ouvrage_EMS_HD

Aysegül CANKAT
confessionnelle de la population, par le biais d’un corpus de textes historiques et
de travaux théoriques et explique les raisons du choix de la période étudiée. La
deuxième questionne les origines et la genèse de l’habitat à Istanbul. S’appuyant
sur les travaux typologiques et les sources iconographiques, nous réinterprétons
la notion de typologie pour construire un outil d’appréhension de la multiplicité
des formes et usages de l’espace : « la typologie comme séquence narrative ».
La troisième partie, par un travail sur quatre échantillons représentatifs des
« millets », témoigne de la multiplicité spatiale au travers des relations – systèmes
et dispositifs – entre l’édifice, la ville et le territoire. Le corpus exclusivement
iconographique et bâti, participe à démontrer la multiplicité de la ville d’Istanbul
au-delà d’une causalité liée à une appartenance confessionnelle.
2. La thèse comme embrayeur méthodologique
Ce travail, dans sa longue durée, avec ses infléchissements, ses interruptions
et recommencements, s’est finalisé par la critique de l’approche culturaliste de
l’histoire urbaine et architecturale stambouliote, qui opère des cloisonnements
entre communautés et entre périodes ; et par la démonstration de la continuité, de
la pluralité et de la co-production spatiale. Il a surtout été le lieu de développement
de deux outils pour l’architecture : la typologie comme séquence narrative et la
cartographie dynamique. Cette contribution portera sur le premier de ces outils,
qui depuis la finalisation de la thèse, se développe par l’expérimentation de sa
mise en œuvre dans le cadre d’autres travaux de recherche et d’enseignement
du projet.
Ainsi, partant d’un triple corpus, des textes, des cartes et de la réalité physique
observable de l’espace et considérant cette réalité qui cristallise l’histoire comme
source première, la thèse, dans sa dimension méthodologique, a exploré les
formes et les lieux de la diversité spatiale, par le biais des relations édifice-ville,
s’intéressant principalement à la réalité physique des systèmes et des dispositifs
de relations, au travers d’un échantillonnage spatial. Au-delà du témoignage
qu’ils constituent, l’iconographie et les objets physiques nous ont intéressés par
les outils et les méthodes que nous avons pu déployer en tant qu’architecte pour
appréhender l’espace physique. « La typologie comme séquence narrative » a
permis de mettre en évidence les caractéristiques spécifiques et contextuelles
de l’espace par l’activation de la qualité opératoire de la typologie.
3. De la typologie à la séquence narrative
Dynamique par les forces différentielles 3 des éléments représentés, mis en
action ou en veille temporelle, et également par la multiplicité des représentations
de statut différent déployés, la typologie comme séquence narrative, où
l’identification des relations de l’espace urbain et de ses usages représente
cette diversité dans la reconnaissance de la dynamique vécue inscrite dans la
morphologie urbaine, s’est construite au fur et à mesure de l’avancement du
travail de thèse. Le processus de typologie s’est fondé sur des dizaines de
relevés de rez-de-chaussée et de premiers étages, dessinés ou redessinés à
135