisée. Si l’exercice s’est révélé intéressant, il s’agit cependant de le préciser en focalisant sur les dispositifs et leurs mises en forme afin d’aller plus loin dans la matérialité de ces espaces de jardin et dans la projection par les étudiants de leurs perceptions et pratiques potentielles. 99
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